Christophe Blain

Jean-Marc Jancovici est ce qu'on peut appeler un influenceur climatique, très présent dans les médias ou sur les réseaux sociaux (c'est là que je l'ai découvert) , et sa parole fait de plus en plus écho et sens face aux événements actuels.

J'ai donc eu envie de lire cette BD, qui rencontre d'ailleurs un beau succès d'édition.
Commençons par le négatif qui m'a fait enlever une étoile sur ma note : certains argumentaires semblent biaisés et en particulier celui sur le nucléaire qui minimise au maximum les impacts de ce moyen de production, que ce soit en utilisation normale et surtout en cas d'accident, même si comme le rappelle l'auteur, ces accidents sont très rares.

J'ai quand même beaucoup apprécié l'essentiel du contenu, beaucoup d'informations qui permettent d'ouvrir les yeux et de mieux comprendre la relation qu'on entretient au quotidien avec l'énergie, notre totale dépendance, avec tous les impacts que cela peut avoir. L'ensemble fait peur (ou alerte pour être plus positif) et est plutôt pessimiste sur les solutions possibles. Je retiens en particulier le principe connu des petites marches.

Le tout est bien illustré par Christophe Blain, connu notamment pour ses albums Quai d'Orsay, qui propose un dessin assez épuré, presque sans décor, qui tend vers la caricature et la parodie, dans des pages ouvertes sans case, facile à lire.… (plus d'informations)

Excellent album, très pédagogique, intelligent, qui ne plaira pas aux militants anti-nucléaire mais qui permet de dépasser les raisonnements très sentimentaux et "primaire" par rapport à la crise climatique, d'avoir du recul par rapport aux discours de la décroissance, des énergies "vertes" qui seraient les solutions à tout nos problèmes. L'analyse prend le parti de raisonner globalement en partant de la situation actuelle, du constat de l'état du monde et de ses besoins face aux solutions possibles, nucléaire, énergies décarbonées, énergies carbonées, et en posant des questions morales et philosophiques essentielles qui sont bien trop souvent peu abordé, comme si ces questions étaient considérés comme résolus. Les populations dans les pays en développement doivent-ils renoncer à une meilleure vie qui même en étant attentif à développer des besoins raisonnés (pauvre en émission de CO2,...) apporteront un besoin croissant d'énergie.
Après une démarche très pédagogique pour rappeler les bases : qu'est ce que c'est que l'énergie ? .... les auteurs abordent le problème sur la base d'une équation : Equation de Yoichi Kaya qui montre que le taux de gaz à effet de serre émis (GES) est égal à
GES = (GES/E)*(E/PIB)*(PIB/POP)*POP ou E = Energie consommée, PIB = richesse produite, POP= la population.
Et ils démontrent que la seule solution possible à court terme p diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre est de réduire les émissions liées aux énergies et que seule aujourd'hui le nucléaire permet d'alimenter en énergie nos besoins actuels car les énergies non carbonées à développer à hauteur de nos niveaux d'énergie (même en cas de sobriété) entraîneraient des conséquences écologiques négatives importantes (s² nécessaires pour des panneaux solaires, production des panneaux solaire, la perte de s² pat des éoliennes à pertes d'horizon,...)… (plus d'informations)