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Ben Goldacre has made a point of exposing quack doctors and nutritionists, bogus credentialing programs, and biased scientific studies. He has also taken the media to task for its willingness, to throw facts and proof out the window. But he's not here just to tell you what's wrong. Goldacre is here afficher plus to teach so that you can recognize bad science when you see it. you're about to feel a whole lot better. afficher moins
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Évidemment, le hasard a voulu que j’aie une crève carabinée au moment où j’ai fini "Bad Pharma", le nouveau bouquin de Ben Goldacre – à qui on devait déjà le remarquable "Bad Science". La conclusion qui s’impose, c’est qu’être malade, ce n’est pas bon pour la santé!

"Bad Pharma" est une charge implacable contre l’industrie pharmaceutique mondiale et son influence sur la médecine. Par « charge », j’entend que Ben Goldacre, malgré son habituel ton mesuré, n’y va pas avec le dos de la cuillère et met à jour, tout au long de ces quatre cents pages, une quantité proprement hallucinante de comportements suspects, scandaleux, voire carrément criminels et, par « implacable », j’entends que c’est massivement documenté.

Les études et les essais cliniques? Cachés sous le tapis, bidonnés, voire carrément écrits en sous-main par les industriels. La formation continue? Financée par les groupes pharmaceutiques. Les instances de régulation? Opaques, kafkaïennes et désireuses de faire le moins de vagues possible.

Il y a deux thèses fortes dans ce bouquin: la première, c’est que nous ne savons fondamentalement pas comment fonctionnent des pans entiers de la médecine et que cette ignorance est entretenue, presque à dessein. La seconde, c’est qu’une grande partie de ces problèmes viennent d’un manque flagrant de transparence de toute la branche.

L’industrie n’est pas seule en cause: la politique paraît avoir abandonné le combat, les publications professionnelles semblent plus intéressées par leurs revenus publicitaires que par l’exactitude scientifique des recherches qui leur sont présentées et même les docteurs voient ces intrusions comme normales.

C’est un bouquin qui tombe à point nommé pour dénoncer les dérives capitalistes des systèmes de santé occidentaux; le bouquin parle surtout des USA et de la Grande-Bretagne, mais les exemples européens et scandinaves sont autant d’indices d’un problème global.

Je lisais aujourd’hui (29 janvier) un éditorial dans un journal français sur les pilules contraceptives de troisième et quatrième générations; allez le lire, c’est bref et, après "Bad Pharma", on ne peut que hocher la tête avec un mélange de dégoût et de déprime.

Un aspect très intéressant de ce bouquin, c’est l’attitude de Ben Goldacre. J’en avais déjà parlé dans mon billet sur Bad Science: il dénonce, il tabasse, mais il ne veut pas la mort du pêcheur. Il veut réformer le système et, non seulement il est ultra-prudent et très poli (« I’m meticulously polite, unless it’s funnier not to be », avoue-t-il en page 301), mais il fait des propositions.

C’est un des côtés qui me plaisent le plus dans ce bouquin: enfin un texte critique qui n’est pas un pamphlet écrit la bave aux lèvres (écumer d’abord, écrire ensuite) et qui propose des solutions concrètes, pose des suggestions pragmatiques et encourage ses lecteurs à agir de façon intelligente!

En trois mots: lisez "Bad Pharma"! Certes, c’est parfois un peu aride, mais l’auteur prévient et pousse la prévenance jusqu’à rajouter un résumé pour les cas de TL;DR et, pour autant, c’est très bien écrit. Bon, après, j’ai juste envie de passer la ville de Bâle au napalm, mais ça me passera. De préférence avant que je ne trouve du napalm.

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SGallay | 22 autres critiques | Feb 1, 2013 |
À mon retour de Dacca, je cherchais dans le centre commercial de l’aéroport de Dubaï – plein comme un œuf à deux heures du matin – quelque chose à bouquiner dans l’avion. Je suis tombé un peu par défaut sur Bad Science, de Ben Goldacre, avec la confuse impression d’en avoir déjà entendu parler quelque part. Bonne pioche !

Faut que je vous explique : la science et moi, comme on dit sur les réseaux sociaux, « c’est compliqué ». J’aime bien ça, mais je suis une pive dans la plupart des domaines scientifiques et, du coup, certains des trucs que j’écris font chouiner gravement ceux de mes potes qui ont plus l’esprit à ce genre de choses.

Dans le cas présent ce bouquin colle tout à fait avec cette relation : Ben Goldacre, docteur en médecine (très) anglais et journaliste au Guardian, s’intéresse au traitement médiatique de sujets scientifiques en général et médicaux en particulier, de la promotion de pipeauthérapies diverses au montage en épingle de psychoses sanitaires.

Il faut dire que, dans le genre « caniveau », la presse britannique n’a de leçons à recevoir de personne, à faire passer les quotidiens romands rimant avec « Le tapin », « Cerveau en grève » ou « Je débute » pour des modèles de rigueur et de déontologie. Et, dans le domaine de la science médicale, c’est un festival : vrais-faux experts aux diplômes contestables, méthodologies floues, références sélectives, voire créations de toute pièce.

Le bouquin de Ben Goldacre (il s’agit ici d’une réédition quelque peu augmentée) met en lumière certains des scandales les plus fameux de ces dix dernières années, le tout avec beaucoup d’égards pour ceux de ces lecteurs qui, comme moi, ont un peu du mal avec tout ce qui ressemble de près ou de loin avec des méthodes scientifiques. Son leitmotiv: “les choses sont un peu plus compliquées que cela.”

Surtout, l’auteur a un point de vue très intéressant – sur lequel il insiste peut-être un peu trop –, en ce qu’il ne cherche pas tant à blâmer les personnes derrière ces scandales que le système économico-médiatique. Par exemple, sur la question de l’homéopathie, il ne conteste pas son efficacité, mais est agacé que les homéopathes tentent de garder un vernis scientifique sur leurs pilules d’eau sucrée, alors qu’il y aurait beaucoup de choses à dire sur les bienfaits de l’effet placébo.

Il cherche à regarder les événements sous un angle plus social et pointe du doigt l’attrait des médias pour le populisme le plus crasse, doublé par la méfiance généralisée du public pour les firmes pharmaceutiques – sans que ce dernier ne se rende compte que, souvent, les produits alternatifs qu’il recherche viennent de ces mêmes pharmas.

Bref, si vous l’avez l’occasion de tomber sur ce Bad Science, n’hésitez pas ! Ce d’autant plus que Ben Goldacre est une plume de premier choix – et n’est pas Anglais pour rien.
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Signalé
SGallay | 103 autres critiques | Dec 19, 2011 |

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