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Michelle Good

Auteur de Cinq Petits Indiens

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A propos de l'auteur

Crédit image: www.michellegood.ca

Œuvres de Michelle Good

Étiqueté

Partage des connaissances

Sexe
female
Nationalité
Canada
Études
University of British Columbia, Canada
Professions
Lawyer
Poet
Author
Courte biographie
Good is a member of the Red Pheasant Cree Nation. Her great-grandmother participated in the 1885 uprising at Frog Lake and her uncle was Big Bear. Good graduated from the University of British Columbia with a Masters of Fine Arts in Creative writing in 2014. The first draft of her debut novel, Five Little Indians, was her graduate thesis project.

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Critiques

On parle beaucoup des pensionnats pour enfants autochtones, notamment au Canada, depuis quelques temps dans les média français. Ce livre, paru en 2020 au Canada et il y a quelques semaines en France, est donc d’actualité, d’une actualité difficile, parce qu’elle nécessite d’affronter un passé dont on a pendant longtemps préféré ce détourner. Chaque nation a des squelettes dans ses placards, le Canada est en train de se mettre à en affronter un.
Dans ce livre dont le titre fait penser à la comptine Ten Little Indians, une comptine cruelle qui voit les dix petits indiens mourir les uns après les autres et qui se finit par ce fameux vers « And Then There Were None » (fameux depuis la polémique sur le titre du livre d’Agatha Christie, mais c’est un autre sujet), Michelle Good imbrique le destin de cinq personnages principaux. Nous n’allons à aucun moment dans le pensionnat par lequel ils sont tous les cinq passés, quelque part en Colombie Brittanique, sauf lorsque les personnages se souviennent de ce qu’ils ont subi entre ces quatre murs, violences physiques et psychologiques, absence de soins et d’éducation, et j’en passe. Non, Michelle Good préfère cueillir ses personnages à la sortie de ce pensionnat et nous faire les témoins de leur lutte pour s’adapter au monde dans lequel ils débarquent (et pour lequel, malgré leur passage au pensionnat sensé les rendre compatibles – j’utilise à dessein ce mot dénudé d’empathie – avec la culture occidentale, ils ne sont absolument pas préparés), pour panser leurs plaies et vivre avec leurs souvenirs douloureux. Parmi ces cinq personnages, tous n’y arriveront pas, et ceux qui y arriveront ne trouveront pas tous l’apaisement qu’ils auraient espéré.

Si le sujet est intéressant, d’un point de vue littéraire, il me semble que le livre a quelques points faibles. Il s’agit du premier roman de Michelle Good, publié à l’âge de 64 ans par une autrice Cree qui avait déjà publié des poèmes et des essais. Elle a mis dans ce livre beaucoup d’elle-même car, si elle n’a pas été dans un de ces pensionnats (mais elle a été dans un foyer de l’institution, simplement à cause de ses origines), sa mère et sa grand-mère ont subi ce système, et en tant qu’avocate, elle a accompagné plusieurs survivants de ces pensionnats dans leurs démarches pour obtenir réparation (si tant est qu’une décision de justice soit suffisante pour réparer). J’écris tout cela parce qu’il me semble que l’on sent dans ce livre la proximité émotionnelle de l’autrice avec son sujet, ainsi que le fait qu’il s’agisse d’un premier roman.
J’ai en effet trouvé que les personnages n’avaient pas autant d’individualité que ce que le choix d’un roman à plusieurs voix (écrit, à l’exception de quelques chapitres par un narrateur indéterminé et omniscient). Le fait que tous les protagonistes soient issus du même pensionnat accentue d’ailleurs ce fait et empêche peut-être de voir une certaine diversité de situations. D’autre part, j’ai trouvé le propos peut-être parfois un peu trop didactique, notamment avec cette impression que la seule véritable rédemption possible est par le retour aux racines. C’est un chemin tout à fait respectable et intéressant, mais peut-être pas le seul. Mais le personnage de Clara est probablement par son cheminement très proche de l’autrice, et ceci explique peut-être cela.

Cependant, même si j’ai quelques réserves quant à la qualité purement littéraire de ce livre, je ne voudrais pas que ma note de lecture soit considérée comme une critique négative. Ce livre que l’on présente, et je veux bien le croire, comme le premier roman écrit sur le sujet, est un moment nécessaire de la littérature. Il introduit un sujet sombre et important dans la fiction, il participe à la prise de conscience par une société de ce qu’elle a produit de peu reluisant, et comme je l’ai dit, tous les pays ont ce genre de taches dans le fil de leur histoire et il faut pouvoir les regarder en face, et ce sans attendre que tous les protagonistes soient morts.
C’est donc un livre que j’imagine nécessaire pour la littérature canadienne, et qu’importe pour cela ses possibles maladresses qui ne sont que mineures. Et pour les littératures qui ne sont pas canadiennes, c’est aussi un livre nécessaire parce que savoir et peut-être commencer à comprendre est toujours important.

Merci aux éditions du Seuil de m’avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.
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Signalé
raton-liseur | 21 autres critiques | May 24, 2023 |

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