Rachel Kadish
Auteur de De sang et d'encre
A propos de l'auteur
Œuvres de Rachel Kadish
Oeuvres associées
Who We Are: On Being (and Not Being) a Jewish American Writer (2005) — Contributeur — 27 exemplaires
The New Diaspora: The Changing Landscape of American Jewish Fiction (2015) — Contributeur — 13 exemplaires
Étiqueté
Partage des connaissances
- Date de naissance
- 1969
- Sexe
- female
- Nationalité
- USA
- Pays (pour la carte)
- USA
- Lieux de résidence
- Massachusetts, USA
- Études
- Princeton University (BA)
New York University (MA ∙ Creative Writing) - Professions
- teacher (fiction and creative nonfiction)
writer-in-residence (Stanford University, Koret Writer In Residence, 2005) - Organisations
- Harvard University Summer School (teacher)
Boston College (teacher)
Lesley University (teacher, MFA program) - Prix et distinctions
- Harvard/Radcliffe’s Bunting Institute (fellow ∙ fiction)
National Endowment for the Arts Fellowship
Massachusetts Cultural Council (fellow)
Sami Rohr Prize for Jewish Literature Finalist (2019) - Courte biographie
- She is married and has two children.
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Critiques
Listes
Autodidacts (1)
Unmarried women (1)
Prix et récompenses
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Auteurs associés
Statistiques
- Œuvres
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- Popularité
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- Évaluation
- 4.0
- Critiques
- 66
- ISBN
- 29
- Langues
- 4
Encore un gros livre qui m’a été offert par l’éditeur, via netgalley. Suis-je attirée par les gros livres, je pensais que non avec mon rythme de lecture ralenti, mais j’y reviens inlassablement depuis quelques temps. Pourtant, ce n’est pas un critère pour choisir mes livres. Celui-ci, je l’ai sollicité parce que, même si je n’ose pas toujours l’avouer, j’ai un faible pour les romans historiques et féministes. Et celui-là se passe en plus dans un lieu et à une époque que je connais peu, la seconde moitié du XVIIème siècle à Londres. C’est la période de l’interrègne, avec ses changements économiques, avec la peste aussi, puis le grand incendie de Londres quelques temps plus tard, des événements dont j’ignorais à peu près tout.
Rachel Kadish place dans ce contexte son personnage, Ester Velasquez, juive comme son prénom l’indique, d’origine portugaise comme son nom l’indique. Une jeune fille qui a beaucoup voyagé du fait des persécutions dans la péninsule ibérique, et beaucoup souffert aussi, dans un monde où la communauté juive a du mal à trouver sa place et a aussi du mal à définir son unité. Ester se retrouve donc, orpheline confiée aux bons soins d’un rabbin aveugle, parmi la petite communauté juive d’Angleterre, qui commence à espérer un peu plus de sérénité. Mais quelle peut être la place d’une jeune fille juive pas très belle, sans dot ni soutien familial, et en plus éduquée ? Comment réconcilier les aspirations d’une jeune fille qui sait lire la philosophie et qui apprend à penser par elle-même avec les attentes d’une communauté traditionaliste ? C’est tout le propos de Rachel Kadish, et c’est ce qu’elle nous fait découvrir en même temps qu’un duo d’universitaires improbable, la spécialiste non juive de l’histoire juive, anglaise, célibataire et à quelques mois de la retraite, accompagnée d’un doctorant américain et juif qui croit qu’il fera son chemin dans la vie et qui balaie d’un geste de la main ses petits démons personnels.
Tout cela pourrait être très bien, et ça commence d’ailleurs très bien, mais le parallèle entre les deux époques, qui encore une fois fait un peu trop recette éculée d’un atelier de « creative writting » d’il y a quelques années, ralentit la lecture sans, à mon avis, lui apporter grand chose. On a même certaines scènes qui sont décrites deux fois, l’une lorsque la future retraitée comprend tout à coup quelque chose, puis quand le fougueux doctorant fait la même démarche, sans que cette redite n’apporte quoi que ce soit de nouveau, ou bien quand l’un des deux découvre quelque chose que le lecteur sait déjà, puisque lui a lu tout cela en détail dans les pages consacrées à Ester.
Au bout de cent ou deux cents pages, on a fait le tour du propos de Rachel Kadish, pas facile d’être une femme au XVIIème siècle, pas facile d’avoir des aspirations autres que faire la lessive ou élever des enfants. Non pas facile, impossible probablement, d’où les tourments d’Ester Velasquez. Mais Rachel Kadish n’avait donc pas besoin de continuer à délayer tout cela sur quatre autres centaines de pages, elle n’a pas l’écriture qui fait aimer lire de belles phrases, de belles descriptions et qui ferait accepter sans problème une histoire qui mettrait longtemps à se déployer. Non, Rachel Kadish a une écriture efficace (de celle que l’on enseigne dans ces fameux ateliers « creative writting », on y revient), et son tort a été d’utiliser cette écriture efficace pour une histoire qui ne l’est pas. Résultat, on se lasse, on est pressé que ce livre se finisse (parce qu’il est suffisamment bien quand même pour qu’on n’ait pas envie de l’abandonner). J’ai passé des matinées entières à lire pour en avoir fini plus vite, c’est un peu paradoxal je sais, mais c’est ainsi.
Et parce que c’est si dur, si impossible d’être une femme de lettres au XVIIème siècle en Europe, pourquoi cette espèce de « happy ending » complètement improbable ? Cela m’a gâché ma lecture et m’a fait un peu regretter les efforts que j’avais faits pour aller jusqu’au bout avant de me lasser.
Alors si on expurge ce livre d’au moins la moitié et si on enlève une fin qui me paraît beaucoup trop rocambolesque, je pourrais recommander ce livre et dire que c’est une bonne lecture, mais il faudrait que ces deux conditions soient scrupuleusement remplies. C’est un livre que je ne déconseille pas, mais une petite mise en garde me semble s’imposer pour les futurs lecteurs.… (plus d'informations)