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Emmanuel Carrère

Auteur de L'adversaire

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A propos de l'auteur

Emmanuel Carrere is one of France's most critically acclaimed writers, author of screenplays, a biography of Philip K. Dick, and two novels, including CLASS TRIP, which won the prestigious Prix Femina. A major bestseller in France, THE ADVERSARY is being published in eighteen countries. Carrere afficher plus lives in Paris (Bowker Author Biography) afficher moins
Crédit image: Emmanuel Carrère, photo by Jean-Marie David

Œuvres de Emmanuel Carrère

L'adversaire (2000) 1,009 exemplaires
Limonov (2011) 727 exemplaires
Je suis vivant et vous êtes morts (1993) 651 exemplaires
Le Royaume (2014) 512 exemplaires
D'autres vies que la mienne (2009) 456 exemplaires
La classe de neige (1997) 373 exemplaires
La moustache (1986) 326 exemplaires
Un roman russe (2007) 318 exemplaires
Yoga (2019) 260 exemplaires
Class Trip / The Mustache (1998) 124 exemplaires
97,196 Words: Essays (2019) 84 exemplaires
V13: Chronique judiciaire (2022) 71 exemplaires
Bravoure (1984) 47 exemplaires
A Calais (2016) 24 exemplaires
Hors d'atteinte ? (1988) 21 exemplaires
Le Détroit de Behring (1986) 20 exemplaires
L'Usage du monde (2004) 19 exemplaires
L'Amie du jaguar (2007) 5 exemplaires
The Moustache [2005 film] (2017) 5 exemplaires
The Julie Project (2011) 4 exemplaires
l'amie du jaguar (2011) 2 exemplaires
Carrere Emmanuel 2 exemplaires
Werner Herzog (1982) 2 exemplaires
Guia de lectura : De vidas ajenas (2016) 2 exemplaires
V13 (2023) 2 exemplaires
Vers le réel: Œuvres choisies (2023) 2 exemplaires
V13 (French edition) 1 exemplaire
Between Two Worlds (2023) 1 exemplaire
Protivnik Božji (2003) 1 exemplaire
Neki drugi životi (2011) 1 exemplaire

Oeuvres associées

Granta 137: Followers (2016) — Contributeur — 56 exemplaires
La Bible - Nouvelle traduction (2001) 35 exemplaires

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Critiques

Toujours intéressant et singulier Carrère
½
 
Signalé
PascalG | Jan 30, 2023 |
Florence Aubenas – journaliste reconnue pour son courage et sa ténacité, après avoir été enlevée et tenue en captivité à Badgad pendant plus de 5 mois en 2005 – publie en 2010 « Le quai de Ouistreham », résultat d’un travail d’enquête légitimement remarqué.
Afin de mieux saisir les mécanismes de la crise économique et de l’exclusion sociale, la journaliste choisit la voie d’une véritable immersion auprès des plus démunis et des précaires en prenant la décision radicale de travailler parmi eux, pendant six mois, en se faisant embaucher comme femme de ménage pour la Brittany Ferries. Il en résultera un témoignage sans fard et sans filtre, un récit sec qui en dira bien plus long que de nombreux ouvrages sociologiques sur la vie quotidienne des nouveaux esclaves du monde du travail soumis à des cadences infernales, à des salaires de misère et à un enchaînement de petits contrats précaires qui les fait survivre, la peur au ventre.
Avec son film simplement intitulé « Ouistreham », Emmanuel Carrère propose une adaptation assez libre de ce récit qui a fait date dans l’histoire journalistique. Comme il n’est pas le maître du réalisme cru comme peuvent l’être les frères Dardenne (et de manière encore plus magistrale d’un Ken Loach outre-manche), le réalisateur décide d’emprunter judicieusement une autre voie. Il ne se focalisera donc pas uniquement sur une démonstration à tout crin de la cruauté absurde des « règles » du travail sous-qualifié et de la dureté du quotidien de ceux qui les subissent, mais souhaitera aussi mettre en lumière, à travers des portraits aussi subtils que touchants, la solidarité entre des déclassés (au mieux anonymes, au pire méprisés de tous) que seuls les liens humains qui les unissent peuvent raccrocher à une existence par ailleurs privée de sens et d’avenir.
Afin de restituer ces portraits sensibles et rugueux avec le plus de justesse possible, le réalisateur fait le choix également très judicieux de recourir uniquement à des non-professionnels (tous formidables) pour incarner les personnages, à l’exception de Juliette Binoche, toujours vraie, crédible et lumineuse, y compris quand elle nettoie les chiottes des cabines des ferries, en commentant que certains ne se donnent même pas la peine de tirer la chasse d’eau « quand ils chient ou quand ils gerbent ».
Ainsi, tout le monde en prend pour son grade : les patrons de sociétés (avec leur soif de profit) et l’Etat (avec ses mesures anti-sociales) ne sont pas les seuls à se conduire mal… il y a aussi malheureusement tout un chacun qui se complaît à ignorer les « petites mains » très maigrement payées pour assurer le confort de ceux qui ont les moyens de profiter de services (et de voyager en l’occurrence). Parmi ceux qui ont passé la nuit dans une cabine de la Brittany ferries et qui arrivent au petit matin à Ouistreham, lesquels n’ont pas été saisis et honteux de croiser, à la sortie du bateau, ces « escadrons du nettoyage » composés de visages gris et fatigués, qui se pressent pour accomplir leur tâche dans le temps qui leur est imparti (4 minutes par cabine), sous peine d’être virés ?
Autre élément intéressant du film : la nécessité de trahir pour traduire. Marianne Winckler (l’écrivain interprétée par Juliette Binoche) doit en effet se faire embaucher sous une fausse identité et ne jamais révéler qui elle auprès des personnes avec lesquelles elle noue des liens d’amitié pour mieux dénoncer leurs conditions. Le paradoxe de devoir mettre en œuvre une trahison humainement pénible (impardonnable pour Christèle, une jeune mère taiseuse qui élève seule ses trois enfants et qui s’attache sincèrement à la nouvelle recrue) au service d’une cause juste est bien vu.
On note enfin de jolies scènes de liberté et de découverte pour la jeune Christèle et ses trois enfants que Marianne emmène à la plage. S’étend alors devant eux la mer à proximité qu’ils n’avaient pour ainsi dire jamais remarquée. Car seul existe ce qui est regardé. A l’instar de ces anonymes qui deviennent visibles et qui se mettent comme par magie à exister dans l’œil de la caméra qui les filme et dans celui des spectateurs qui regardent les images qui ont été captées.
… (plus d'informations)
 
Signalé
biche1968 | 1 autre critique | Feb 23, 2022 |
Fait divers, tsunami raconté en direct, cela ne m'intéresse pas. J'ai l'impression d'être dans un documentaire sensationnel.
.offert par Christine
 
Signalé
fortipichon | 20 autres critiques | Oct 17, 2021 |

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