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A propos de l'auteur

Comprend les noms: Ahmet Altan

Séries

Œuvres de Ahmet Altan

Comme une blessure de sabre (1998) 108 exemplaires
Endgame (2014) 45 exemplaires
L'Amour au temps des révoltes (2001) 39 exemplaires
Tehlikeli masallar (1996) 20 exemplaires
Aldatmak (2002) 20 exemplaires
Madame Hayat (2021) 18 exemplaires
Icimizde Bir Yer (2004) 13 exemplaires
En Uzun Gece (2004) 12 exemplaires
Kristal Denizalti (2002) 11 exemplaires
Geceyarısı Şarkıları (2015) 9 exemplaires
Dying is Easier than Loving (2022) 8 exemplaires
karanlıkta sabah kuşları (2001) 7 exemplaires
Sudaki Iz (In Turkish) (2001) 6 exemplaires
Dort Mevsim Sonbahar (2003) 3 exemplaires
Bir Hayat Bir Hayata Deger (2015) 3 exemplaires
Tre manifesti per la libertà (2018) 2 exemplaires
Les Dés (2023) 2 exemplaires
Hayat heißt Leben: Roman (2022) 2 exemplaires
Lady Life: A Novel (2023) 2 exemplaires
Eg får aldri sjå verda igjen (2019) 2 exemplaires
Yabani Manolyalar (2017) 2 exemplaires
Scrittore e assassino (2017) 2 exemplaires
Son Oyun (2013) 2 exemplaires
Olmek Kolaydir Sevmekten (2015) 2 exemplaires
Farlige eventyr (1999) 1 exemplaire
Mevrouw Hayat (2023) 1 exemplaire
Les Dés 1 exemplaire

Oeuvres associées

Granta 145: Ghosts (2018) — Contributeur — 49 exemplaires

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Critiques

Pennac l’a dit, c’est mon droit… J’en use rarement, mais j’ai finalement jeté l’éponge après les 150 premières pages (sur 380) de ce deuxième tome d’Ahmet Altan. Un premier tiers de roman où il ne se passe rien, l’auteur ne faisant qu’installer ses personnages, mais je retrouve les mêmes travers que dans le premier tome. La relation entre Hikmète Bey et Hediye, notamment, me dérange beaucoup et je n’ai plus envie de faire l’effort de passer outre la façon dont l’auteur dépeint les relations entre hommes et femmes pour voir ce qu’il peut avoir d’intéressant à dire sur cette période.
Ce sont aussi tous les tics d’écriture qui sont un peu agaçants. Presque tous les chapitres finissent de la même façon : il ne savait pas que ce petit détail allait changer toute sa vie ; il ne savait pas encore qu’en entamant ce voyage il allait au-devant d’un événement qui réorienterait toute sa vie, etc. etc. La posture d’écrivain omniscient qui joue avec ses personnages un peu comme avec des marionnettes est intéressante et elle me fait penser au premier texte d’Ahmet Altan que j’ai lu, [Je ne reverrai jamais le monde] (un titre un peu grandiloquent, à l’image de son écriture dans ce roman), dans lequel il clame qu’il est écrivain et que, de ce fait, ses geôliers n’auront jamais d’emprise sur lui car il pourra toujours s’échapper dans d’autres vies, d’autres lieux, par la seul force de son imagination. J’avais aimé cela, cette pensée un peu naïve, mais dont il tire manifestement une force éclatante et qui lui avait gagné mon immense respect. Je suis triste, à la lecture de ce roman, de voir que cela se traduit, dans son œuvre de fiction, par une prose qui ne fonctionne pas du tout pour moi.
Et c’est bien dommage car il paraît que ce livre fait de nombreux parallèles entre l’histoire turque du début du XXème siècle et celle de ces dernières années. J’avais donc beaucoup à découvrir, sur hier et sur aujourd’hui, j’avais aussi envie de m’émerveiller aux descriptions d’Istanbul remplie de l’amour qu’Ahmet Altan porte à sa ville. J’avais envie de beaucoup et je repars triste et déçue. Cet auteur, lorsqu’il écrit des romans n’est pas pour moi, mais je ne peux finir qu’en redisant à quel point j’ai aimé son essai [Je ne reverrai plus le monde] et à quel point j’aimerais qu’il soit lu par toujours plus de lecteurs.
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raton-liseur | Jan 22, 2022 |
Hikmète Bey se garda d’expliquer à sa femme qu’en cherchant « la liberté » au cours de conversations et de réunions auxquelles il participait avec ses amis journalistes, il avait découvert dans leurs propos ou encore dans les articles qu’ils lui demandaient de traduire, la notion nouvelle de « peuple » dont il ne voyait pas très bien en quoi elle consistait, mais qui lui avait plu dans la mesure où elle était synonyme d’opposition à la tyrannie.
(p. 280, Chapitre 19).


