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Ahmadou Kourouma (1927–2003)

Auteur de Allah n'est pas obligé

19 oeuvres 834 utilisateurs 27 critiques 5 Favoris

A propos de l'auteur

Comprend les noms: A. Kourouma, Ahmadou Kourouma

Crédit image: Ahmadou Kourouma

Å’uvres de Ahmadou Kourouma

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Nom canonique
Kourouma, Ahmadou
Nom légal
Kourouma, Ahmadou
Date de naissance
1927-11-24
Date de décès
2003-12-11
Sexe
male
Nationalité
Côte d'Ivoire
Lieu de naissance
Boundiali, Cote d'Ivoire
Lieu du décès
Lyon, France
Lieux de résidence
Lyon, France
Professions
novelist
playwright
insurance company director

Membres

Critiques

> LES SOLEILS DES INDÉPENDANCES, par Ahmadou Kourouma. — Fama, dernier de la lignée des Doumbouya, princes du Horodougou, marié à Salimata, la plus belle des belles, se désole de n’avoir ni héritier, ni argent, ni pouvoir, et blâme les soleils des indépendances pour ses malheurs.
-- Le livre remet en question l'euphorie qui a accompagné les Indépendances en Afrique. À un moment ou il essaie de survivre à la mondialisation, ce livre nous aide à mieux comprendre un continent complexe et meurtri.
--Nathalie Roy, Candiac, QC (ICI.Radio-Canada.ca)

> LES SOLEILS DES INDÉPENDANCES, par Ahmadou Kourouma. — Le premier livre d'Ahmadou Kourouma était un coup de maître, qui avait immédiatement trahi le grand écrivain, à la fois français, dans son style, dans sa maîtrise d'une langue où l'oralité se mêle joyeusement à l'écrit, et profondément africain, par son enracinement dans une terre et une tradition, un réseau de références immédiates, de comparaisons, d'images, de saveurs.
Des meutes d'hommes, des essaims débouchèrent sur le petit marché. Des faisceaux de mains croisèrent des assiettes devant le nez et les yeux de Salimata. Rapides comme les pattes de la biche les mains de Salimata allèrent et vinrent, remplirent les assiettes de riz, les arrosèrent de sauce et les couronnèrent du morceau de viande, arrachèrent les prix (quinze francs), les enfouirent dans le pagne. Un bout de sourire à droite et à gauche pour répondre à des salutations : -En paix seulement ! Aussi agiles et rapides que le tisserand, les mains de la vendeuse couraient de l'assiette au seau de riz à la sauce rouge et enfouissaient et enfouissaient beaucoup d'argent dans le bout de pagne. Le grand bienfaiteur des cieux rendait le marché favorable. Merci Allah ! Et le petit marché frappait son plein vacarme, en pleine animation jusqu'aux préaux et sous les préaux jusqu'aux débarcadères, et même sur la lagune où les pirogues et les bateaux se croisaient et se disputaient. "
A mi-chemin entre épopée homérique, récit historique ou mythique chanté par les griots, le roman suit le destin de Fama, authentique prince Malinké, dernier des Doumbouya, antiques chefs du Horodougou, dont la capitale est Togobala. Egaré dans un vingtième siècle qu'illuminèrent " les Soleils des Indépendances ", l'ancien prince ruiné en est réduit à courir les funérailles pour subsister, en faisant valoir sa qualité. Dans son parcours plein de rebondissements hauts en couleur, Ahmadou Kourouma peint une série de " choses vues " sensibles, alternativement touchantes et drôles, finalement tragiques.
Fama a ses qualités et ses défauts, son orgueil de caste et ses aveuglements, ses fidélités et son absence de dissimulation et de calcul. Sans défiance, sans réserve, il est tout entier dans son univers, refusant de plier face aux réalités brutales auxquelles il est confronté : police, prison, procès politiques, parti unique, déchirements militaires… Car c'est un homme d'hier jeté en pâture à des contemporains sans mémoire, sans respect pour ce qu'il représente encore, mais qui n'est plus.
Personne n'a raison, personne n'a tort : de ses amours ne se lève aucun enfant. Le dernier des Doumbouya est stérile, et peut-il en être autrement ? Avec lui et en lui va finir une époque. Rien d'étonnant non plus si les grands moments du roman sont constitués par des rites de deuil, sacrifices et funérailles… Déchaînement de la nature, noirs présages, tôt réalisés, tout est symbole dans cette réalité vivante où le destin d'un homme se joue. D'un homme, d'une terre et probablement d'une culture.
" Et comme toujours dans le Horodougou en pareille circonstance, ce furent les animaux sauvages qui les premiers comprirent la portée historique du cri de l'homme, du grognement de la bête et du coup de fusil qui venaient de troubler le matin. Ils le montrèrent en se comportant bizarrement. Les oiseaux : vautours, éperviers, tisserins, tourterelles, en poussant des cris sinistres s'échappèrent des feuillages, mais au lieu de s'élever, fondirent sur les animaux terrestres et sur les hommes. Surpris par cette attaque inhabituelle, les fauves en hurlant foncèrent sur les cases des villages, les crocodiles sortirent de l'eau et s'enfuirent dans la forêt, pendant que les hommes et les chiens, dans des cris et des aboiements infernaux, se débandèrent et s'enfuirent dans la brousse. Les forêts multiplièrent les échos, déclenchèrent des vents pour transporter aux villages les plus reculés et aux tombes les plus profondes le cri que venait de pousser le dernier Doumbouya. "
-- Olivier Zegna Rata - Afrik.com
… (plus d'informations)
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 2 autres critiques | Jan 23, 2019 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Kourouma-En-attendant-le-vote-des-betes-sauvages/...
> Hervé (Littérature Africaine) : rel="nofollow" target="_top">http://litteratureafricaine.unblog.fr/2008/08/07/ahmadou-kourouma-en-attendant-l...
> Esprit, No. 262 (3/4) (Mars-avril 2000), p. 303 : https://esprit.presse.fr/article/jean-claude-monod/ahmadou-kourouma-en-attendant...
> BAnQ (Le devoir, 17 oct. 1998) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2806341

