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José María Arguedas (1911–1969)

Auteur de Les fleuves profonds

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A propos de l'auteur

Crédit image: José María Arguedas

Séries

Œuvres de José María Arguedas

Les fleuves profonds (1958) 468 exemplaires
Yawar fiesta : la fête du sang (1941) 114 exemplaires
Tous sangs mêlés (1964) 67 exemplaires
El Sexto (1961) 53 exemplaires
Dioses y hombres de Huarochirí (1975) — Traducteur; Traducteur — 24 exemplaires
Diamants et silex (1954) 23 exemplaires
Relatos completos (1977) 17 exemplaires
Agua (1974) 14 exemplaires
Todas las sangres II 8 exemplaires
La agonia de Rasuñiti 5 exemplaires
Un mundo de monstruos y de fuego (1993) 5 exemplaires
Chuapi punchapi tutayaca : verhalen over indianen (1984) — Contributeur — 4 exemplaires
Arguedas. Un sentimiento trágico de la vida (1969) — Contributeur — 4 exemplaires
Obras Completas (I,II,III,IV,V) (1983) 3 exemplaires
Cuentos Olvidados 3 exemplaires
Cuentos peruanos; antología, primera selección — Contributeur — 2 exemplaires
El río y el mar. Correspondencia (2011) 2 exemplaires
Runa yupay 2 exemplaires
Cubapaq. A Cuba 2 exemplaires
Utstött (1984) 2 exemplaires
Las cartas de Arguedas (1996) 2 exemplaires
Warma kuyay y otros relatos (2011) 1 exemplaire
Tutte le stirpi (1974) 1 exemplaire
Mély folyók 1 exemplaire
Ludzka miłość 1 exemplaire
Poesía quechua 1 exemplaire
Yaguarfiesta 1 exemplaire
I fiumi profond 1 exemplaire
Lis z Gór i Lis z Nizin (1980) 1 exemplaire
Relatos (2014) 1 exemplaire
Ketschua-Lyrik (1976) 1 exemplaire
Páginas escogidas 1 exemplaire
Biblioteca Perú vivo 1 exemplaire
Obra antropológica (7 tomos) (2012) 1 exemplaire
Ludzka miłość 1 exemplaire
Diamantes y pedernales : Auga (2004) 1 exemplaire
Relatos completos. 1 exemplaire
Cusco 1 exemplaire

Oeuvres associées

The Eye of the Heart: Short Stories from Latin America (1973) — Contributeur — 152 exemplaires
The Peru Reader: History, Culture, Politics (1995) — Contributeur — 133 exemplaires
De toppen van Latijns-Amerika (1984) — Contributeur — 17 exemplaires
Los inocentes (1992) — Contributeur, quelques éditions13 exemplaires
Cuentistas modernos y contemporaneos — Contributeur — 1 exemplaire
Ollantay [y varios relatos quechuas] — Contributeur — 1 exemplaire
Revista Peruana de Cultura. Número 3 — Contributeur — 1 exemplaire

Étiqueté

Partage des connaissances

Nom canonique
Arguedas, José María
Date de naissance
1911-01-18
Date de décès
1969-12-02
Sexe
male
Nationalité
Peru
Pays (pour la carte)
Peru
Lieu de naissance
Andahuaylas, Peru
Lieu du décès
Lima, Peru
Cause du décès
suicide
Études
National University of San Marcos
Professions
novelist
poet
anthropologist
ethnologist
Organisations
National Agrarian University
National Museum of History, Lima

Membres

Critiques

La fête nationale du Pérou est le 28 juillet. On commémore l’indépendance par rapport à l’Espagne, déclaré par José de San Martín le 28 juillet 1821. Le Pérou, ce n’est pas que Lima. Il y a aussi 24 régions divisées en provinces. Je ne sais pas si c’était les mêmes subdivisions administratives à l’époque où l’histoire se passe, dans les années 1930, mais on est dans la région de l’Ayacucho, dans la province du Lucanas à Puquio.