J’ai découvert Ahmet Altan par le court texte qu’il a écrit en prison en 2018, alors qu’il est condamné à perpétuité pour avoir fomenté un coup d’État et avoir passé un message subliminal (sic) à la télévision dans ce sens… Ce texte lumineux malgré l’iniquité de la peine m’avait fait forte impression et c’est les yeux fermés que j’avais acheté dans la foulée les deux seuls romans de lui qui étaient alors disponibles en français (un autre a été publié à l’automne 2021). Je me suis enfin décidée à les ouvrir, alors qu’Ahmet Altan a entre-temps été libéré, puis emprisonné à nouveau, et encore libéré en novembre dernier, avant on ne sait encore quelle péripétie.
Comme une blessure de sabre nous amène à Istanbul à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. En suivant une galerie de personnages tous plus ou moins connectés entre eux, on pénètre dans les sphères aisées et éduquées de la société et on approche au plus près des intrigues de cours et des mesquineries de courtisans. On se retrouve plongé dans un climat de suspicion où chacun est soit espion, soit espionné, voire les deux. C’est dans ces milieux que se dessine peu à peu une opposition d’abord sourde, puis qui ose se dire, puis s’organiser et enfin agir. Cette opposition prendra vers la fin du livre le nom d’Union et Progrès, qui a bel et bien existé et le livre s’achèvera avec la victoire de ce groupe qui fera enfin rétablir la Constitution dans le pays en 1908. En montrant comment des hommes, pour certains profondément attachés aux traditions et au Sultan, en arrivent à s’opposer et même parfois à trahir est un sujet passionnant. De même, découvrir la Turquie dans ces années-là m’a beaucoup intéressé. Hélas, tout ce beau sujet pour un roman est à mon avis gâché par la vie privée des personnages, qui occupe probablement les deux tiers du livre, le rendant lourd, verbeux et inutilement long.
C’est surtout la façon dont sont traités les personnages féminins que j’ai trouvée dérangeante : Une femme ne compte finalement que par sa beauté (ou son absence de beauté, mais celles-là sont reléguées dans le fond et ont autant de consistance que des potiches) et par sa volupté (ou son absence de volupté, mais là aussi, malheur à celles que les plaisirs de la chair ne transportent pas au septième ciel, elles devraient s’excuser d’exister). Mehparé Hamin, qui pourrait être le personnage principal de ce roman est donc belle d’une beauté inégalée et voluptueuse au-delà de toute description. La façon dont Ahmet Altan décrit ses personnages féminins m’a donc beaucoup gênée, et je ne pense pas faire preuve d’anachronisme. Que les femmes de cette époque ne soient pas, pour l’immense majorité, au fait de la chose politique, c’est compréhensible. Mais en faire des êtres uniquement préoccupées par l’assouvissement de leur jouissance personnelle, cela me paraît une psychologie un peu courte.
En définitive, et à mon grand regret, je n’ai pas aimé ce livre. Le sujet aurait pu être intéressant mais, noyé dans ces descriptions d’alcôves, il n’est traité que d’une façon superficielle qui m’a laissée sur ma faim. On sent aussi tout l’amour que l’auteur porte à sa ville, telle qu’elle est aujourd’hui et telle qu’elle était alors, mais tout cela n’est pas suffisant pour racheter le livre à mes yeux. J’ai le deuxième tome, acheté en même temps que le premier. Je me mets à le lire tout de suite, je sais que sinon je ne le lirai jamais. J’espère, sans trop y croire, que la lecture en sera plus intéressante.
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Signalé
raton-liseur | 3 autres critiques | Jan 20, 2022 |
La vie soudainement s’était figée. Elle ne bougeait plus.
Froide, inanimée.
La vie était morte.
Morte tout d’un coup.
J’étais vivant et la vie était morte.
Alors que je croyais mourir et que la vie continuerait, elle était morte et je lui survivais.

