José Cardoso Pires

J'ai beaucoup apprécié ce petit livre mais j'ai du mal à en parler. Je commence tout juste à pouvoir lire (non sans difficulté) la langue portugaise et le plaisir que j'ai eu en lisant ce livre est intimement lié à la découverte de cette langue. J'ai eu par moment l'impression de me perdre un peu dans les méandres de l'enquête mais la fin éclaircit l'histoire. Le personnage principal du policier mélancolique et obstiné est attachant et on tourne la page avec impatience. La découverte de la sordide vérité sur cette mort se fait peu à peu en lisant les comptes-rendus de l'enquête.… (plus d'informations)

L'auteur raconte comment un matin, il se réveille sans mémoire ni de lui-même ni de son entourage : un accident vasculaire cérébral l'a brutalement coupé de toute relation avec son entourage comme avec lui-même. Il nomme "mort blanche" cette non-vie où il voit sans comprendre un monde où il est l'étranger absolu, où plus rien n'a de sens, pas plus les inscriptions sur les murs de l'hôpital que les paroles ou le nom des gens qui l'entourent, tous interchangeables, tous également inconnus. C'est aussi un monde où le temps n'existe plus puisque qu'il ne peut y avoir d'hier ni de demain pour qui n'a plus de mémoire.
Les liens intrinsèques entre mémoire et identité, mémoire et futur, mémoire et désir sont ainsi très simplement mis à jour.
Tout cela est raconté sobrement, sans emphase ni apitoiement. C'est un texte court qui parvient à décrire les dernières sensations lorsque les souvenirs, les mots, les sentiments disparaissent dans un vide sans fond.
Un grand merci à la charmante libraire de la rue Tournefort, à Paris dans le 5e arrondissement. (Librairie Portugaise et Brésilienne). C'est elle qui m'a conseillé ce livre, ainsi que quelques autres que je vais découvrir peu à peu dans les mois qui viennent.… (plus d'informations)