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Angelus Silesius (1624–1677)

Auteur de Le Pèlerin chérubinique

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Œuvres de Angelus Silesius

Le Pèlerin chérubinique (1984) 230 exemplaires
Dieu est un éternel présent (2004) 4 exemplaires
Werde wesentlich 4 exemplaires
La rose est sans pourquoi (2003) 4 exemplaires
Gesammelte Werke (2002) 3 exemplaires
Angelus Silesius. (2019) 2 exemplaires
Der Himmel ist in dir (1997) 2 exemplaires

Oeuvres associées

Deutsche Gedichte (1956) — Contributeur, quelques éditions135 exemplaires
German Poetry from the Beginnings to 1750 (German Library) (1992) — Contributeur — 22 exemplaires
Am Borne deutscher Dichtung (1927) — Contributeur — 1 exemplaire

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> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Silesius-Dieu-est-un-eternel-present/227158

> ANGELUS SILESIUS, Dieu est un éternel présent, traduit et présenté par Erik Sablé, Paris, Ed. Dervy, 2004, 128 p., 11 €. — La doctrine de la non-dualité n’est pas spécifique à l’Inde, même si en aucun pays elle ne fut exprimée avec autant de rigueur, de clarté et de constance, sans provoquer, comme en d’autres milieux, méfiance, scandale ou persécution. En ce qui concerne l’Occident chrétien, ce qui se rapproche le plus de l’advaita, c’est sans doute la grande tradition mystique rhéno-flamande illustrée au Moyen Age par Eckhart, Tauler, Ruysbroeck, Suso et prolongée au XVIIe siècle par Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius (1624-1677), luthérien converti au catholicisme et auteur, entre autres oeuvres, de l’admirable Pèlerin chérubinique, suite de distiques en vers de douze pieds avec rime, aphorismes paradoxaux ou, serait-on tenté de dire, " soufras " où l’intuition non dualiste du poète jaillit à chaque instant, avec une spontanéité, une force abrupte et vivifiante qui n’est pas sans rappeler certains textes upanishadiques ou ch’an.
C’est que, comme tous les grands spirituels, Angelus Silesius considère que toute définition est une limitation et donne sa préférence à l’approche négative, à l’apophasis, à ce qu’on appelle en Inde le neti neti (pas ceci, pas cela). Il nous invite hardiment à " aller au-delà de Dieu " car Dieu peut encore faire l’objet d’un concept, alors que l’ultime Réalité - qu’il nomme comme Maître Eckhart la Déité (Gottheit) - est au-delà de tout concept et de tout mot (dans le Vedânta, pareillement, on fait une distinction entre apara-Brahman ou Dieu personnel, " non suprême ", et Para-Bràhman, Absolu impersonnel et transcendant). Ainsi le mystique allemand va-t-il jusqu’à parler d’un " Dieu-Rien ", d’un " Dieu-Néant ", qui est sans être, en tout cas qui n’existe pas au sens où la théologie officielle affirme que " Dieu existe ". " Sans moi, Dieu ne peut vivre un instant, écrit-il, si je disparaissais Dieu disparaîtrait aussi. " Le Dieu d’Angelus Silesius est à la fois un "Rien”, un "pur Rien", et un "Tout". Sans volonté et sans désir, il manifeste l’univers sans nécessité, gratuitement, par jeu (la lila hindoue…). Comment le rejoindre ? Jamais par saisie, mais par abandon. " Plus tu cherches à le saisir et plus il t’échappe."
Homme, si tu aimes " quelque chose ", tu n’aimes rien.
Dieu n'est ni ceci, ni cela ; aussi laisse le "quelque chose".
La seule voie possible est donc ce qu’on appellerait dans l’hindouisme la Réalisation (doctrine qu’en milieu chrétien il a toujours été dangereux d’expliciter) : si l’on veut aller à Dieu, devenir Dieu.
Dieu habite une lumière ; nul chemin n'y mène.
Si tu ne deviens pas toi-même lumière, jamais tu ne la verras.
Cette lumière, c’est paradoxalement la même chose ou non-chose que Tauler nommait la "Ténèbre divine, suprasensible, paisiblement silencieuse et dormante" ; Ruysbroeck la "profondeur abyssale ", la " mer sans fond de la Déité” ; Suso l"'Abîme" ou encore la " tranquille obscurité demeurant en elle-même ". Les théologiens et les savants n’y ont pas accès, on ne l’atteint que par le ” non-savoir ”, la " docte ignorance " (Nicolas de Cues), seulement quand on a réalisé le néant de tout ce qui se peut dire ou penser, quand on est devenu " pauvre en esprit " :
Un homme est véritablement pauvre s'il ne cherche plus rien.
Même si Dieu se donnait à lui, je sais que le pauvre ne le prendrait pas.
Pour ce pauvre bienheureux qui a perdu sans regret son âme (” qui perd sa vie a trouvé Dieu "), il n’y a plus, où qu’il se tourne, "ni commencement, ni fin, ni centre, ni cercle" ; il n’y a plus d’espace (” Tu n’es pas dans l’espace, c’est l’espace qui est en toi ") ; il n’y a plus de temps (seulement un instant éternel) ; il n’y a plus de différenciation (" la grenouille et le séraphin sont égaux ”) et - thème cher à Gaudapâda - il n’y a plus de causalité ;
La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu’elle fleurit.
Suprême beauté ! Splendeur non duelle où l’Occident rejoint l’Orient et la gnose chrétienne l’advaita-vedânta.
La goutte devient la mer quand elle entre dans la mer…
Dans la mer tout est la mer, même la petite goutte.
Oui, car la grâce est ouverte à tous, même aux démons, le seul péché étant celui de l’" égoïté " (l’ahamkâra). A ce petit moi restrictif et revendicatif il faut et il suffit donc de mourir :
Meurs avant de mourir si tu ne veux pas mourir
Quand la mort viendra ; sans quoi ta disparition sera totale.
On est donc bien dans une mystique active (un ” yoga " ?) et non dans un mol quiétisme. Sérénité chargée et vibrante, azur tendu de puissance.
Tu n'iras pas au ciel (pourquoi tant t'agiter ?) Si tu n'es pas d'abord toi-même devenu un ciel vivant. (Pierre FEUGA)
Infos Yoga, (47), Avril/Mai 2004, (p. 44)
… (plus d'informations)
 
