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Jakob Arjouni (1964–2013)

Auteur de Happy Birthday, Turk!

19 oeuvres 1,165 utilisateurs 40 critiques 3 Favoris

A propos de l'auteur

Séries

Œuvres de Jakob Arjouni

Happy Birthday, Turk! (1985) 268 exemplaires
Kismet (2001) 143 exemplaires
More Beer (1987) 128 exemplaires
One Man, One Murder (1991) 117 exemplaires
Idioten. Fünf Märchen. (2003) 108 exemplaires
Magic Hoffmann (1996) 89 exemplaires
Brother Kemal (2012) 66 exemplaires
Chez Max (2006) 63 exemplaires
Devoirs d'école (2004) 61 exemplaires
Der heilige Eddy (2009) 51 exemplaires
Ein Freund (1998) 26 exemplaires
Cherryman jagt Mister White (2011) 23 exemplaires
Kemal kayankaya (2010) 4 exemplaires
Edelmanns Tochter. Theaterstück (1996) 4 exemplaires
In Frieden, 2 Audio-CDs (2003) 2 exemplaires
Schwarze Serie. (2008) 1 exemplaire
Garatges. Nazim fot el camp (1901) 1 exemplaire

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Critiques

On suit Joachim Linde, professeur d’allemand, qui à la veille d’un grand week-end où il a prévu d’aller dans les environs de Berlin, termine un cours sur “les écrivains allemands d’après-guerre et leurs prises de position sur le Troisième Reich”. La discussion dégénère. On en vient à parler de la relation que doivent entretenir les Juifs et les Allemands après le génocide de la Seconde Guerre mondiale et les prises de position qui doivent être celles de l’Allemagne vis à vis d’Israël. La discussion reste dans la bien-pensance et les pensées non personnelles (on cite l’opinion publique) . Tous les élèves voient le noir de l’autre côté de la rue (les camps sont partagés). Dans cette scène d’ouverture, Jakob Arjouni dénonce une société où le débat ne peut pas être serein. Chacun s’emporte mais personne ne réfléchit. Pour le pédagogue qu’il se prétend, ce cours se termine donc sur un échec.

DevoirsDEcoleJakobArjouniJoachim rentre donc chez lui pour prendre ses affaires et prendre le train pour Berlin. Il tombe sur le petit ami de sa fille venu chercher ses affaires. Elle ne vit plus dans la maison familiale depuis quelques mois. Le petit ami accuse clairement le père d’être responsable de ce départ, suite au harcèlement (à caractère sexuelle) qu’il a fait subir à sa fille.

Il faut bien voir que tout au long du roman, on a uniquement le point de vue de Joachim même si l’histoire est racontée par un narrateur extérieur. En tant que lectrice, j’étais encore dans la première scène et je pensais que ce n’était pas possible mais bon, quand même … si elle le disait. Pourtant, il se prétendait un pédagogue (et sur cela qu’il va insister tout au long du livre). L’édifice commence à se fissurer. On voit Joachim comme un homme et non plus comme un personnage de roman. Là-dessus, le téléphone sonne. C’est la mère d’une de ses élèves qui l’engueule comme une harpie à la suite du cours, qui menace de le faire virer, de prévenir les journalistes … Joachim garde son calme, se montre raisonnable en plus. Quand j’ai lu le livre, je me suis demandée si le livre allait tourner au Dr Jekyll / Mr Hyde (un personnage publique et un personnage privé) parce que je commençais à avoir des doutes sur l’homme Joachim. D’autant que je venais de faire la connaissance du fils de la famille, membre actif d’Amnesty International, jeune et emporté comme il sied à son âge, cette connaissance se faisant à travers les yeux de Joachim (j’espère que mon père ne pense pas cela de moi ou en tout cas en ces termes). Joachim ne semble pas capable d’offrir un quelconque amour au sien. Ainsi, on apprend que sa femme est en hôpital psychiatrique parce qu’elle est en dépression.

On découvre une famille de quatre personnes complètement disloquée, des individus qui n’ont plus rien à voir les uns avec les autres. Ce Joachim est pourtant le même que le pédagogue.

Le roman va parler de la famille mais surtout de comment le scandale du harcèlement va éclater en un week-end et avoir des répercussions dans la vie intime et professionnelle de Joachim.

Jakob Arjouni nous décrit un homme dans toute sa complexité et sa dualité, d’autant qu’ici on a accès à toutes ces pensées (après moi je ne sais pas si tous les hommes allemands n’ont pas les mêmes pensées). Un thème important du livre est la dénonciation de l’hypocrisie de bons nombres de notables : bien sous tout rapport mais avec un grands nombres de secrets et de cadavres dans les placards.

Cependant, la force du roman à mon avis (même si c’est contradictoire avec ce que j’ai dit précédemment) est de nous mettre en position de juge de l’affaire. Dans la scène d’ouverture, on ne peut qu’être d’accord : le débat ne doit pas être noir ou blanc, qu’il doit être réfléchi et éclairé. Quand dans la suite du roman, on doit, en tant que lecteur, se poser la question de savoir si Joachim est coupable du harcèlement sur sa fille, on est pris entre deux positions : le harcèlement (même si il est mental et pas physique) est une chose des plus horribles qui peut arriver à une femme / à une fille / à une fillette (on prend le parti de la mère et de la fille, puis du fils) et la défense de Joachim (je n’ai pas su rendre ma famille heureuse et oui j’ai des torts mais qu’en pensée -> c’est le mal quand même à mon avis) (c’est pour cela que je n’aimerais pas être dans la tête d’un homme allemand ou pas). On se dit que la situation n’est pas aussi claire que cela. Personnellement, il m’a été impossible de conclure mais au cours de la lecture, je n’ai pas arrêté de changer d’avis entre compassion, rejet … c’est-à-dire entre des sentiments qui ne permettent pas de se faire une idée sereinement (je rappelle aussi que je suis quelqu’un de naïf et que j’ai tendance à un peu croire tout le monde). Pour moi, cela ressemble à une démonstration magistrale même si je trouve que le fait que le narrateur suive uniquement Joachim biaise tout.

Le tout est servi par une écriture / traduction très fluide qui fait que les pages se tournent toutes seules (le livre ne fait que 150 pages en plus).
… (plus d'informations)
 
Signalé
CecileB | 2 autres critiques | Oct 21, 2013 |
Fred Hoffmann sort de prison, - après avoir purgé 4 ans pour le cambriolage d'une banque -, avec un objectif simple : retrouver ses deux complices, qu'il n'avait pas dénoncés, encaisser sa part du magot et partir avec eux au Canada. Dès sa sortie, rien ne se passe comme prévu et Fred a de grandes difficultés à reconnaître ses deux amis et à maîtriser les codes sociaux de cette Allemagne réunifiée qu'il ne comprend plus... Un itinéraire assez pathétique, amplifié par la solitude et la naïveté du personnage. Itinéraire, qui a à voir avec la réinsertion, même si Fred ne souhaite pas se réinsérer dans la société par le travail, mais grâce à son butin.… (plus d'informations)
 
Signalé
sylvjt | May 17, 2010 |

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