Franco La Cecla

> JE TE QUITTE, MOI NON PLUS, de Franco La Cecla - Éd. Calmann-Lévy. — Mourir de chagrin, le cÅ“ur et le ventre cisaillés de souffrance, parce que l’autre nous a quitté. L’autre, sans qui l’univers n’a plus de sens et la vie plus aucun goût.
Qui n’a jamais connu ça ? Le rôle inverse est assez répandu aussi : partir, fuir parce que la situation est devenue insipide ou insupportable et qu’il n’est plus possible de mentir davantage - ou parce qu’enfin nous avons rencontré quelqu’un avec qui nous nous sentons vraiment bien et qui nous fait rire de nouveau, avec ce goût de liberté que nous avions oublié... Que l’autre, pendant ce temps, l’ex- conjoint ou amant, se torde de douleur, nous le savons bien (n’avions-nous pas vécu la même chose peu avant ?), mais qu’y pouvons-nous ? Parfois, un zeste de compassion nous ramène encore un peu vers lui/elle. Mais la magie n’y est plus. Ces choses-là échappent totalement à la volonté, que voulez-vous !
L’amour est une jungle féroce, non ? Eh bien non, dit Franco La Cecla, qui nous trouve lamentables (il s’inclut au lot, rassurez-vous). La question qui l’obsède : pourquoi nous, modernes, ne savons-nous pas du tout nous quitter humainement ? Pourquoi avoir généralisé l’amour romantique jusque dans la conjugalité civile, si c’est pour si mal chuter ? Sa plume est légère et drôle - et grande sa culture littéraire et philosophique. Il émaille son propos de toutes sortes de citations - où Roland Barthes revient sans doute le plus souvent. Et son analyse des multiples facettes de la relation amoureuse fait mouche quasiment à toutes les pages. La solution ? Réaliste, adulte, amusée... et finalement non dénuée de spiritualité. (Patrice van EERSEL)
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