Signalé
Joop-le-philosophe | Feb 11, 2022 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Silesius-Le-Pelerin-cherubinique/672525
> WIKIA : https://krishnamurti.fandom.com/fr/wiki/Jean_Herbert_-_L%27exp%C3%A9rience_de_la...
> Angelus Silesius : Les deux morts, In: Revue 3e millénaire, n°102, Hiver 2011 (pp. 58-59)

> Vannier Marie-Anne. Le pèlerin chérubinique, éd. par C. Jorden, coll. « Sagesses chrétiennes », 1994.
In: Revue des Sciences Religieuses, tome 70, fascicule 1, 1996. Les mystiques rhénans. p. 170.… ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1996_num_70_1_3354_t1_0170_0000_2

> « On ne peut aimer Dieu sans Dieu.
Homme, si Dieu ne s’aimait pas lui-même en toi,
tu ne pourrais jamais l’aimer comme il convient. »
—Angélus Silesius, Pèlerin chérubinique (1657), V, 297.

> « La mort spirituelle
Meurs avant de mourir, afin de ne pas mourir
quand tu devras mourir : ou bien il te faudrait périr. »
—Angélus Silesius, Le pèlerin chérubinique, IV. 77.

> « Dieu est un Éternel Présent.
Si Dieu est un Éternel Présent, qui empêche qu’il puisse,
dès maintenant, être en moi tout en tout ? »
« Comment Dieu repose-t-il en moi ?
Il faut que tu sois pur, et sois dans un Présent,
si Dieu doit se voir en toi, et doucement reposer. »

—Angelus Silesius, Pèlerin chérubinique, Aubier, 1946

> « Qui aime sans sentir, et sait sans connaissance :
on dit avec raison qu’il est plus Dieu qu'homme.
»
—Angelus Silesius, Pèlerin chérubinique, Aubier, 1946

> « On apprend par le silence.
Tais-toi bien-aimé, tais-toi : si tu peux
arriver au silence parfait, Dieu te fera
plus de bien que tu n’en désires. »
—Angélus Silesius, Pèlerin chérubinique,
Aubier, 1946, II, 8.
… (plus d'informations)
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 9 autres critiques | Dec 2, 2019 |
> Vannier Marie-Anne. Angelus Silesius, L'errant chérubinique, éd. par R. Munier, 1993.
In: Revue des Sciences Religieuses, tome 70, fascicule 1, 1996. Les mystiques rhénans. p. 170. … ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1996_num_70_1_3354_t1_0170_0000_2… (plus d'informations)
 
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Joop-le-philosophe | 9 autres critiques | Nov 20, 2016 |

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