Shotaro Ishinomori (1938–1998)

Gros pavé que voilà ! C'est l’œuvre de celui qui a dessiné la biographie de Hokusai, vous savez, celui qui a notamment fait l'estampe de la Grande vague de Kanagawa (archi-connue). D'ailleurs, on reconnait facilement son trait : les personnages ne sont pas très bien faits (même s'ils sont expressifs) mais les paysages sont de toute beauté.

Ca raconte l'histoire d'un apothicaire, Kuzuryu, qui sillonne une région du Japon près du lac Ashi bordé par une montagne volcanique aux neufs pics. Neufs comme les neufs têtes de la divinité nommé Kuzuryu qui est sensée avoir donné naissance à la montagne susdite. L'apothicaire au nom singulier est à la recherche de neufs broches à l'effigie de la divinité dont il soupçonne les possesseurs d'être à l'origine de l'assassinat de tout un village dont sa mère. Cette quête de vengeance est le fil rouge de l'histoire ponctuée de diverses rencontres toujours tragiques : Kuzuryu n'offre pas seulement des services médicamenteux mais propose aussi à qui veut payer de "soigner le mal", un petit euphémisme pour dire qu'il est tueur à gages. Activité propice à nombre de rencontres plus ou moins foireuses.

J'ai bien aimé de recueil de rencontres tragiques sous fond de gros complot le tout ponctué de scènes de contemplation toute japonaise. On a bien sûr affaire à un seinen proposant sa dose de Blood & Boobs (toujours malsaine). Je regrette cependant le côté invincible et sans faille du protagoniste qui voit tout venir, frappe quand il faut où il faut, je trouve qu'il a un côté Clint Eastwood propre sur lui (presque John Wayne...). Il y a aussi une certaine répétitivité (il y a toujours un pourri pour lui demander un truc pourri, qui le trahi et qu'il bute d'un coup de sabre). Ceci est probablement dû au fait que cet oneshot est à l'origine découpé en plusieurs tomes qui ont dû paraitre petit à petit.… (plus d'informations)