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Anatole Le Braz (1859–1926)

Auteur de La légende de la mort

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A propos de l'auteur

Crédit image: Anatole Le Braz (1915)(in Contes bretons, from the works of Anatole Le Braz, Henry Holt, New York, 1915)

Œuvres de Anatole Le Braz

La légende de la mort (1893) 59 exemplaires
Le Gardien du feu (2000) 14 exemplaires
Magies de la Bretagne, tome 1 (1994) 12 exemplaires
Sang de la sirène (le) (2000) 5 exemplaires
Contes du soleil et de la brume (1966) 4 exemplaires
Contes et Legendes de Bretagne (2001) 4 exemplaires
The Land of Pardons (1980) 3 exemplaires
The land of pardons 2 exemplaires
Pâques d'Islande (1897) 2 exemplaires
Contes Bretons (1915) 1 exemplaire
The Owl 1 exemplaire

Oeuvres associées

Ghosts: A Treasury of Chilling Tales Old & New (1981) — Contributeur — 333 exemplaires
A Midwinter Entertainment 2016 (2016) — Contributeur — 16 exemplaires

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Critiques

Dès l’aube suivante, les Kymris décidèrent de lui élever un cairn funèbre à l’endroit où sa femme disait l’avoir vu disparaître. Les premiers qui escaladèrent à ce dessein la pente des collines occidentales demeurèrent frappés d’admiration : un ciel d’eau mouvante étincelait à l’infini devant eux, mirant l’autre ciel et décuplant sa beauté. Au lieu d’un monument de mort, ce fut un autel qu’ils bâtirent.

Anatole Le Braz, c’est pour moi avant tout le grand collecteur de légendes bretonnes. Mais c’est aussi l’auteur de nombreuses œuvres de fiction, que je découvre au petit bonheur la chance, et avec un plaisir qui me fait penser qu’il est temps d’être plus assidue dans ma lecture.
Cette nouvelle, avec son titre si évocateur (Ar Mor signifie « La Mer » en Breton), ne pouvait que m’intriguer et je me suis plongée dedans sans savoir quoi en attendre. La première phrase met tout de suite dans l’ambiance : « Ce soir-là, quand les chariots de la tribu s’arrêtèrent pour leur halte accoutumée de la nuit, l’odeur singulière qui, depuis plusieurs jours déjà, accueillait la marche des Kymris migrateurs, dans leur exode vers les terres du couchant, se fit tout à coup si forte et si pénétrante que les buffles eux-mêmes, au lieu de se répandre dans les herbages, sitôt dételés, restèrent, les naseaux tendus, à humer l’air avec une sorte d’inquiétude. »
C’est en effet une histoire de la préhistoire que nous raconte Le Braz. Une préhistoire qui m’a parue fantasmée, mais qui est ancrée dans les connaissances de l’époque puisque « Kymris » est le nom donné par certains à une partie de la population gauloise. Je ne sais si Le Braz adhérait à cette théorie qui a fait long feu, mais il s’en empare avec son talent de conteur et nous fait suivre la grande migration de ce peuple vers le soleil, peut-être à la suite de son chef légendaire Hu-ar-Braz.
Et l’important n’est pas dans la vérité historique, elle est dans la quête de ce peuple nomade, dans ce mot, ces « deux vocables inconnus [qui] s’emplirent d’un bruit si large qu’il retentit, au cœur terrifié des chefs, comme la voix d’un autre monde, comme l’appel de l’infini. » Il est dans l’idée que Le Braz nous donne de sa Bretagne, de sa spécificité qu’il fait ainsi remonter au temps d’avant le temps. Tout est déjà dans cet Ar Môr, le mélange de mort et de beauté que viennent chercher les peintres de la fin du XIXème siècle, le mélange de souffrance et de fascination que l’on retrouve dans les histoires de Terre Neuva. En plaçant sa nouvelle dans des temps préhistoriques, Le Braz érige la Bretagne au rang de l’immuable éternité, cette région qui ne fut et ne sera donc jamais comme les autres.
Une belle histoire, qui se lit d’abord pour elle-même, mais qui dit aussi beaucoup sur la construction de l’identité bretonne depuis un peu plus d’un siècle, que l’on soit d’accord ou non avec la thèse de Le Braz. Une belle découverte pour ceux qui se sentent bretons, et pour ceux qui aiment l’Ar Môr.
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raton-liseur | Apr 18, 2014 |
Deux contes de Noël issus de l’œuvre d’Analtole Le Braz, n’ayant en commun que la nuit pendant laquelle le drame se noue.
Le premier, surtout mystique et très catholique, n’est pas du tout à mon goût et n’est certainement pas ce que j’appellerais un conte de Noël, ces contes qui exaltent les vertus simples et qui finissent toujours pour le mieux, à moins peut-être d’avoir une âme de martyre…
Le second, extrait des Contes du soleil et de la brume est bien plus dans la veine des légendes locales auxquelles est en général associé le nom d’Anatole Le Braz. Il est d’ailleurs présenté comme la narration par le participant à une veillée d’une aventure arrivée à celui-là même qui la conte, et l’on est tout de suite dans l’ambiance des marins burinés qui parlent de façon bourrue même quand ils sont au coin d’un feu d’hiver.

Si j’ai très nettement préféré la seconde nouvelle, je trouve que le rapprochement de ces deux textes est très intéressant et il m’a fait prendre conscience des talents d’écrivain de Le Braz. Ce n’est pas juste un écrivain régionaliste qui reste dans les annales parce qu’il aurait inventé le folklore à lui tout seul. C’est aussi une plume des plus habiles, dans ce genre qu’est le court récit. Selon le sujet, il peut créer, en quelques phrases, des ambiances tout à fait différentes, transporter son lecteur d’une maison cossue à une barcasse dans la brume, par une mise en scène et un style très maîtrisés.

Les sommes qu’Anatole Le Braz nous a léguées m’ont toujours un peu intimidée, et je n’ai jamais osé lire un de ses livres, et certainement pas l’imposant Légende de la Mort. Au fil de mes incursions presque clandestines dans l’œuvre d’Anatole Le Braz (une nouvelle par ci, une seconde par là…), je m’aperçois que c’est un auteur qui mérite une plus grande attention de ma part, et pas seulement par esprit régionaliste. Peut-être vais-je finir par me lancer alors…
Une jolie découverte que ces deux contes, donc, et une envie de continuer dans ce sillage…
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raton-liseur | Jun 27, 2013 |
Ou l’on apprend comment identifier l’Ankou et ce que peut coûter l’assiduité au travail. Une légende dans la pure veine de la Légende de la Mort, vite lue certes, mais qui met immédiatement le lecteur en situation et qui est digne d’une veillée au coin du feu où l’on voudrait donner des frissons à son auditoire !
 
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raton-liseur | Jun 27, 2013 |
Cette nouvelle, tirée des « Vieilles histoires du pays breton » et illustrée ici d’un graphisme que je goûte peu, est inspirée d’une gwerze, une complainte bretonne, dont Anatole Le Braz donne une version romanesque et tragique.
Une fille libre, la Charlézenn, la Gaïdik aux cheveux roux et aux yeux couleur d’avril, inspire le désir et sème sans le vouloir le désarroi et la mort. Pureté innocente et instinct charnel, thème universel, histoire qui ne peut qu’être tragique. « La Charlézenn, qui sifflait fort, / En aumône a donné sa mort… » conclut la gwerze.
Histoire mystique sans dieu, elle fleure bon la culture bretonne et son syncrétisme propre, mais ce n’est probablement la meilleure histoire que nos grands-parents nous aient léguée.
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raton-liseur | Jan 21, 2012 |

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