> En un quart de siècle, il n'a publié que trois romans. Pourtant, depuis Les Soleils des indépendances, son premier livre paru en 1975, Ahmadou Kourouma, né en 1927 en Côte d'Ivoire, est considéré comme un classique de la littérature africaine. En Attendant le vote des bêtes sauvages fait le portrait d'un certain président Koyaga en qui il est facile de reconnaître bon nombre de dictateurs africains. Au cours de six veillées, il écoute ravi ses louanges chantées par son griot. Koyaga est trop imbu de lui-même pour s'apercevoir que ces éloges sont ambigus et dissimulent à peine des critiques féroces.
Mais le livre de Kourouma n'est pas un pamphlet politique. Il démonte avec subtilité les contradictions entre un discours technocratique souvent creux et le profond attachement aux croyances d'une Afrique plusieurs fois millénaire. Contradictions sensibles dans la langue étonnante du romancier qui s'emploie, non sans humour, à exprimer en français la logique et les structures de la culture malinké dont il est originaire. En Attendant le vote des bêtes sauvages a obtenu le prix de Livre Inter 1999.
--Gérard Meudal, Amazon.fr… (plus d'informations)
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 6 autres critiques | Dec 19, 2018 |
> Babelio (MELANYA) : https://www.babelio.com/livres/Kourouma-Allah-nest-pas-oblige/1687/critiques/282...

> ALLAH N'EST PAS OBLIGÉ, par Ahmadou Kourouma. — Il s'appelle Birahima, il a dix ou douze ans et, comme beaucoup d'enfants, il joue au petit soldat avec une mitraillette. "C'est facile. On appuie et ça fait tralala." Sauf qu'ici, l'arme est bien réelle et les morts ne se comptent plus. Birahima fait partie de ces orphelins qui ont tout perdu et n'ont d'autre recours, malgré leur jeune âge, que de devenir des sortes de mercenaires dans les guerres tribales qui déchirent des pays comme le Liberia ou la Sierra Leone, les fameux enfants-soldats. Le tableau est atroce : c'est le règne du grand banditisme sous couvert d'activités soi-disant révolutionnaires, des massacres de populations civiles, les pires horreurs. "Mais Allah n'est pas obligé d'être juste avec toutes les choses qu'il a créées ici-bas." Tout est vrai, hélas, dans le livre d'Ahmadou Kourouma, qui n'est cependant pas un document mais bien un roman. Ce qui rend encore plus percutante l'horreur racontée par un enfant, avec un humour terrible, qui renvoie chacun à ses responsabilités et à sa mauvaise conscience.
—Gérard Meudal

> ALLAH N'EST PAS OBLIGÉ, par Ahmadou Kourouma. — Birahima, le narrateur de ce roman, a une dizaine d'années. Il retrace son itinéraire d'enfant-soldat de l'Afrique contemporaine, entre le Liberia et la Sierra Leone. Orphelin, jeté sur les routes en compagnie d'un marabout mi-philosophe mi-escroc, Birahima se fait enrôler par une bande de pillards/criminels. Kalachnikov en bandoulière, pour gagner sa solde, il va bientôt participer aux pires exactions.
*Ahmadou Kourouma nous livre un récit picaresque et terrifiant sur une époque de massacres, dont les enfants sont les tristes héros. Comme l'Afrique est un continent un peu "oublié", en quelque sorte, je crois que l'auteur nous permet un peu de comprendre ce qui s'y passe. Par ailleurs, contrairement à un essai, ce roman est accessible à des lecteurs jeunes, dès le collégial. Il se lit sans effort. Toutefois, âmes sensibles s'abstenir…
—Anne-Marie Tézine (ICI.Radio-Canada.ca)

> Salué par la critique pour son roman précédent (« En attendant le vote des bêtes sauvages »), Ahmadou Kourouma connaît aujourd’hui la consécration avec « Allah n’est pas obligé » qui a obtenu le prix Renaudot, le prix Goncourt des lycéens et le grand prix Jean Giono. Dans une langue foisonnante, « Allah n’est pas obligé » relate, à la première personne, les pérégrinations de Birahima, un jeune enfant-soldat, dans la folie des guerres du Liberia et de Sierra-Leone. Par sa violence et son désespoir, mais aussi son insouciance et sa gaieté, le récit de Birahima illustre à sa façon le style de vie des small-soldiers ...
—In: Politique africaine 2000/4 (N° 80), pp. 79 à 89 (Cairn.info) : « Allah n'est pas obligé »

> Harzoune Mustapha. Ahmadou Kourouma. — Allah n'est pas obligé ,Seuil, 2000.
In: Hommes et Migrations, n°1229, Janvier-février 2001. Vie associative, action citoyenne. pp. 140-141. … ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2001_num_1229_1_5910_t1_0140_0000_3

> ALLAH N'EST PAS OBLIGÉ, de Ahmadou Kourouma (Seuil, Paris 2000, 233 pages)
Se reporter à la critique de Madeleine BORGOMANO
In: (2001). Compte rendu de [Nouveautés]. Québec français, (122), p. 16… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/55919ac

> [PDF] fiche pédagogique - Bruit de Lire
… (plus d'informations)
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 15 autres critiques | Dec 13, 2018 |
Facile à lire et très informatif.
 
Signalé
myriamannacer | 15 autres critiques | Feb 20, 2016 |

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