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Damon Galgut

Auteur de La Promesse

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A propos de l'auteur

Comprend les noms: D Galgut, Damon Galgut, Damon Galgutt

Crédit image: Damon Galgut, credit Riyaz Mir

Œuvres de Damon Galgut

La Promesse (2021) 1,070 exemplaires
The Good Doctor (2003) 670 exemplaires
In a Strange Room (2010) 653 exemplaires
Arctic Summer (2014) 273 exemplaires
L'Imposteur (2008) 208 exemplaires
The Quarry (2010) 162 exemplaires
The Beautiful Screaming of Pigs (1991) 61 exemplaires
Small Circle of Beings (1988) 46 exemplaires
A Sinless Season (1982) 17 exemplaires
Dans une chambre inconnue (2013) 2 exemplaires
Vaat 2 exemplaires
Obećanje (2022) 1 exemplaire
4 Book collection (2022) 1 exemplaire
Yabanci Bir Odada (2015) 1 exemplaire
Strategy and siege (2005) 1 exemplaire

Oeuvres associées

Four Letter Word: New Love Letters (2007) — Contributeur — 136 exemplaires
The Mammoth Book of Gay Short Stories (1997) — Contributeur — 100 exemplaires
Sex and Death: Stories (2016) — Contributeur — 44 exemplaires
Speak My Language, and Other Stories: An Anthology of Gay Fiction (2015) — Contributeur — 13 exemplaires

Étiqueté

Partage des connaissances

Nom canonique
Galgut, Damon
Date de naissance
1963
Sexe
male
Nationalité
Zuid-Afrika
Lieu de naissance
Pretoria, South Africa
Lieux de résidence
Kaapstad, Zuid-Afrika
Études
University of Cape Town
Professions
playwright
novelist
Prix et distinctions
Booker Prize (2021)
Agent
Caroline Wood (Felicity Bryan Associates)
Courte biographie
His debut novel, A Sinless Season, was published when he was 17.

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Critiques

Un roman qui parfois ressemble à un coup de poing dans l’estomac, ou peut-être plus exactement, à un bras que l’on tord lentement mais sûrement, bien sadiquement… Avec son style difficile à lire (les paragraphes se succèdent sans espace, que ce qu’ils décrivent se suive ou qu’on se déplace dans le temps ou dans l’espace ; des changements de narrateur ou de point de vue ont lieu au beau milieu d’une phrase où le « je » et le « il » peuvent alors désigner la même personne…), on a parfois l’impression que l’auteur prend un plaisir sadique à perdre son lecteur, à l’obliger à revenir en arrière pour relire la phrase, pour identifier le point de bascule passé inaperçu. Mais ce n’est pas qu’avec le lecteur que Damon Galgut n’est pas tendre, c’est aussi avec ses personnages et ses lieux, qu’il ne peint jamais à leur avantage. Il n’hésite pas à décrire les corps dans leurs fonctions les plus triviales (ou, et je prends cet exemple parce qu’il arrive assez tôt dans le livre et parce que c’est là que j’ai pris la mesure de cette dureté de l’écriture, quand Damon Galgut décrit la maison familiale, la pièce décrite le plus en détail est les toilettes, et ce qui y est passé au cours de la journée d’enterrement qui inaugure le livre…).
Après cette entrée en matière, c’est presque difficile de dire que j’ai apprécié ce livre. Il m’a fallu du temps pour m’habituer au style et pouvoir lire plus que quelques dizaines de pages à la fois, mais le jeu en vaut la chandelle. Ce livre se compose de quatre parties, qui sont autant de moments dans la vie de la famille Swart, une famille blanche de propriétaires terriens dans les environs de Pretoria, une famille d’Afrikaners protestants en déliquescence. On est d’abord en 1986, au moment de manifestations très dures contre l’apartheid suivi de sanctions internationales fortes ; puis on est en 1995 au moment de la Coupe du Monde de Rugby que joue pour la première fois depuis longtemps une Afrique du Sud de retour sur la scène internationale (et qu’elle gagne, je ne dévoile rien qu’on ne sache déjà) ; arrive ensuite 2004 et la seconde élection de Thabo Mbeki et enfin 2018 et la chute de Jacob Zuma. Entre ces moments, on ne sait pas ce qu’il se passe, on le devine seulement aux changements dans la vie des personnages.
A chaque fois, la promesse initiale de 1986 est remise sur la table : sur son lit de mort, la mère de la famille Swart, Rachel, fait promettre à son mari de faire don à la servante noire de la famille, Salomé, de la maison dans laquelle elle vit. Mais cette promesse est toujours remise à plus tard, pour une raison ou pour une autre. De là à faire un parallèle avec la façon dont les blancs ont promis (puis de façon récurrente remis à plus tard) aux noirs de partager le pays, il n’y a qu’un pas qu’il est facile de faire.
Et ce livre, en plus de la violence de son écriture, devient alors d’une grande amertume. On voit les relations entre les personnages évoluer avec la fin de l’apartheid, avec la discrimination positive, avec les ressentiments, les promesses non tenues et les espoirs volés. Et, de toute façon, qu’est-ce qui est promis à Salomé ? Pas une gestion à responsabilité égale de la propriété, non, juste une bicoque aux murs décrépis et au toit percé. C’est juste ça que les noirs peuvent espérer de leur pays ? Parce que même si entre-temps la propriété des Swart ne rapporte plus grand-chose, comme le pays qui n’arrive pas à sortir de la pauvreté, il semble qu’ils n’aient même pas le droit d’aspirer à être pleinement dans leur pays. Alors, même si à la fin, Salomé reçoit enfin la maison qui lui a été promise, avec 35 ans de retard, il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir, et c’est bien ce que dit Lucas, le fils de Salomé qui ne voit pas pourquoi il dirait merci pour quelque chose qui lui est tout simplement dû.

Difficile de conclure cette note de lecture très sombre. Et cela paraîtra peut-être étonnant, mais c’est en recommandant chaudement cette lecture (mais à ceux qui ont le cœur bien accroché quand même. Rien de choquant ou d’ouvertement violent, je tiens à le préciser, mais je trouve personnellement que cette violente rampante et non dite est presque plus difficile). C’est un livre qu’il faut s’approprier à la force du poignée (sans mauvais jeu de mot sur la notion de propriété qui est bien sûr au cœur du livre), un livre qui dérange mais qui dit beaucoup et qui englobe tout un pays avec une économie de personnages et de dialogues qui dit l’incommunicabilité, la difficulté de l’héritage, celle du partage aussi, qui dit les incompréhensions et les rancœurs tenaces. Un livre dur et dérangeant mais apporte beaucoup.
… (plus d'informations)
 
Signalé
raton-liseur | 55 autres critiques | Jun 25, 2022 |

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