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Bruno Le Maire

Auteur de Des hommes d'Etat

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Une petite centaine de pages pour nous plonger dans l'univers de la musique classique et du travail de musicien d'orchestre. Dans sa conversation avec un journaliste, un vieux violoniste se rappelle les moments passés sous la direction d'un chef d'orchestre de génie. Encore écrasé d'admiration pour Carlos Kleiber, le violoniste semble vouloir parfois affirmer sa propre existence de musicien et oublie son sujet pour parler de lui uniquement.
Bien écrit et intéressant, ce livre peine toutefois à nous emporter véritablement en raison sans doute de sa brièveté. Le thème choisi aurait peut-être mérité un développement accru pour plus de profondeur.… (plus d'informations)
 
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Alexandra03 | 1 autre critique | Oct 5, 2014 |
La récente parution de Jours de pouvoir de Bruno Le Maire m'a incité à me plonger dans ce précédent ouvrage sur lequel je lorgnais avec envie depuis longtemps. Si les deux ouvrages se distinguent par leur chronologie (Jours de pouvoir est consacré aux années 2010-2012 pendant lesquelles Bruno Le Maire a été ministre sous Nicolas Sarkozy), leur forme est identique. Dans les deux cas il s'agit du journal de Bruno Le Maire qui nous entraine dans les coulisses de la politique. Ce journal couvre la période allant de la nomination de Dominique de Villepin au poste de premier ministre à l'élection de Nicolas Sarkozy à celui de président de la République.

Bruno Le Maire, alors proche conseiller du futur premier ministre, devient son directeur de cabinet et assiste, depuis ce poste privilégié, au déclin physique du président Jacques Chirac, à l'échec cuisant du CPE. Véritable Bérézina qui entrainera Dominique De Villepin dans les abîmes des sondages ruinant ainsi toutes ses chances pour l'élection présidentielle et offrant ainsi une voie royale à l'autre candidat de droite, son pire ennemi, Nicolas Sarkozy.

Nous l'avons vu dans le billet consacré à Musique absolue, Bruno Le Maire est un lettré. Au plaisir de découvrir l'envers du décors, s'ajoute celui de la lecture de textes bien écrits et de citations — j'ai noté une vingtaine de passages. Pour illustrer la violence du monde dans lequel il évolue, il cite dans les Lettres à Milena la réaction qu’elle eu à l’annonce de la mort de Franz Kafka.

Il était trop lucide, trop sage pour pouvoir vivre, trop faible pour combattre, faible comme le sont des êtres beaux et nobles, qui sont incapables d'engager le combat avec la peur qu'ils ont de l'incompréhension, de l'absence de bonté, du mensonge intellectuel, parce qu'ils savent d'avance que ce combat est vain et que l'ennemi vaincu couvre encore de honte son vainqueur. Il connaissait les hommes, comme seul peut les connaître quelqu'un de grande sensibilité nerveuse, quelqu'un qui est solitaire et qui reconnaît autrui à un simple éclair dans son regard. Il connaissait le monde d'une manière insolite et profonde, lui-même était un monde insolite et profond.

Ceux qui ont vu le film La Conquête revivront les mêmes évènements sous un point de vue différent, celui de l'autre camp de la droite. On se rend compte de la difficulté de l'exercice du pouvoir dans le contexte de la politique française, avec toujours les élections en point de mire. On sent bien que le gros enjeu n'est pas la France, mais la réélection pour alimenter les affamés de son camp, là est le seul objectif, le reste n'a que peu d'importance. Bruno Le Maire communique la frustration que peuvent ressentir ceux qui ont une haute idée de l'État lorsqu'ils doivent sacrifier leurs convictions pour remplir les urnes.

[Nicolas Sarkozy parle] Moi, depuis 2002 je demande des baisses d'effectifs, on me les refuse, le Président me dit : Doucement, Nicolas ! Et là, la dernière année, un an avant les présidentielles, six mois même, six mois, on supprime quinze mille postes ! Il y a trois millions de fonctionnaires dans notre pays, il y a les familles, les cousins, les cousines, vous allez leur expliquer, hein ?

