Heinrich von Kleist (1777–1811)

Une nouvelle très marquée par la religion, où s’affrontent catholicisme et protestantisme, ou mieux, le décorum de la religion romaine et le dépouillement de l’iconoclasme. C’est le pouvoir de la musique et des saints qui, comme l’annonce le titre, triomphe.
Connaissant peu von Kleist, il m’est difficile de replacer cette nouvelle dans son œuvre, et je dois avouer qu’elle m’a laissée indifférente, car, peu réceptive aux miracles, le sujet ne me touche guère et son traitement ici ne le rend pas plus intéressant pour moi. Une lecture classique qui enrichit, je suppose, ma culture, encore faudrait-il qu’elle me marque assez pour que je m’en souvienne.… (plus d'informations)

Kleist est un auteur romantique allemand par excellence, non ? Tellement emblématique qu’il se suicide à l’âge de 34 ans. Pourtant cette nouvelle, un art dans lequel Kleist s’est fait remarqué, même s’il reste avant tout un dramaturge, est plutôt cocasse. L’histoire d’une femme de la bonne société, veuve vertueuse, violée sans s’en apercevoir, tombant enceinte sans comprendre et rejetée par sa propre famille parce que, franchement, ça ne se fait pas ! S’ensuit toute une histoire rocambolesque pour retrouver le père de l’enfant, avec moult rebondissements, en général assez prévisibles mais vraiment risibles. Et la fin, très rose bonbon est un sommet de cynisme…
Une belle critique de la société bourgeoise et aristocratique campée sur ses valeurs immuables, dans un style assez loufoque que je ne m’attendais pas à trouver sous la plume de cet auteur. Je me suis bien amusée tout au long de cette lecture, des plus divertissantes, et dont le principal enjeu était de savoir jusqu’où Kleist oserait aller. Et il ose beaucoup, pour le plus grand plaisir (un peu sadique) du lecteur !… (plus d'informations)