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A propos de l'auteur

Ma Jian was born in 1953 in Qingdoo, China. In 1986 he moved to Hong Kong, where he published novels, essays, short stories & collections of poetry & reportage; edited political & cultural magazines & founded a publishing company. He currently lives in London. (Bowker Author Biography)

Œuvres de Ma Jian

Red Dust: A Path Through China (2001) 598 exemplaires
Beijing Coma (2008) 485 exemplaires
The Noodle Maker (1991) 286 exemplaires
La mendiante de Shigatze (1987) 207 exemplaires
La route sombre (2013) 185 exemplaires
China Dream (2018) 140 exemplaires
Chienne de vie (1993) 4 exemplaires
Three Kingdoms 2 exemplaires
La via oscura (Italian Edition) (2015) 2 exemplaires
Polvo Rojo (Spanish Edition) (2006) 1 exemplaire
Die dunkle Straße (2015) 1 exemplaire

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McSweeney's Issue 42 (McSweeney's Quarterly Concern): Multiples (2013) — Translator/Contributor — 62 exemplaires

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La Chine "profonde" des années 80 vu par un contemporain en questionnement sur lui-même et le régime dans lequel il vit.
 
Signalé
Domdupuis | 13 autres critiques | Oct 12, 2022 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Jian-La-mendiante-de-Shigatze/72864
> BAnQ (Tanguay A., Le libraire, No 41 | Juillet - Août 2007) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2562744

> CET ÉCRIVAIN chinois est né en 1953 à Quingdao. Ses premiers récits sont parus en Chine en 1987 et firent scandale par leur audace. Un glossaire complète les cinq petits récits rassemblés dans ce volume.
Le devoir