Churchill ne disait-il pas La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire. http://www.aubonroman.com/2013/11/des-hommes-detat-par-bruno-le-maire.html
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yokai | Nov 16, 2013 |

Le public n'en revient pas de ce qu'il a entendu. À la dernière mesure, il n'applaudit pas, il reste muet, on entend juste le souffle du micro, ensuite seulement quelques applaudissements partent, des applaudissements timides, puis encore un silence, et la salle explose en salves longues et bruyantes. Munich. 7 novembre 1983. Symphonie n°6 de Beethoven dite Pastorale. Si vous me demandez quel est mon enregistrement préféré de Carlos Kleiber, vous avez votre réponse.

On connaît Bruno Le Maire l'homme politique, directeur de cabinet de Dominique de Villepin ou plus récemment ministre de l'agriculture et même dernièrement candidat à la présidence de l'UMP — ah non, c'est vrai qu'il n'y en avait que deux. Ce que l'on sait moins, c'est qu'avant de faire Siences Po et l'ENA, il étudia la littérature française à l'école normale supérieure. Il consacra son mémoire à Proust sous la direction de l'un des plus grands spécialistes du grand écrivain, Jean-Yves Tadié et présenta l'agrégation de lettres modernes en 1992 et fut reçu premier. Sachant cela, on comprend mieux l'origine de son style simple, mais élégant et fluide, extrêmement agréable à lire.

Ce petit livre publié dans la collection l'Infini chez Gallimard n'est pas une biographie mais un roman consacré au chef d'orchestre autrichien Carlos Kleiber. Moin connu que son contemporain Herbert von Karajan, il n'en reste pas moins l'un des plus grands chefs d'orchestre du XXème siècle. Bruno Le Maire a choisi de le raconter au travers d'un entretien fictif accordé par un musicien devenu l'ami du maestro a un jeune journaliste français — Kleiber n'a jamais accordé d'interview. La vie du chef d'orchestre est effleurée, survolée et racontée par petites touches pour faire apparaître l'essence de ce qui faisait cet homme: la musique. Le reste n'est rien. Peut-être malgré lui, il exerçait cette fascination qu'exercent les génies. Ecrasé par la figure paternelle — Erich Kleiber son père était lui aussi un grand chef d'orchestre — doté d'un esprit tourmenté, d'un humour ravageur et d'un génie indéniable, il a vécu pour elle seule.

À la longue, cette rigueur a produit des effets désastreux sur sa santé mentale, car il mesurait le gouffre qui séparait ses exigences de ce que ses musiciens pouvaient produire, et ce gouffre, loin de pouvoir le combler avec ses répétitions, il le creusait davantage encore.

Tout est dit dans ces 112 pages, mais il faut être attentif, chaque phrase, chaque mot a son importance. Il ne faut donc pas hésiter à s'attarder, prendre son temps, relire et profiter car, je le redis, l'écriture est belle. En plus de m'avoir procuré un très grand plaisir de lecture, ce livre m'a donné envie de voir et d'écouter Carlos Kleiber. L'objectif n'est-il pas atteint ?

N'hésitez pas à visionner une vidéo, si possible une répétition de 1970 — comme celle-ci par exemple —, du chef d'orchestre afin de rencontrer le personnage et vous apercevoir que la description de Bruno Le Maire est parfaitement réussie.

De profil, son nez fendait la lumière artificielle de la salle de répétition comme un bec de rapace et son oeil brillait.[...] Au même âge, lui avait des cheveux de jais, que sa main droite rabattait en arrière pendant les répétitions, sans parvenir à les discipliner. Pendant les répétitions, il portait des polos de coton noir qui serraient le haut de ses biceps et donnaient de la longueur à ses bras.

http://www.aubonroman.com/2013/03/musique-absolue-une-repetition-avec.html
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yokai | 1 autre critique | Mar 9, 2013 |

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