Carsten Jensen (1) (1952–)
Auteur de Nous, les noyés
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A propos de l'auteur
Born in 1952, Carsten Jensen made his name as a columnist and literary critic for a Copenhagen daily newspaper. During the 1990s he had several major press assignments around the world, including Yugoslavia and several cities in Asia. The author of six collections of essays and two novels, Jensen afficher plus lives in Copenhagen afficher moins
Crédit image: Carsten Jensen (author 1)
Œuvres de Carsten Jensen
Træet i ørkenen : en rejse i Niger 1 exemplaire
Étiqueté
Partage des connaissances
- Nom légal
- Jensen, Carsten
- Date de naissance
- 1952-07-24
- Sexe
- male
- Nationalité
- Denmark
- Lieu de naissance
- Marstal, Denmark
- Relations
- Jensen, Liz (partner)
- Prix et distinctions
- Olof Palme Prize (2009)
Membres
Critiques
Listes
"We" narration (1)
Havet (1)
Prix et récompenses
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Auteurs associés
Statistiques
- Œuvres
- 21
- Membres
- 2,055
- Popularité
- #12,511
- Évaluation
- 4.1
- Critiques
- 54
- ISBN
- 183
- Langues
- 14
- Favoris
- 2
Je ne sais où commencer. Non que ce livre me laisse indifférente, loin de là, mais il semble tant se suffire à lui-même, dire tout ce qu’il y a à dire que je ne sais comment aborder cette critique. Ce livre est comme ce beau deux-mâts des jours lointains de la marine à voile encerclé par un tourbillon marin, sur la couverture du livre.
L’histoire, centrée autour du village côtier de Marstal au Danemark, s’étend sur près d’un siècle, de l’essor de la marine à voile au long cours à sa disparition, de 1848 à 1945, d’une guerre (contre la Prusse) à l’autre (la Seconde Guerre Mondiale, bien sûr), comme un effet de miroir. Ce livre est tout, de ces livres qui ont pris dix ans de la vie de leur auteur comme il me semble l’avoir lu quelque part. Une chronique historique des grandes heures de la marine à voile, la vie de personnages complexes, une réflexion sur la société, une recherche littéraire avec une narration polyphonique (dont notamment une narration à la première personne du pluriel, emploi déroutant mais très bien maîtrisé du « nous »)…
Je me suis attachée aux personnages principaux, Albert Madsen puis Knut Erik, mais c’est surtout la description de la fascination pour la mer que je retiendrai de ce livre. Je crois bien que je n’ai jamais vu une description qui me paraît aussi juste, qui rend compte à la fois de la fascination et de la répulsion pour la mer et pour la vie en mer. « À peine les marins étaient-ils revenus, le corps meurtri par leurs éternelles luttes contre la mer, qu’ils en redemandaient et repartaient sur le pied de guerre, jamais rassasiés de ces coups de fouet qui pleuvaient de tous côtés, de la tempête, des vagues, du froid, de la mauvaise nourriture, de l’hygiène épouvantable, de la grossièreté de leur langage entre eux, de la violence qui s’abattait, comme par hasard, sur les plus faibles. » (p. 503, Chapitre 3, “Le Marin”, Partie III). Cette ambivalence est très bien rendue tout au long du livre, par des phrases belles qui font mouche. Un grand coup de chapeau au traducteur, d’ailleurs, car les phrases coulent, les images sont parlantes, et l’on sent que le traducteur a fait un véritable travail sur la langue pour rendre en français, sans lourdeur, le style poétique original.
C’est un livre comme j’en ai rarement lu, peut-être un des plus beaux livres sur la condition de marin, sur son ambiguïté, entre fascination et résignation, fatalisme et désir, peur et courage. Il peut, je pense, intéresser des lecteurs qui n’ont pas d’attirance particulière pour la mer, car la vie sur un bateau est un miroir qui amplifie les travers de la vie à terre, mais comme ce sont surtout les descriptions maritimes que j’ai aimé dans ce livre, je le conseillerais avant tout à ceux qui ont déjà mis les pieds sur un bateau, ou qui ont le rêve insistant et inexplicable de le faire un jour.… (plus d'informations)