> Marie-Pia Stanley, Christianisme et réincarnation, l'Or du Temps ;
Pierre-Antoine Donnet, Le Tibet mort ou vif, Gallimard ;
Ma Jian, LA MENDIANTE DE CHIGATZÉ, Actes Sud.
Puisque nous avons parlé et de réincarnation et de Tibet, je vous présente trois livres ayant trait à ces sujets. Le premier, « Christianisme et réincarnation, vers la réconciliation. » de Maria-Pia Stanley, aux éditions « l'Or du Temps », annonce très précisément son propos dès le titre. Jusqu'à maintenant l’hypothèse des vies plurielles était rejetée par l'Église : rappelons nous les malheurs d'Origène qui croyait en la pré-existence des âmes et fut condamné par le deuxième Concile de Constantinople en 553. Mais de nos jours, cette proposition semble recueillir le soutien expérimental de certains chercheurs. Deviendra-t-elle une connaissance d’ordre scientifique ? En effet, un neuro-psychiatre américain, le Professeur Stevenson, a fait des recherches sur « l'espace intérieur ». Il a fait un travail approfondi sur de jeunes enfants et soumis ses découvertes à un contrôle très minutieux. Il est ainsi parvenu à repérer » la trace, chez l'être humain, d'un « noyau psychique » présentant la particularité de rester indemne malgré la désintégration du corps, d'emporter avec lui sa mémoire, puis de s'unir à un nouvel organisme physique ». Et d'autres chercheurs, dans d'autres pays, travaillent dans ce sens.
Alors Maria-Pia Stanley, chrétienne et réinçarnationiste, aborde une série de sujets à propos desquels elle estime que l'Église soit donne des réponses faisant appel, chez ses ouailles, plus à un sentiment de soumission qu'à la logique, soit garde le silence quand elle n'a pas éliminé le problème. Ainsi, quelle est la réponse de l'Église aux problèmes du mal et de la souffrance, surtout maintenant que les « deux principaux fauteurs de trouble, le pêché originel et le diable sont pratiquement mis au rancart » ? Très schématiquement : « Dieu sait ce qu'il fait ! » D'autre part, dans les cathéchismes, le mot « âme » n’est plus employé que dans le sens de « voix de conscience ou souffle vital » et plus du tout dans celui « d'entité spirituelle inséparable du corps ». « Sans corps, il n'y a pas d'âme. Car une âme qui n'anime rien n'est pas une âme ; elle n’est rien. » Écrit le R.P. Rey-Mermet dans un manuel récent destiné à la formation des catéchistes, « Croire ».
Et l'immortalité de l'âme ? Que se passe-t-il alors après la mort ? Silence…
Et puis une seule petite vie pour gagner l'éternité, c'est bien peu ! Et de nous asséner : « L'idée d'une âme sous-dimensionnée par rapport à son corps et à ses immenses ressources évolutives ; le temps rétréci au seul espace d'un parcours compris entre le berceau et la tombe ; l’éternité figeant à jamais le sort de l'être à l'issue d'une unique expérience, tels sont les fruits raccornis du cocotier métaphysique qu'il conviendra de secouer bien fort car ils sont désormais dépourvus de tout attrait pour les appétits modernes. »
Car, pour notre auteur, les fidèles ont atteint une « maturité rationalisante » qui ne fait que grandir. Ils n'acceptent plus les attitudes traditionnelles face aux questions qu'ils se posent. La doctrine de la réincarnation peut alors prendre le relais, d'autant plus qu'on en trouve des traces dans l'Évangile (la parabole des ouvriers de la onzième heure, par exemple). L'Église, comme Jésus d'ailleurs qui n’a jamais insisté, n'a pas jusqu’alors développé ce point de vue parce que le peuple chrétien n'y était pas prêt.
En effet, cette doctrine peut être source de laxisme, d'égoïsme, d'indifférence. « C'est le karma… la rançon des vies antérieures… j'ai du temps devant moi… » pourraient être les réactions devant la vie, ses malheurs, ses exigences tant matérielles que spirituelles. Mais les mentalités ont évolué et son prêtes à accepter la doctrine de la réincarnation. Et tout le monde y « trouverait son compte », pourrait-on dire un peu familièrement ! L'Église qui pourrait combler ces silences doctrinaux et répondre ainsi à l’attente des fidèles, ces derniers qui seraient satisfaits des réponses données à leurs interrogations et enfin Dieu ! Il ne sera plus « cet interventioniste maniaque qui distribue de ci, de là, sanction et récompenses », car en fait il est tout amour et toute paix. « Dieu n’est que l'impulseur du projet de base, en ce sens qu'il a institué la loi karmique et la pluralité des existences comme vecteurs de sa miséricorde et rouages indispensables au moteur de l'évolution. » Mais la trame Karmique, c'est nous qui la tissons.
Et nous devons « continuer d'appeler au secours et surtout de demander sans relâche que tous les événements - heureux ou malheureux - contribuent à réaliser sa volonté dans notre âme et que le tout venant du quotidien - agréable ou pénible - soit changé en or spirituel. » Cela nous incitera à chercher Dieu au fond de nous et à comprendre que le royaume est au-dedans de nous.
Maria-Pia Stanley est érudite et convaincue du bien-fondé de ce qu'elle propose ; elle manie parfaitement la langue ; elle a un grand sens de l'humour et des phrases-choc. Son livre se lit très facilement : il est fort intéressant, bien documenté, les arguments sont présentés avec clarté et logique. Je l'ai lu avec beaucoup d'attention et de plaisir, mais il ne m'a pas convaincue… Peut-être ne suis-je pas encore mûre !
Les deux autres ouvrages ont trait au Tibet. Le premier, « Le Tibet mort ou vif » (dans la collection « Au vif du sujet », chez Gallimard) est écrit par Pierre-Antoine Donnet journaliste et correspondant à Pékin de 1984 à 1989. Il a pu, après maintes tentatives, retourner au Tibet (il y était allé en 1985 et le reportage qu'il avait fait à cette époque n'avait pas eu l'heur de plaire aux Chinois !), et il a écrit ce livre, que je considère comme un appel à la conscience des Occidentaux, en général si chatouilleux quand les Droits de l'Homme sont en cause. Or dans ce cas c'est une violation quotidienne des Droits de l'Homme, plus encore : un génocide. Assassinats, tortures de moines et de nonnes, déportation dans les camps de rééducation de milliers de gens, avortements imposés, stérilisation de jeunes filles, installations de millions de Chinois dans le pays, propagande communiste, démolitions de milliers de temples, sinisation des noms tibétains (cf. la quatrième et dernière édition disponible du guide Nagel de la Chine !!!), implantation d'armes nucléaires et puis, moyen de conviction pervers, l'arrivée sur les marchés de monceaux de produits de consommation chinois. « C'est un véritable génocide culturel, linguistique et religieux » écrit Elisabeth Badinter dans la préface « la sinisation systématique est à moyen terme mort assurée du Tibet. Et cela, dans l'indifférence générale… »
C'est pour briser cette indifférence que cet ouvrage a été écrit.
De quoi relève le petit livre paru aux éditions Actes Sud il y a deux ans déjà sans provoquer beaucoup d'imagination ? De l’indifférence ou de la participation (peut-être involontaire) au génocide ? Intitulé « La mendiante de Chigatzé », écrit par un Chinois dénommé Ma Jian « qui doit à sa double formation de photographe et de peintre, le réalisme et la beauté de ses descriptions… dont l'audace fit scandale en Chine », cet ouvrage présente, par le biais de cinq nouvelles d'allure anodine, une caricature grossière des traditions religieuses tantriques du Tibet. Il les bafoue par le moyen d’une pornographie de très bas étage, et ça, c'est scandaleux. Je m'étonne que les éditions Actes Sud, qui nous ont habitués à des publications de qualité, aient pu publier un tel « torchon » qui, j'en suis convaincue, fait partie de l'entreprise de génocide menée au Tibet par les Chinois.
L'année 1991 sera l'année du Tibet. De nombreuses manifestations sont prévues, notamment par le musée Guimet : nous vous en reparlerons ou afficherons les programmes. C.H.
Carnets du Yoga, (123), Novembre 1990
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Joop-le-philosophe | 6 autres critiques | Jun 2, 2020 |
Ma Jian est un auteur chinois, dont les livres sont actuellement interdits en Chine. L’auteur est en exil à Londres depuis plusieurs années. De cet auteur, j’avais lu en 2012 Chienne de vie ! Je me rends compte qu’en sept ans, j’ai fait beaucoup de progrès sur l’histoire chinoise récente (principalement grâce au manga Une Vie chinoise à mon avis) car tous les événements dont Ma Jian parle dans China m’étaient connus. Cela m’a permis une lecture bien plus facile.

