Reginald Rose (1920–2002)
Auteur de Douze Hommes en Colere ; L'avant-scene theatre n° 1272
A propos de l'auteur
Crédit image: http://www.amv.org/ws2003/theater.shtml
Œuvres de Reginald Rose
The Zoo Gang [1974 TV series] — Directeur — 3 exemplaires
Dino : a play in three acts 2 exemplaires
Doce hombres sin piedad 1 exemplaire
Oeuvres associées
Étiqueté
Partage des connaissances
- Date de naissance
- 1920-12-10
- Date de décès
- 2002-04-19
- Sexe
- male
- Nationalité
- USA
- Lieu de naissance
- New York, New York, USA
- Lieu du décès
- Norwalk, Connecticut, USA
- Lieux de résidence
- New York, New York, USA
- Études
- City College of New York
- Professions
- copywriter
screenwriter
playwright
Membres
Critiques
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Statistiques
- Œuvres
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- Membres
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- #14,891
- Évaluation
- 4.1
- Critiques
- 57
- ISBN
- 56
- Langues
- 5
- Favoris
- 1
La délibération qui promettait d'être rapide (11 jurés sur 12 plaidant la culpabilité au premier vote) va pourtant s'éterniser, dans une pièce étouffante, par un jour de canicule et d'orage. Mise en scène sobre, extrêmement maîtrisée, réglée, d'une grande efficacité. Jeu de caméra très intelligent et fluide entre plans collectifs et gros plans, qui capte toute la tension montante et la sueur qui suinte de ce huis-clos.
La légèreté initiale de certaines attitudes (l'un d'entre eux dit que les jeux sont faits d'avance tant les preuves de culpabilité sont indiscutables, tandis qu'un autre ne pense qu'à filer au plus vite pour ne pas rater un match) va rapidement se lester dès l'issue du premier vote, alors que la voix d'un homme s'élève (celle du personnage incarné par Henry Fonda, magistral) pour plaider "non coupable". Il expose calmement qu'il ne saurait dire si celui qui est accusé d'avoir poignardé son père est coupable ou innocent mais que la décision d'un jury ayant le pouvoir d'envoyer un jeune homme tout droit à la chaise électrique mérite a minima réflexion et discussion.
La chaleur poisseuse de la pièce de délibération, assez exiguë dans laquelle sont essentiellement placées une longue table rectangulaire et des chaises, participe formidablement du malaise croissant qui s'empare des participants. Au gré de quelques arguments simples et factuels, le doute s'insinue, se distille, s'installe, jusqu'à contaminer peu à peu les plus inébranlables. Les visages de ces hommes, au jeu impeccable, évoluent, se transforment, s'éclairent ou s'assombrissent. Des alliances se font ou se défont. A-t-on jamais aussi bien filmé le doute au cinéma ? Formidable leçon d'intelligence que d'ériger le "doute raisonnable" (reasonable doubt) en arme suprême contre la faillabilité du jugement et de la tyrannie aveugle.
Le titre du film "12 angry men" demeure à ce titre insondable pour moi. Pourquoi parler de colère unanime quand seul un ou deux d'entre ces douze hommes en sont les victimes dangereuses et vengeresses ? S'agissant de l'adage "la colère n'est pas bonne conseillère", on ne pourrait difficilement trouver meilleure illustration ailleurs.
On le sait, les scènes de tribunal, d'assises et de plaidoies sont pléthoriques au cinéma. Qui aura eu l'idée avant et après Sydney Lumet de consacrer une oeuvre entière à un jury qui délibère en secret ? Il fallait pour y réussir s'asseoir sur des dialogues de grande qualité, s'entourer d'excellents comédiens, d'un dispositif et d'une équipe techniques qui puissent surmonter la complexité de filmer un huis-clos dans une pièce sans recul, un caméraman en or...
Sydney Lumet a su réunir tous ces éléments, d'où le résultat obtenu, absolument éclatant.
Un chef-d'oeuvre, à voir et à revoir.… (plus d'informations)