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Jean-Claude Mourlevat

Auteur de L'enfant Océan

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A propos de l'auteur

Séries

Œuvres de Jean-Claude Mourlevat

L'enfant Océan (1999) 300 exemplaires
Winter Song (2006) 238 exemplaires
Terrienne (2011) 52 exemplaires
Et je danse, aussi (2015) 37 exemplaires
Le chagrin du roi mort (2009) 34 exemplaires
Jefferson (2018) 31 exemplaires
Silhouette (2013) 22 exemplaires
La ballade de Cornebique (2003) 20 exemplaires
La balafre (1998) 15 exemplaires
L'Homme à l'oreille coupée (2003) 15 exemplaires
Kolos et les quatre voleurs (1999) 12 exemplaires
L'Homme qui ne possédait rien (2002) 7 exemplaires

Étiqueté

Partage des connaissances

Nom canonique
Mourlevat, Jean-Claude
Nom légal
Mourlevat, Jean-Claude
Date de naissance
1952-03-22
Sexe
male
Nationalité
France
Pays (pour la carte)
France
Lieu de naissance
Ambert, Puy-de-Dôme, France

Membres

Critiques

c’est comme s’il y avait plusieurs catégories d’êtres vivants, tu vois, avec une hiérarchie bien claire. Tout en haut, les humains, pas peu fiers de leur supériorité. En dessous, il y a nous, que les humains regardent de haut, mais bon, on a la parole, on peut se défendre, un peu. En dessous encore, les animaux de compagnie, qui n’ont pas la parole mais que les humains ont choisis, à qui ils donnent des noms et qu’ils protègent. Et en dessous, tout en bas, il y a la sous-catégorie des animaux d’élevage, des animaux de boucherie, quoi… Et alors là, mon ami, ça craint !
(p. 148-149, Chapitre 10).


J'aime beaucoup les livres de Mourlevat, c'est un des auteurs jeunesse contemporains qui a mes faveurs depuis que je l'ai rencontré pour la première fois avec le merveilleux Enfant Océan. Cependant, quand Jefferson est sorti, il y a un peu plus d'un an, et malgré quelques tergiversations, j'ai soigneusement évité ce livre. La couverture est toute mignonne avec son hérisson qui a l'air d'avoir besoin d'être consolé et qu'on veut tout de suite prendre dans ses bras , en en oubliant même qu'il a des piquants. Mais je savais qu'il était question de véganisme et, autant le dire tout de suite, cette position n'a pas mes faveurs. Je suis même passée d'une position plutôt neutre à une position « anti ». Soyons clairs, je suis prête à reconnaître que la cause animale a des progrès à faire, que les conditions dans les abattoirs sont parfois au bas mot déplorables et que des avancées législatives dans le sens du bien-être animal et d'un abattage décent sont nécessaire. Mais je suis aussi très attachée au modèle d'agriculture paysanne qui repose sur une imbrication complexe de la polyculture et de l'élevage, et il ne me semble pas judicieux d'arrêter de manger des animaux et, finalement, de s'en remettre à l'industrie alimentaire et à des artifices chimiques pour remplacer les produits dont on a besoin. Fin de la parenthèse politique.
Ce livre défend donc, et je le savais, des thèses qui ne sont pas les miennes et j'ai préféré l'éviter. Mais quand M'ni Raton l'a ramené à la maison parce qu'il fait partie de la sélection des Incorruptibles pour cette année, et parce qu'elle l'a bien aimé et (je ne devrais pas le dire, le vote est secret) que je pense que c'est à ce livre qu'elle donnera sa voix, j'ai envoyé valser mes bonnes résolutions et je me suis décidée à le lire.

Eh bien je n'ai pas été surprise, les thèses végans sont là. Cela ne représente pas une grande partie du livre, juste quelques passages, où il est présenté comme une évidence qu'il ne faudrait pas tuer d'animaux. C'est un peu dommage, ce parti-pris univoque, l'absence de discours alternatif, mais bon, je suppose que Mourlevat a lui-même choisi son camp, et en temps qu'auteur, il utilise les armes à sa disposition pour défendre ses idées.
Ce qui est plus embêtant, c'est la façon dont ces idées sont défendues. Pour commencer par la forme, je trouve le style plat, peu travaillé, ce qui, de la part de Mourlevat, me déçoit, il m'avait habitué à des livres beaucoup plus agréables à lire, comme s'il avait voulu surfer sur l'actualité et s'était dépêché de publier ce livre tant que le sujet était vendeur. Ensuite, sur le fond, il y a quelques petites choses qui me dérangent : pourquoi manger des animaux, dit Gilbert le cochon, quand on a tant d'autres plats à notre disposition ? Certes, mais Mourlevat s'est-il aperçu que le plat préféré de son hérisson, ce sont les pommes de terre à la crème ? Qui dit crème dit lait, à moins qu'on ait déjà inventé de la crème fraîche synthétique ? Et pourtant, on dit à un autre endroit que l'homme vole le lait des vaches. Cherchez la contradiction...
Et puis ce drôle de monde que Mourlevat crée, il pose problème quand même. Des animaux pensants (dont des renards, tient ils mangent quoi eux, ils faut qu'ils deviennent végans aussi ?) qui vivent dans un pays voisins de celui des hommes (et où ont ne sait pas comment ils obtiennent la crème pour leurs pommes de terre d'ailleurs), et un pays d'humains avec élevage intensif et abattage cauchemardesque. Et les mêmes animaux peuvent être d'un côté de la frontière en animaux pensants et anthropomorphes et de l'autre en animaux d'élevage se comportant comme les animaux d'élevage que l'on connaît. Le meilleur ami de Jefferson est un cochon par exemple, et on voit aussi des vaches (tiens, ce sont elles qui donnent leur lait ? Et elles sont consentantes ou pas de l'autre côté de la frontière?). C'est assez étrange ces animaux qui ont deux niveaux d'intelligence ou de capacité d'interaction. Comment, effectivement, traiter des animaux comme des animaux d'élevage et d'autres de la même espèce comme des voisins ? Cela fausse un peu la réflexion me semble-t-il et décrédibilise le livre et sa thèse. En définitive, et c'est dit à plusieurs reprises, les animaux d'élevage sont considérés un peu comme des handicapés par rapport aux animaux anthropomorphisés. Et dans ce cas, on ne parle plus d'abattage indigne, mais d'une sorte d'eugénisme, ce n'est pas du tout le même propos. Et si j'étais handicapée ou avait un proche handicapé, je crois que cette comparaison me gênerait encore plus qu'elle ne m'a gênée moi.

