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Kunwu Li

Auteur de A Chinese Life

14 oeuvres 322 utilisateurs 15 critiques 2 Favoris

A propos de l'auteur

Séries

Œuvres de Kunwu Li

A Chinese Life (2011) 123 exemplaires
Une vie chinoise, tome 3 (2011) 43 exemplaires
Les pieds bandés, tome 0 (2013) 13 exemplaires
Cicatrices (2014) 5 exemplaires
Ma Maman (2019) 4 exemplaires
Empreintes, tome 1 (2014) 3 exemplaires
Ma génération, tome 1 (2016) 2 exemplaires
Mia madre (2020) 1 exemplaire

Étiqueté

Partage des connaissances

Date de naissance
1955
Sexe
male

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Critiques

C’est le premier tome d’une série de trois, retraçant la vie de l’auteur Li Kunwu. Après une préface très intéressante de Pierre Haski sur la Chine d’aujourd’hui et les générations qui l’habite, mais surtout sur son évolution pendant les soixante dix dernières années , l’autobiographie de Li Kunwu commence par la rencontre de ses parents en 1950 qui aboutira sur sa naissance en 1955. Le père de Li Kunwu, 25 ans, est un révolutionnaire de la première heure, prêchant les enseignements de la révolution dans les campagnes, un an après la naissance de la République Populaire. C’est lors d’un discours dans un village de la province du Yunnan, qu’il voit sa femme pour la première fois. Xiao Tao a alors 17 ans. Après avoir convaincu le père de la jeune fille, il l’épouse et quelques années plus tard naît notre auteur.

Ce premier volume est divisé en trois chapitres et va de 1955 à la mort de Mao Zedong en 1976. Le premier chapitre est centré sur le Grand Bond en avant, le deuxième chapitre est centré sur la Révolution culturelle. À eux deux, ils couvrent l’enfance et l’adolescence du héros / auteur (217 pages sur 250). C’est une bande dessinée très intéressante pour qui ne connaît pas l’histoire récente chinoise (tout est expliqué suffisamment pour qu’aucune connaissance de base ne soit nécessaire), mais pas que. C’est en effet aussi un témoignage très lucide sur ce qu’a été cette période. En effet, l’auteur décrit un véritable endoctrinement mais aussi la force d’entraînement d’une foule ou d’un peuple, le jugement n’étant plus de mise alors. J’ai été surprise de découvrir que cela commençait très jeune, à l’école tout de même. C’était même encouragé car la jeunesse formait la force vive de la nation. Les élèves étaient mis à contribution pour toutes les opérations, dans le but d’encourager l’esprit de la Révolution. Ils pouvaient même prendre des initiatives, quitte à prendre le pas sur les adultes. Le mythe du respect des ancêtres par les Chinois en prend en tout cas. En tout cas, pour cette époque-là. L’auteur n’échappe pas à tout cela et se rend toujours compte, trop tard, que peut-être cela va trop loin et pour cela, il faut toujours que les excès le touchent de près (sa famille ou la famille de la fille qu’il aime).

Le troisième chapitre est plus court (et je ne sais pas s’il est complet ou s’il s’arrête parce que Mao est mort) et traite de la vie de l’auteur à l’armée, dans laquelle il s’est engagé à l’âge de 17 ans. Dans ce chapitre, l’auteur met en évidence le culte de la personnalité qui entourait Mao. On pouvait douter (pas à haute voix) de la Révolution mais pas de Mao. Il était le père de la Nation, il guidait son peuple de manière lucide … (même si vers la fin, on ne comprenait plus grands choses) Le père du titre, c’est bien lui. Au cours de ma lecture, je pensais que c’était le père de l’auteur parce que son père tient une part importante dans sa vie d’enfant et d’adolescent. La dernière image où on voit les soldats pleurer comme lors d’une fin du monde. Pour eux, c’est bien la fin d’une période et d’une nouvelle période qui est redoutée mais surtout inconnue.

C’est une bonne BD (en tout cas, ce premier tome) car elle permet de s’éloigner de l’histoire officielle mais aussi de l’histoire partisane. C’est vraiment les mémoires d’un homme lucide, sans regrets ni remords. Cela ouvre l’esprit, je trouve.
… (plus d'informations)
½
 
Signalé
CecileB | 3 autres critiques | May 11, 2016 |
Pero también existen algunos pies fuera de serie que no se encuentran en la provincia de Yunnan. Aquí los pies vendados de nuestras mujeres no pueden rivalizar con los mejores del país. Los pies de las mujeres de las provincias de Hunan y Sichuan son aceptables. Y los de las mujeres de Shanxi y de Tianjin son los que más fama tienen... (p. 64).*

Li Kunwu, que je ne connaissais pas avant de tomber sur cette bande dessinée est un des rares, si ce n’est le seul, Chinois à vivre de ses bandes dessinées. Plus connu pour son triptyque La vie chinoise, il décrit ici la vie de sa nourrice, Chunxia, la beauté du printemps, qui eut les pieds bandés à l’âge de six ans, sa mère espérant ainsi lui offrir un beau mariage, mais l’histoire avec une majuscule en a décidé autrement.
Il me semble que le titre est réducteur car si effectivement le bandage des pieds de la petite fille espiègle et pleine de vie qu’était Chunxia occupe une large place dans le premier tiers du livre, cette bande dessinée est avant tout une fresque des nombreuses et contradictoires mutations successives que la Chine a traversé au cours du XXème siècle. Des bouleversements successifs que l’on voit ici à travers la vie d’une femme du petit peuple, d’une femme dont le sort n’intéresse guère l’administration et son idéologie, mais qui doit apprendre à vivre dans cet monde en mutation, elle indélébilement marquée dans sa chaire comme appartenant à l’époque d’avant. On ne se débarrasse pas de ses pieds bandés comme les hommes se sont débarrassés de la natte symbole de la dynastie Qing.
Je n’apprécie guère le dessin trop brouillon de Li Kunwu, mais l’histoire, parce qu’elle est vraie et tragique dans sa banalité m’a touchée, et j’ai aimé cette lecture sans espoir, où la tendresse de l’auteur sourd dans chacune des cases où il représente sa nourrices, mais n’est que rarement ouvertement exprimée. Une bande dessinée témoignage comme on en fait beaucoup maintenant, mais qui, si elle n’est pas la meilleure du genre, a l’intérêt d’aborder un thème loin de nos préoccupations occidentales habituelles et de le faire de façon à la fois tendre et factuelle.

* Tentative de traduction: « Mais il existe aussi des pieds hors catégorie, comme on n’en trouve pas dans la province du Yunnan. Ici, les pieds bandés de nos femmes ne peuvent rivaliser avec les meilleurs du pays. Les pieds des femmes des provinces du Hunan et du Sichuan sont acceptables. Ceux des femmes du Shanxi et de Tianjin sont les plus réputés… »
… (plus d'informations)
 
Signalé
raton-liseur | 1 autre critique | Jan 6, 2014 |

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