(p. 98, Chapitre 7, “Rencontre avec le temps”).


Ce n’est pas facile d’écrire après la lecture d’un tel livre. Ahmet Altan fait partie de ces nombreux intellectuels enfermés arbitrairement par un pouvoir en plein durcissement après le coup d’état manqué de juillet 2016. Son dossier a suivi son cours et, malgré de nombreux rebondissements, ce journaliste de 69 ans est aujourd’hui encore en prison, condamné à la réclusion à perpétuité. Malgré deux romans déjà parus en France, je ne connaissais pas cet auteur et c’est grâce à une note de lecture d’une lectrice dont j’apprécie souvent les choix de lecture que je me suis laissée convaincre.
Et bien m’en a pris. C’est une lecture qui ne laisse pas indifférent. C’est toujours difficile de trouver les bons adjectifs dans ce genre de situation : le livre évoque des évènements sombres pour un pays, tragiques pour un homme, comment dire que l’on a aimé cette lecture malgré son côté éprouvant, malgré ce qu’il décrit.
Eprouvant, ce livre, parce qu’il décrit une situation véritable. Mais pourtant, pas du tout plombant, si je peux me permettre d’utiliser ce mot. Parce que tout cela est passé au filtre de la distanciation dont est capable l’auteur. Il vit son incarcération à la fois dans sa proche chair, et comme un spectateur qui intellectualise cette expérience. Il le dit à plusieurs reprises, aucune porte ni aucun mur ne résiste à un écrivain.
Mais ce n’est pas seulement cette force de l’imagination ni cette culture qui rendent la lecture de ce livre si bouleversante. C’est la façon tellement détachée avec laquelle il décrit son expérience. Sentant bien que le juge est plus embêté que lui de cette mascarade judiciaire : l’un y laisse sa liberté, l’autre loupe l’heure du café. Ce détachement et cet humour m’ont parus parfois de la fanfaronnade, mais une fanfaronnade nécessaire parce qu’elle permet de survivre à ces conditions d’enfermement, et une fanfaronnade d’un grand panache.
C’est un texte fort, publié dans différents pays mais bien sûr pas en Turquie. L’éditeur est étrangement silencieux quant à la façon dont ces textes ont été sortis de prison, et peut-être ce silence est-il nécessaire. C’est d’ailleurs un texte peu structuré qui est ici donné à la lecture. Si l’on suit globalement la chronologie des faits judiciaires, mais les textes sont toujours courts, et s’y intercalent des réflexions, des pensées, des rêveries.
En définitive, ce livre, avec ses petites imperfections, est, j’imagine, un reflet fidèle de son auteur. C’est une lecture poignante et paradoxalement pleine d’espoir. C’est aussi un livre qui m’emplit d’un grand respect pour Ahmet Altan, pour la façon dont il affronte sa détention. Je ne connaissais pas cet homme avant, ni son combat ni ses écrits. Je suis maintenant tout simplement admirative de ce qu’il réussit à transmettre dans ce court texte. Je n’ai pu m’empêcher de le comparer à Jean Zay dont j’ai lu il y a un peu plus d’un an des extraits de ses textes de captivité. Le contexte est différent, leur attitude face à l’adversité est aussi différente, mais c’est la même dignité inaltérable, la même capacité infinie à trouver en soi les ressources de sa propre liberté.
Je referme ce livre avec un étrange mélange de serrement au cœur et de chaleur. Serrement au cœur car cette détention ne devrait pas même être et une chaleur pour l’espoir qui transpire de ce texte. L’espoir que l’esprit est malgré tout plus fort, que c’est l’intelligence qui triomphera parce qu’on ne peut l’étouffer.
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Signalé
raton-liseur | 5 autres critiques | Mar 2, 2020 |

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