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Comprend les noms: Bonneuil Christophe

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Histoire mondiale de la France (2017) — Contributeur — 123 exemplaires

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Essai très décevant sur un sujet passionnant.

Les deux auteurs proposent, en se penchant sur l'histoire de la prise de conscience de l'impact de l'homme sur l'environnement, une critique du thème : depuis peu l'homme aurait enfin "une conscience environnementale". Par voie de conséquence d'une part nous allons réduire l'impact écologique de l'homme d'autre part des solutions vont être trouvées pour résoudre les problèmes liés au changement climatique.
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz démontrent très bien que dès le XVIIIème siècle, des intellectuels et des scientifiques ont dénoncé les conséquences d'une déforestation abusive ou de la pollution des premières fabriques. Ils montrent que très tôt des hommes ont lancé des alarmes sur les philosophies dominantes qui positionnent l'homme au-dessus de la nature, celle-ci étant là uniquement pour le bien de ce dernier.

Il est important de bien comprendre qu'au-delà du changement climatique c'est bien un changement d'ère géologique qui est apparu avec l'expansion de l'humanité, l'augmentation de ses besoins et l'exploitation de la terre, des mers, de l'air et de tous les êtres vivants. C'est à dire qu'un changement d'ère géologique est inexorable. On ne pourra pas revenir en arrière. Les auteurs insistent sur le fait que ces bouleversements écologiques sont les conséquences de décisions politiques et économiques. Décisions prises en toute connaissance des conséquences car à chaque fois dénoncé par une minorité.

La déception à la lecture de ce livre vient du fait qu'une fois refermé je me suis dit : et alors ? Par rapport à l'urgence de la situation et de la nécessité d'amplifier la prise de conscience de chacun, par rapport à l'importance d'obliger les politiques à prendre les décisions nécessaires pour préparer l'humanité aux conséquences inéluctables du changement climatique dans ce changement d'ère irréversible, qu'apporte les auteurs au débat ? Quel est l'intérêt de se pencher sur une histoire de la prise de conscience de l'environnement, de savoir que les décisions politiques et économiques prisent depuis le XVIII° siècle sont issues de conception occidentales et libérales.
Parfois les citations et situations présentées pour illustrer leur propos donnent plutôt l'impression de réactions conservatrices et traditionalistes par rapport au progrès et à l'évolution technologique. A aucun moment dans leur démonstration apparaît des éléments d'analyse voir même simplement l'évocation des apports du progrès à l'humanité. D'autant plus que les auteurs au fil de leur essai ne disent que suggérer, proposer des pistes pour des futurs historiens !

Toutes ces démonstrations sont noyées par un style très universitaire avec un vocabulaire difficile, des références à foison et 445 renvoi de note ! Un livre assez indigeste qui ne m'a pas apporté grand chose à ma réflexion sur notre avenir et nos actions à mener dans cette nouvelle ère géologique irréversible l'Anthropocène et le changement climatique.

Je conseil pour tous ceux qui seraient intéressé par cette question de l'Anthropocène de lire l'ouvrage de Claude Lorius et Laurent Carpentier : "Voyage dans l'Anthropocène" (voir critique). Livre intelligent et s'adressant à tout le monde.

Citations :
"Prendre au sérieux l'Anthropocène, c'est donc acter qu'il n'y a rien à gagner à parler de "crise environnementale". Le mot crise entretient un optimisme trompeur ; il donne à croire que nous serions simplement confrontés à un tournant périlleux de la modernité, à une épreuve brève dont l'issue serait imminente. Le terme de crise désigne un état transitoire, or l'Antrhopocène est un point de non-retour.""

"Habiter moins effroyablement la Terre devient l'enjeu du XXI° siècle sous peine de secousses politiques et géopolitiques majeures."

"L'Anthropocène est politique en ce qu'il implique d'arbitrer entre divers forçages humains antagonistes sur la planète, entre les empreintes causées par différents groupes humains (classes, nations), par différents choix techniques et industriels, ou entre différents modes de vie et de consommation. Il importe alors d'invertir politiquement l'Anthropocène pour surmonter les contradictions et les limites d'un modèle de modernité quo s'est globalisé depuis deux siècles, et explorer les voies d'une descente rapide et équitablement répartie de l'empreinte écologique des sociétés."

"Notre conception "moderne" de la liberté se heurte aux limites planétaires, non sans crispation d'ailleurs. Elle bute contre la finitude des ressources et des capacités d'absorption de nos impacts sur la planète."

"Que nous reste t-il d'infini dans un monde fini ?"
… (plus d'informations)
 
Signalé
folivier | 2 autres critiques | Jan 8, 2014 |
 
Signalé
docbx | Jan 6, 2010 |

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