Œuvres de Dominique Iogna-Prat
Ordonner et exclure: Cluny et la societe chretienne face a l'heresie, au judaisme et a l'islam, 1000-1150 (Collection… (1998) 34 exemplaires
La Maison Dieu: une histoire monumentale de l'Église au Moyen Âge (v. 800-v. 1200) (2006) 17 exemplaires
Cluny. Les moines et la société au premier âge féodal (Actes du colloque en 2 volets, Romainmôtier, 24-26 juin 20… (2013) — Auteur — 3 exemplaires
L'individu au Moyen Age : Individuation et individualisation avant la modernité (2005) 2 exemplaires
Hiérarchie et stratification sociale dans l’Occident médiéval, 400-1100 (2008) — Directeur de publication — 2 exemplaires
Oeuvres associées
Les tendances actuelles de l'histoire du Moyen âge en France et en Allemagne [Actes des colloques de Sèvres, 21-22… (2002) — Contributeur — 2 exemplaires
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DOMINIQUE IOGNA-PRAT
ORDONNER ET EXCLURE
Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie,
au judaïsme et à l'islam (1000-1150)
Du Ixe au XIle siècle, la chrétienté latine se définit et se
structure : elle désignait jusque-là la communauté spirituelle
des disciples du Christ, elle devient une institution, l'Eglise,
dont la fonction est d'inclure la société. Dominique Iogna-
Prat étudie cette irrésistible expansion de l'Occident latin à
travers le prisme de Cluny, établissement qui deviendra
xine siècle un puissant réseau qui s'étendra dans la péninsule
Ibérique et en Terre sainte. À travers cette histoire, l'auteur
dresse une sociologie du christianisme au XI siècle, et
montre comment l'Église s'est aussi définie par son combat
farouche engagé contre l'Antéchrist, tour à tour hérétique,
juif ou sarrasin.
Dominique logna-Prat est directeur de recherches au CNRS Auxerre-
Dijon. Il a notamment dirigé, chez Flammarion, avec Gilles Veinstein,
le collectif Histoires des hommes de Dieu dans l'islam et
le christianisme (2003)
UNE PROMENADE EN CHRÉTIENTE
EN PASSANT PAR CLUNY
Par convention, le français distingue la chrétienté, communauté
plus ou moins formelle des disciples du Christ, et la Chrétienté,
espace dans lequel s'inscrit cette communauté, qui prend
au fil des siècles les contours d'une institution, l'Eglise, dont la
fonction est d'inclure et de structurer la société. Sur quoi repose
cette convention ? Quelles conditions historiques expliquent le
passage de la minuscule à la majuscule ? Telles sont, brièvement
posées, les questions à l'origine de ce livre.
Pierre, les apôtres et leurs disciples, fondements de la tradition
de l'Eglise, répandent la « bonne parole » du Christ aux quatre
coins de l'Empire romain. Après avoir été persécuté, puis toléré,
le christianisme devient religion d'État à la fin du ive siècle.
Commence alors un lent processus d'inclusion d'un terme dans
l'autre dont on va tenter de suivre ici le point d'aboutissement,
le moment relativement court où, dans l'Occident latin des XI-
XII siècles, Église et société achèvent de devenir des notions
coextensives. Dans le contexte romain de la définition des
pouvoirs du successeur de Pierre face à l'empereur (à Byzance le
destin de l' empereur-prêtre est tout autre !), le pape Gélase Ier
(492-496) soutient que deux ordres régissent le monde. Les
clercs ont l'autorité (auctoritas) alors que le pouvoir (potestas)
relève des souverains 2. Au cours du haut Moyen Age - spécialement
les années 1050, époque de forte affirmation d'une
monarchie papale-, cette “ dyarchie hiérarchique » évolue dans le sens
d'une subordination du pouvoir à l'autorité 3. Dans les
années 1140, le décrétiste Gratien soutient ainsi que « les prêtres
du Christ doivent être considérés comme les pères et les maîtres...
Marcar FundacionRosacruz | Jan 5, 2018 | edit |… (plus d'informations)