Maintenant que le temps et l’espace sont bien ensemble, Passons à l’histoire. On prépare activement le 28 juillet dans la village de Puquio. La principale attraction de cette journée est la corrida. Pas celle avec le torero mais avec des indiens, en général ivres, qui se font très souvent encornés (il y a en général beaucoup de sang, des morts et des veuves d’où le nom de la fête, et qui se défendent en faisant des passes avec leurs ponchos et en utilisant de la dynamite. C’est visiblement une très vieille tradition que les gens aiment beaucoup. Le village de Puquio est divisé en quatre ayllu, mot quetchua (je ne saurais pas vous dire si cela prend un s à la fin) pour désigner un quartier ou une communauté indienne. Le 28 juillet, c’est aussi l’occasion pour les quatre quartiers de s’affronter, de mesurer leur bravoure respective par exemple. Cette année est particulière car un ayllu a décidé d’amener pour le corrida un taureau mythique, le Misitu. Il loge dans un champ de quinoa, près d’une rivière, dans un grand fossé. Personne n’ose approcher de peur de se faire tuer. Cette année est aussi particulière car Lima a décidé d’interdire la corrida ou tout au moins de la rendre moderne (espagnole) en obligeant à avoir un torero professionnel. Les Indiens s’y opposent, quelques notables aussi mais le préfet, les autres notables, les émigrés de Lima veulent que l’on fasse respecter la loi (pour des raisons différentes les uns des autres).

José María Arguedas décrit donc une tradition péruvienne (en tous cas dans les années 30) mais surtout la vie de l’époque d’un village des Andes. Il nous présente une société très hiérarchisée : les Indiens qui habitent au village, les Indiens qui habitent dans la Puna, les notables, les métis, les représentants de l’autorité centrale, les émigrés de Lima. Les liens entre ses différentes communautés sont très codifiés mais semblent surtout dictés par le mépris et l’arrivisme (on sait se résoudre à une décision si elle ne dessert pas totalement les intérêts). Les Indiens jouent sur leur nombre et leur volonté commune. C’est un des points très intéressants du roman : les gens nous sont présentés en groupe et non comme des individualités. Ils appartiennent à un groupe social et leur comportement est dicté par cela. On s’aperçoit que ceux qui dérogent à cela ne sont plus considérés comme appartenant à ce groupe social.

L’auteur présente aussi par quelques détours ce qui a amené, historiquement, à ce type de hiérarchisation, entre autres les persécutions qu’ont eu à subir les Indiens de la part des Blancs.

Au-delà de cela, je n’ai pas eu l’impression que l’auteur prenait parti ou présentait un type de société idéale ou même idéalisait une communauté plus tôt qu’une autre. Il ne m’a pas semblé lire l’opinion de l’auteur sur la corrida : doit-on la regarder comme une tradition ancestrale ou doit-on la supprimer comme étant une boucherie pour le taureau comme pour les Indiens ? doit-on forcer un peuple retissant à une décision qui se veut prise pour son bien ? Il présente des faits mais à la fin de lecture je n’ai pas réussi à savoir ce qu’il fallait en penser. Cela me perturbe un peu de ne pas pouvoir me dire : l’auteur a voulu écrire ce livre pour dire cela.

C’est tout de même un livre très intéressant. En plus, il permet de progresser en quechua pour pouvoir parler au beau vendeur de Décathlon.
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1 voter
Signalé
CecileB | Aug 5, 2012 |
El Sexto nous montre une société péruvienne divisée tant au niveau social et politique qu’au niveau géographique. Le niveau social est très bien décrit dans la quatrième de couverture donc je ne vais pas trop y revenir. Le niveau politique est intéressant car il y a donc au deuxième étage, une division entre apristes et communistes. Le fossé ne se comble sous aucun prétexte même quand il y a des morts. Si par hasard cela se fait, on considère cela comme une erreur ou quelque chose que l’on doit interpréter politiquement. Idem sur les divisions sociales, l’escalier permettant de passer d’un étage à un autre (principe même de l’escalier me direz vous) semble très difficile à gravir et à descendre. Il ne faut pas changer de camp ou même pactiser avec un autre camp. On perd tout le caractère humain que peut avoir une société

