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Œuvres de Sonia Faleiro

The Girl (2006) 12 exemplaires
13 Men (Kindle Single) (2015) 7 exemplaires

Oeuvres associées

Granta 124: Travel (2013) — Contributeur — 92 exemplaires
Mumbai Noir (2012) — Contributeur — 81 exemplaires
AIDS Sutra: Untold Stories from India (2008) — Contributeur — 59 exemplaires
Oxtravels: Meetings with Remarkable Travel Writers (2011) — Contributeur — 57 exemplaires

Étiqueté

Partage des connaissances

Sexe
female
Nationalité
India
Lieu de naissance
Goa, India
Lieux de résidence
San Francisco, California, USA
Bombay, India
Edinburgh, Scotland, UK
Professions
reporter
author
Prix et distinctions
Karmaveer Puraskar for Social Justice (2011), CNN Young Journalist of the Year (2005)
Agent
The Wylie Agency
Courte biographie
Sonia Faleiro is an award-winning reporter and writer. She is the author of a book of fiction, The Girl (Viking, 2006) and a contributor to numerous anthologies including AIDS Sutra: Untold Stories from India (Random House, 2008).

Beautiful Thing is her first work of non-fiction and is based on five years of research in the secretive world of Bombay's dance bars. Critics in India hailed Beautiful Thing as 'a brilliant, unforgettable book by a writer who is one of the best of her generation'. The Sunday Times called it ‘a tour de force of reportage, whose depth, insight and resonance make it the equal of the best fiction’ while The Observer praised it as a ‘brilliant investigative foray into the dance bars of Bombay.

Beautiful Thing is available in the Indian Subcontinent, Australia and New Zealand, the UK and the Netherlands, and is forthcoming in the US (March 2012, Grove) as well as in translation in several Indian and European languages.

It is an Observer, Guardian, and Economist Book of the Year, Time Out Subcontinental Book of the Year, and The Sunday Times Travel Book of the Year, 2011.

Sonia was born in Goa, studied in Edinburgh, worked in Bombay, and now lives in San Francisco.

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Critiques

Qu’écrire après avoir refermé ce livre ? On connaît tous l’Inde, ses saris colorés et ses traditions brillantes, un pays qui fait rêver et qui marque souvent de façon indélébile les touristes qui s’y frottent. On sait aussi que c’est un pays d’extrême : extrême richesse contre extrême pauvreté, tradition fortement ancrées contre occidentalisation accélérée. Je sais bien tout cela, mais ça ne me préparait pas du tout à cette lecture.
Me voilà propulsée en Uttar Pradesh, Etat du Nord de l’Inde, le plus peuplé et l’un des plus pauvres. Un matin de mai 2014, deux filles de 14 et 16 ans sont retrouvées pendues à un manguier. C’est un déchaînement médiatique et aussi une série de malfonctionnement qui résument à elles seules les pires démons de la société indienne.
En reconstituant par le menu les événements qui précédent ce drame et ceux qu’il déclenche, la journaliste engagée qu’est Sonia Faleiro nous montre les facettes les plus sombres du pays. Le système des castes, la place des femmes dans la société, sans oublier un système politique clientéliste et corrompu, un système judiciaire défaillant… C’est une enquête minutieuse, presque trop parfois avec une accumulation de détails dans lesquels le lecteur risque de se perdre, mais qui reste passionnante du début à la fin, avec même un certain suspens qui affleure dans de nombreuses pages.
Beaucoup s’arrêtent au fait que les deux jeunes filles sont mortes en sortant de chez elles parce qu’elles n’avaient pas de toilettes chez elles. Mais cela me paraît (hélas) une situation répandue dans de nombreux pays. C’est peut-être choquant en Inde parce que c’est un pays en plein boom économique, mais c’est la situation de nombreuses femmes et de nombreuses hommes. Par contre, me dire que des femmes n’ont aucun droit, aucune existence par elle-même, ce sont des choses dont on parle sous les talibans, ou dans d’autres pays similaires, mais je crois que je ne m’attendais pas à cela. On a fait tout un plat de l’autorisation enfin donnée aux femmes en Arabie Saoudite de conduire une voiture (mesure qui était nécessaire, ne me faites pas dire le contraire de ce que je souhaite dire!), et certes cela montre une misogynie d’Etat, inscrite dans la loi. En Inde, ce n’est pas écrit dans la loi, mais les conditions de vie de certaines femmes sont au-delà de ce que je pouvais imaginer.
C’est donc un livre qui m’a ouvert les yeux, dont je suis ressortie avec un sentiment d’impuissance, mais aussi de meilleure compréhension du monde dans lequel je vis. Un grand merci, donc, aux éditions Marchialy, que je découvre avec ce livre alors qu’elles publient depuis 2016 des enquêtes approfondies réalisées par des journalistes venus de pays divers et variés. Je crois que je vais commencer à me plonger dans leur catalogue qui semble receler quelques titres bien intéressants.

Merci aux éditions Marchialy de m’avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
… (plus d'informations)
 
Signalé
raton-liseur | 6 autres critiques | Mar 21, 2022 |
Il faut avoir le coeur un brin accroché. L'amateur de polar ne trouvera peut-être rien de neuf aux récits parfois glauques de ce reportage-fiction rondement mené dans les milieux des bar dancers de Mumbai (le nom Bombay depuis maintenant quelques décennies). N'étant pas amateur du genre - et moins encore de ses récents avatars -, j'ai pris une gifle, d'autant plus que tout ce qui est raconté dans ces quelques trois cents pages vives, toutes fruits d'investigations de terrain, rend compte du quotidien de femmes, d'hommes et de hijras au début des années 2000, dans le capharnaüm d'une ville violente à la mesure des disparités de richesses qu'elle entretient.

Autour de Leela, jeune et très décidée *bar dancer* de 19 ans, s'enchainent portraits de parents, d'ami.e.s, de proxénètes, de malfrats, de policiers, sur fond de politique corrompue, de temples, de la misère brutale qui semble aussi proche, et infiniment plus probable, que les diamants pour une fille qui sait vendre ses charmes. C'est parfois drôlatique, toujours haut en couleurs, seraient-elle de nuances sanieuses. Le désespoir passe comme une ombre rapide, encore sans prise réelle, sur des êtres trop jeunes ou trop endurcis pour qu'il parvienne à prendre prise durable, malgré les traumatismes, malgré le sort contraire, malgré, pivot du livre, l'immondice des jeux politiques qui poussera des dizaines de milliers de femme à la prostitution ouverte.

C'est une des Inde réelles - de celles que l'on sent violentes, débrouillardes indépendamment des lois, cruelles, d'une injustice atroce envers les femmes, bien différente de celle des *slumdogs millionnaires* et des désirs d'ashrams, très en deçà de nos rêves occidentaux. Certes pas le tout de l'Inde, non, mais un contrepoint fort bienvenu à l'Inde fantasmée par ses publicités d'invitations aux voyages, fussent-ils spirituels, ayur-védiques ou simplement exotisant. Cette Inde-là n'est exotique qu'à la mesure de son décor et de sa sociologie - mais ce sont les mêmes tristesses, les mêmes rêves, les mêmes pleurs, les mêmes joies d'enfant, et toute la saloperie, toute la richesse intermédiaire des familles dès lors que la débrouillardise le dispute à la pauvreté sur fond d'exploitation des femmes.

(Critique initialement parue sur SensCritique : http://www.senscritique.com/livre/Bombay_baby/critique/98055389)
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Signalé
Kliban | 7 autres critiques | Jun 25, 2016 |

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