Clelia Anfray

19e siècle, en pleine Restauration, ce roman nous plonge dans la vie littéraire et artsitique de cette période troublée, à travers le personnage de Charles Brifault, un courtisan influent de l'entourage de Charles X, qui se délecte de sa vuie mondaine, de son influence, de ses passions amoureuses auprès des femmes bien nées, lui qui est de petite extraction mais dont le charisme et les talents font qu'il parvient à feindre très habilement d'être "bien né". Il écrit et fréquente assidement les salons littéraires.
Pour plaire à Charles X, il accepte la fonction de censeur au sein de la très influente Commission des censures. De sa plume et signature dépendent dorénavant le sort de toutes les oeuvres théâtrales qui paraissent. Et il joue pleinement de son nouveau pouvoir, sans se rendre compte que cela va le mener à sa perte.
On y croise tous les grands noms de cette époque, Gérard de Nerval, Alfred de Musset, Sainte-Beuve, Alfred Vigny, Victor Hugo, ce dernier étant particulièrement visé par cette censure féroce ciontre laquelle il se rebellera.
Un roman dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer mais qui m'a néanmoins happée petit à petit car l'auteur fait revivre de manière très précise cette ambiance de méfiance, de contrôle de tout ce qui peut porter atteinte au pouvoir en place et à l'Eglise. J'ai eu l'impression de regarder par la petite porte ces salons littéraires et cette vie parisienne cultivée, confrontés au couperet d'officiels chargés de penser pour les autres et de tailler sans scupules dans les oeuvres des écrivains.
Une belle réussite, dans une langue travaillée, soutenue, qui ajoute à ce plongeon dans cet univers-là.… (plus d'informations)