Joseph L. Mankiewicz (1909–1993)

Distribution étincelante pour ce film tout à fait intéressant mais dont la théâtralité excessive le dessert en lui donnant un caractère un peu suranné.
Le film de Manikiewicz reflète bien une époque qui, dans l'histoire de la psychiatrie, oscillait entre la tentation de développer de nouveaux procédés pour traiter les maladies mentales (ici à travers les fameuses lobotomies) et les traitements fondés sur la libération de la parole, d'ordre plus psychanalytique.
Le thème de la folie se double d'une histoire de manipulation orchestrée par une veuve extrêmement riche et mystérieuse qui a également perdu son fils, avec lequel elle semblait entretenir une relation fusionnelle. Elle est prête à verser une somme d'argent conséquente à l'hôpital -qui manque cruellement de moyens- si un chirurgien prometteur et reconnu pour ses lobotomies acceptait d'opérer rapidement sa nièce qui semble avoir sombré dans la folie depuis la mort de son fils.
Le chirurgien, qui comprend lors de sa première entrevue avec la jeune femme, qu'elle n'est pas folle mais qu'elle souffre visiblement d'un traumatisme important, mettra tout en œuvre pour raviver ses souvenirs et la forcer à relater la scène traumatique.
Névrose familiale, refoulement sexuel et prédominance des questions d'argent : les ressorts qui sous-tendent l'histoire sont assez classiques mais les éléments qui composent cette dernière le sont moins. La scène traumatique, heureusement filmée à distance et plus suggérée que montrée, est d'une effrayante cruauté.… (plus d'informations)