En 2012, Xi Jinping visite un musée dédié à l’histoire chinoise de la première guerre de l’opium à nos jours. Ce musée se focalise sur le positif, c’est-à-dire la reconstitution d’une grande puissance après l’humiliation des guerres de l’opium, mais oublie la Révolution culturelle ou le Grand Bond en avant. Après cette visite, il fait un discours où il parle de « rêve chinois de renouveau national » pour rendre la Chine plus puissante et plus prospère qu’elle ne l’est déjà, une sorte de direction commune pour atteindre le bonheur suprême. Comme expliqué dans la préface, ce discours est une des sources d’inspiration de l’auteur.

Ma Daode, fonctionnaire local, directeur du nouveau Bureau du Rêve Chinois (qui existe vraiment d’après Ma Jian), est chargé de la mise en place dans la région du fameux rêve. Ma Daode va même plus loin : pourquoi ne pas implanter le « rêve » dans le cerveau de tous les citoyens, pour leur permettre d’être enfin heureux. Cela revient à supprimer de leur mémoire tous les souvenirs qui n’ont aucun rapport avec le rêve. Bien sûr, ce projet n’en est lui aussi qu’au stade du rêve car Ma Daode n’arrive pas à faire admettre cette idée à ses collègues et supérieurs, et n’a donc aucun financement pour commencer les recherches.

Il doit donc pour l’instant se contenter des vieilles méthodes : imposer par la force le rêve. Cela revient à annihiler la mémoire des gens mais aussi des lieux dans lesquels ils ont vécu. Dans le livre, l’exemple le plus représentatif est la destruction de vieux bâtiments pour construire un parking (très belle métaphore de l’état de la mémoire que l’on souhaite aux habitants).

Ma Jian nous fait au passage découvrir la corruption (argent comme sexuelle) des Gardes rouges au travers du personnage de Ma Daode.

Au cours du roman, Ma Daode devient de plus en plus « malade ». Les souvenirs de la Révolution culturelle remontent à la surface, mais fait exceptionnel, ils sont accompagnés de regrets. Il a notamment dénoncé son père, entraînant plus ou moins le suicide de ses parents. Cela donne un personnage complètement schizophrène, avec deux personnalités, dont une non contrôlée. Une partie de lui veut obéir aux ordres du parti, l’autre veut se rappeler et purger ses fautes.

Je suis en train de lire Nous autres de Evgueni Zamiatine, où l’auteur reprend le même type d’idées sur la mémoire personnelle et collective, en insistant sur le fait que dans une dictature, la mémoire et surtout la conscience personnelle sont une maladie à éradiquer pour être heureux dans un tel pays. On retrouve cela dans le roman de Ma Jian.

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé ce propos, mais plus pour le propos que la narration où le style. En effet, l’auteur va un peu trop dans la comédie ou dans l’excès à mon goût. De plus, j’aurais aimé que l’idée des implants soit un peu plus poussée. Ici, on lit plutôt un roman dénonçant un état de fait qu’un roman d’anticipation (même d’une réalité proche).

En conclusion, une bonne lecture dans un style parfois surjoué. Cela m’a rappelé que j’avais Beijing Coma dans ma Pile À Lire.
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CecileB | 2 autres critiques | Mar 2, 2019 |
Un très beau voyage dans la Chine remuante et changeante des années 80, avec un auteur qui pose un regard qu'aucun autre voyageur ne peut poser, sur les gens et son pays
 
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MbuTseTseFly | 13 autres critiques | Nov 1, 2008 |

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