Johan Heliot

Tiwill doit seulement compter sur sa bonne étoile, si tant est qu’une telle chose brille au-delà du nuage de pollution gonfle d’un bout à l’autre de l’horizon !
(p. 92, Chapitre 13, “Maya”).

Vers un ailleurs meilleur, le titre dit bien le sujet, celui des espoirs fous qui animent les migrants. Ce qu’il ne dit pas mais que l’on découvre très vite, c’est qu’il s’agit d’une dystopie qui se passe dans une France ravagée par l’autoritarisme et par le changement climatique. C’est donc le parcours d’une migrante clandestine qui quitte une France qui a fait d’elle une paria pour se mettre en route vers une Afrique dont les oasis sont synonymes d’eldorado. Le livre se lit bien, on ne s’ennuie jamais et l’on veut savoir si Maya et son frère vont s’en sortir ou pas.
Quelques petites réserves tout de même. D’abord le fait que Maya semble ne rencontrer sur sa route que des gens qui lui veulent du bien et sont prêts à l’aider quel qu’en soit le prix pour eux. Par contre, Maya ne fait pas preuve du même altruisme et va toujours de l’avant sans se retourner. C’est paraît-il parce que le plus important est de retrouver son frère, Max, mais il me semble que la situation est souvent assez inégale et Maya prend beaucoup plus qu’elle ne rend. Mais bon, c’est peut-être pour cela qu’elle s’en sort, seuls les plus durs sont capables de continuer à avancer envers et contre tout. Ensuite, je suis peu convaincue par la psychologie des personnages, de Max, le frère autiste qui semble très bien s’adapter à tous les changements de situation (pourquoi fallait-il préciser qu’il est autiste, ce n’est pas nécessaire dans l’histoire), à Arno qui devient tout à coup un gentil bourré d’humanisme et de grands principes moraux en passant par Tiwill, le transpo, qui va bien au-delà de ce pour quoi il est payé. Cela a beau être un roman pour adolescent, j’aurais aimé un peu plus de crédibilité dans les personnages, cela m’aurait probablement permis de plus m’intéresser à leur sort.
Et enfin, dernière réserve, on voit bien que ce roman emprunte beaucoup à la réalité des migrations clandestines actuelles. Mais la frontière entre ce qui dénonce la situation actuelle et les inventions est floue, d’autant plus pour un ado qui ne serait pas très au fait de ce sujet. Il ne faut donc pas hésiter à parler de ce sujet avec son lecteur ou sa lectrice potentiel(le), afin de faire les liens qui s’imposent avec le réel.
Mais voilà, malgré mes réserves, un livre plutôt bien fichu, qui parle d’un sujet difficile sans l’édulcorer. Je ne sais pas si une suite est prévue car on laisse nos personnages principaux littéralement au milieu du gué. C’est une possibilité mais pour ma part je pense qu’il n’y en a pas besoin et que c’est même finalement une force du livre que de laisser le lecteur avec des questions irrésolues.

Merci aux éditions du Seuil jeunesse de m’avoir permis de lire ce livre, via netgalley.… (plus d'informations)

Xavier Mauméjean et Johan Heliot (car ce sont ces deux sacripants qui se cachent derrière le pseudonyme de Wayne Barrow) réécrivent ici l'histoire de l'ouest américain en y ajoutant les vampires qui font cruellement défaut à l'histoire officielle.

Une série de nouvelles retrace deux siècles d'histoire, depuis le naufrage d'un mystérieux navire sur les côtes de Manhattan jusqu'à la première guerre mondiale qui voit les vampires américains revenir dans l'Ancien Monde. Entretemps, ces Broucolaques (ou Brookes, pour faire plus court) forment un convoi qui sillonne le pays, et font main basse sur les stocks d'argent, la seule matière qui peut les tuer, et qu'ils font disparaître dieu sait où. La Confrérie des Chasseurs se lance à leurs trousses, bien décidée à exterminer cette engeance...

On verra donc les Brookes et les humains s'affronter ou s'allier au cours des grands évènements de l'histoire du Far West : Coffeyville, OK Corral, Wounded Knee... On y rencontre Billy the Kid, Doc Holliday, Mark Twain, la Horde Sauvage... On verra comment les présidents successifs traiteront ce problème des vampires... Une splendide fresque où le lecteur aura tout le temps de se faire une opinion sur des questions importantes : les vampires sont-ils réellement mauvais ? Les humains qui les traquent sont-ils plus à craindre ? Boire de la boisson gazeuse au cola améliore-t-il les réflexes ?

En bref : si vous aimez le western et les vampires, ce livre est fait pour vous.… (plus d'informations)

Une suite convaincante de La lune seule le sait. L'auteur chamboule l'histoire à partir d'un postulat intéressant : l'Allemagne a gagné la première guerre mondiale. Une ambiance de rétrofiction originale, avec un parfum de steampunk s'appuyant sur des technologies qui changent de la machine à vapeur (cinéma, énergie nucléaire, fusées...). Met en scène une gallerie de personnages historiques surprenante (qui va de Hilter à Léon Blumm, en passant par jean Gabin et Heisenberg). Quelques faiblesses cependant dans les ressorts narratifs...… (plus d'informations)