La séparation géographique est aussi flagrante entre les gens de Lima et le reste du pays. À plusieurs reprises, on nous dit que l’expérience de Lima, de la belle vie, est très différente de celle de la sierra, dans les villes. L’auteur écrit aussi que celui qui connaît Lima ne peut pas en avoir encore envie. De même, un homme plus bourgeois que les autres dit que la dépravation sexuelle de la prison ne peut pas être observée à la campagne, qu’il n’y a qu’à Lima que l’on peut voir cela. Cela laisse entendre qu’il y a deux Lima, une des bidonvilles et une des riches, qui s’oppose à la campagne et au reste du pays, où les gens sont plus “sains” malgré des conditions de travail très difficile. On retrouve un peu cela quand un communiste, le camarade de cellule de Gabriel, explique que dans les mines, les membres de l’Apra ne sont pas comme les dirigeants à Lima, qu’ils se révoltent et qu’ils tiennent au même titre que les autres.

Ce qui est très frappant aussi, c’est qu’il est impossible de ne pas faire partie d’un groupe. On imagine pour Gabriel (personnage dérivé de Arguedas), le traumatisme lui qui croit à l’unification, au respect entre personnes … toutes sortes d’idées qui le font qualifier d’”idéaliste petit-bourgeois”. Gabriel, en discutant avec tout le monde, se fait des “ennemis”. Quand j’ai lu le livre, je ne savais pas qu’Arguedas était aussi ethnologue et je m’étais fait la réflexion que Gabriel observait beaucoup, semblait obséder par l’idée de comprendre (à la fin, il agit un peu tout de même). En y réfléchissant, je trouve que c’est un excellent point de vue car je ne vois pas comment en ayant choisi un autre narrateur il aurait pu faire la même description.

Le regard de l’ethnologue Arguedas est omniprésent. On ne ressent pas le grouillement comme sur la photo. Gabriel est au deuxième étage et voit bien ce qu’il se passe au rez-de-chaussée ; il compatit mais ne fait pas vraiment preuve d’empathie. Il va aider mais c’est comme un devoir vis à vis de ses idées “idéalistes de petit-bourgeois”. Il y a une réflexion derrière son aide.

Au niveau littéraire, le livre est principalement construit de dialogues et donc de petites scènes. La chronologie des faits est parfois difficiles à comprendre, de même que la configuration des lieux. Arguedas se concentre sur le propos uniquement et l’image qu’il veut faire passer. Il y a énormément d’éloquence pour exprimer les idées. La distinction entre les étages est aussi marquée dans les différences de langages. Les descriptions des “incidents” sont courtes et frappent au cœur.

El Sexto est finalement plus un roman sur un microcosme représentant les travers de la société péruvienne de l’époque qu’un roman sur le régime carcéral au Pérou. D’après ce que j’ai pu lire, c’est un des objectifs fondamentaux de Arguedas : capter ce que l’on ne saurait voir d’une société en mouvement.
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Signalé
CecileB | 1 autre critique | Jul 2, 2012 |
J’ai beaucoup apprécié ce court récit raconté comme un conte : une princesse est enlevé violemment par un prince mais elle ne peut s’empêcher de l’aimer tout de même. Sauf que le prince se tourne vers une autre princesse. La première princesse est jalouse et essaye de reconquérir son prince avec l’aide de Mariano, le serviteur préféré du prince.

C’est très beau, très lyrique et très poétique. Quand Arguedas nous décrit la vie du village, on y est. Quand il décrit les grands espaces du Pérou, on y est aussi. C’est un livre dépaysant.

Il y a un hic pourtant (vous vous y attendiez, non ?) : on nous dit qu’Arguedas fait partie du courant indigéniste, qu’il est “le promoteur d’un métissage des cultures andine d’origine quechua et urbaine d’origine européenne”. Je veux bien mais à mon avis l’auteur n’a pas écrit pour la traduction. J’ai eu l’impression que tout le contexte, l’enjeu social m’échappait et j’aurais aimé plus de précisions au moins pour cette édition car cela a l’air d’être cela que l’auteur voulait faire passer et pas le côté traditionnel que j’ai apprécié.

C’est pour cela que j’ai préféré El Sexto du même auteur.
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Signalé
CecileB | 1 autre critique | Jul 2, 2012 |

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