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Jabbour Douaihy (1949–2021)

Auteur de Pluie de juin

9 oeuvres 65 utilisateurs 4 critiques

A propos de l'auteur

Jabbour Douaihy is a novelist and professor of French literature in the Lebanese University.

Œuvres de Jabbour Douaihy

Pluie de juin (2006) 29 exemplaires
Printed in Beirut (2017) 12 exemplaires
The American Quarter (2015) 6 exemplaires
The King of India (2022) 6 exemplaires
Autumn Equinox (1996) 5 exemplaires
Saint Georges regardait ailleurs (2012) 3 exemplaires
Rose Fountain Motel (2009) 2 exemplaires
Maṭar Ḥazīrān : riwāyah (2006) 1 exemplaire

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Critiques

Ce roman qui évoque la tuerie de Miziara, au Liban Nord, en juin 1957 durant laquelle Sleimane Frangié, chef d'une importante famille locale, fit assassiner dans une église un grand nombre de membres de la famille adverse Douaihy. En 1970, Frangié fut élu président de la République. Cet épisode de vendetta est devenu un des symboles de la violence archaïque qui anime la société de la montagne libanaise. La lecture proposée en fait d'ailleurs une sorte de répétition générale de la guerre civile, puisque dans le contexte de la "mini-guerre civile" de 1958, causée par la volonté du président Chamoun de briguer un nouveau mandat contrairement à ce qu'autorise la Constitution, la ville de Zghorta se divise en deux secteurs de part et d'autre d'une ligne de front qui correspond en gros aux quartiers des deux familles et de leurs partisans. Un des thèmes du livre est la violence absurde qui détruit le lien social. Les voisins issus d'une famille mais vivant dans le quartier de l'autre famille, les couples mixtes (dont la femme ou l'homme vient de l'autre côté), voire les étrangers qui n'ont rien demandé à personne sont intimidés, voire assassinés, forcés de déménager. La fascination des hommes pour les armes, la fidélité imposée aux morts et au cycle de la vengeance sont très bien montrés. Pour y échapper, seul est possible l'exil, ailleurs au Liban voire la rupture complète des liens, notamment le départ en Australie, en Amérique latine ou aux Etats-Unis. Le roman se présente justement comme le carnet de notes d'un fils du pays, dont le père est mort dans cette fusillade avant sa naissance, revenu de son exil américain pour semble-t-il retrouver ses traces et tenter de stabiliser son identité. En vain, comme le révèle la fin de l'ouvrage.
Son écriture est complexe, car le récit est comme diffracté par les témoignages de différents protagonistes qui tentent de se remémorer les faits de cette journée et de cette époque pour l'auteur, faits d'allers et retours entre le présent et l'histoire de la localité. C'est la vision d'un monde qui fuit et où la mémoire ne peut qu'être partielle, alors que la violence passée (le roman est écrit cinquante ans après les faits) ne cessent de hanter les habitants du pays et de structurer leur comportement et leurs schèmes d'appréhension du monde. Curieusement Beyrouth est largement absente du roman, sauf en creux, comme un lieu où l'on peut fuir ces attaches fatales. De ce point de vue, ce roman inverse la perspective par rapport à Learning English, livre de Rachid Ed Daïf, autre romancier zghortiote. Ce dernier abordait déjà ce thème du cycle de la vendetta dont le narrateur cherchait à se tenir à l'écart en renonçant à venir au village, et en cherchant au contraire à appartenir au village global en apprenant l'anglais. La diaspora - et le conditionnement des enfants pour le départ par l'apprentissage des langues étrangères - a ici une logique qui n'est pas seulement économique mais aussi psychlogique.
J'ai du mal à dire ce qui m'a déçu ou plutôt qui ne m'a pas satisfait. Sans doute quelque chose dans la construction, une écriture qui adopte un rythme assez lent qui perd un peu le lecteur. Sans doute aussi l'espèce de voile translucide que jette l'auteur entre l'histoire et le propos du roman en modifiant les noms, en construisant donc une fable comme pour tenter une mise à distance et peut être une généralisation.
… (plus d'informations)
½
 
Signalé
everde01 | 1 autre critique | Sep 26, 2010 |

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Larissa Bender Übersetzer
Hélène Boisson Translator

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Œuvres
9
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Évaluation
½ 3.6
Critiques
4
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19
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