Je crois qu'il faut que je m'arrête là. Ce livre, certes, défend des thèses que je ne partage pas, mais elle les défend mal, tant du point de vue de la forme que du fond. Si c'est ma première déception à la lecture d'un livre de Mourlevat, elle est de taille. Ce sujet complexe méritait un autre traitement.
Après, pour être honnête, les passages sur le véganisme sont finalement peu nombreux, et M'ni Raton, qui ne pourrait même pas être végétarienne tant elle aime le saucisson, est passée complètement à côté. Elle n'a vu que le meurtre, l'enquête, l'action, et comme tout cela est conduit par un petit hérisson bien mignon, elle n'a pu qu'aimer le livre. Est-ce un bien ou un mal qu'elle n'ait pas saisi le message qu'il véhicule, je ne trancherai pas ici. Elle votera en son âme et conscience, mais je sais que si j'avais voix au chapitre, ce n'est pas à ce livre que je donnerais mon bulletin de vote.
… (plus d'informations)
 
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raton-liseur | 2 autres critiques | Jan 23, 2020 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Mourlevat-La-ballade-de-Cornebique/62190

> L'avis de Laurence : « Ce roman est un petit bijou ! » — Trop accablé par un chagrin d’amour, le bouc Cornebique quitte son village pour parcourir le monde avec pour seul compagnon son banjo. En chemin, il fait d’étonnantes rencontres, comme cette cigogne qui lui confie un petit loir qu’il va tenter de protéger contre les assauts de fouines antipathiques et cruelles avec l’aide d’un vieux coq amnésique et bonimenteur de surcroît. Le tout émaillé d'aventures palpitantes, de surprises saugrenues, de concours d’insultes irrésistiblement drôles…Dans un style dynamique, enlevé, on ne s’ennuie pas une seconde avec cette fable pleine de tendresse qui ravira petits et grands !
Florinette
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Signalé
Joop-le-philosophe | Oct 9, 2019 |
Avec ce livre, je finis un cycle Mourlevat, car je crois bien que c’était le dernier livre de cet auteur que je n’avais pas lu dans la merveilleuse collection Petite poche de Thierry Magnier, des livres courts pour lecteurs peu aguerris, mais avec des histoires pour des enfants de 10 à 12 ans. On allie contenu pour grand et relative facilité de lecture, ce qui est peu habituel et très adapté pour certains lecteurs. C’est donc une collection que je recommande les yeux fermés dès que j’en ai l’occasion.
Et ce titre ne déroge pas à la règle de cette merveilleuse collection. De plus, Mourlevat est peut-être mon auteur jeunesse préféré, si bien que je ne pouvais pas me tromper. Cet homme qui levait les pierres est une histoire très originale, dont la chute est tout à fait inattendue, mais absolument délicieuse. Il est question des aspirations et des rêves, de la transmission et de l’émerveillement.
J’ai lu à mes élèves tous les autres Mourlevat, sauf L’Homme à l’oreille coupée, que nous sommes en train d’étudier (et ils attendent la semaine prochaine avec impatience pour avoir le fin mot de l’histoire…). Ils commencent à s’habituer au style et surtout aux textes qui ont des fins ouvertes, et c’est un plaisir de les voir prendre le pouvoir sur l’histoire, en devant des lecteurs de plus en plus acteurs de l’histoire qu’ils lisent et non plus seulement consommateurs de l’histoire. Merci Monsieur Mourlevat pour ces petites pépites que sont chacun de vos textes courts, merci Monsieur Magnier pour votre travail d’éditeur. A quand les prochains textes de Mourlevat dans cette collection, je les attends avec impatience !
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Signalé
raton-liseur | Jun 23, 2019 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Bondoux-Et-je-danse-aussi/682293

> ET JE DANSE, AUSSI, par Anne-Laure Bondoux (Pocket, 2016, Poche, 312 pages). — La vie nous rattrape souvent au moment où l'on s'y attend le moins. Pour Pierre-Marie, romancier à succès (mais qui n'écrit plus), la surprise arrive par la poste, sous la forme d'un mystérieux paquet expédié par une lectrice. Mais pas n'importe quelle lectrice ! Adeline Parmelan, " grande, grosse, brune ", pourrait bien être son cauchemar... Au lieu de quoi, ils deviennent peu à peu indispensables l'un à l'autre. Jusqu'au moment où le paquet révèlera son contenu, et ses secrets... Ce livre va vous donner envie de chanter, d'écrire des mails à vos amis, de boire du schnaps et des tisanes, de faire le ménage dans votre vie, de pleurer, de rire, de croire aux fantômes, d'écouter le Jeu des Milles Euros, de courir après des poussins perdus, de pédaler en bord de mer ou de refaire votre terasse. Ce livre va vous donner envie d'aimer. Et de danser, aussi !
Johnny Gimenez (Culturebox)
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Signalé
Joop-le-philosophe | 2 autres critiques | Dec 29, 2018 |

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