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Chargement... L'énigme du retour (2009)par Dany Laferrière
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Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. > Laferrière, Dany. L’Énigme du retour. Québec: Boréal, 2009. ISBN 9782764606704. 289 p. Se reporter au compte rendu de Isabelle CONSTANT In: Nouvelles Études Francophones, Vol. 25, No. 2 (AUTOMNE 2010), pp. 237-241 Pourquoi ce livre? Dès mon arrivée au Québec, j’ai commencé à lire les auteurs canadiens, ce qui m’a donné l’occasion de faire de belles découvertes. Parmi mes lectures préférées : les récits biographiques de Dany Laferrière. J’ai lu plusieurs de ses romans l’un après l’autre, séduite par la sensibilité et le lyrisme de son écriture. Le monde de son enfance était différent du mien, mais sa nostalgie me touchait beaucoup. De même, je me retrouvais assez bien dans sa thématique : le départ, l’exil, la solitude, etc. J’ai lu le roman L’énigme du retour dès sa sortie, en novembre 2009, impatiente de plonger de nouveau dans son univers. Je l’ai lu à la lumière de ce que je savais déjà sur son auteur (Manguel, 2000, p. 142), de mon expérience de lectrice et de mon histoire personnelle (Desrochers, 2015a), convaincue qu’un pays rêvé est, en fait, un pays imaginaire. Premier aspect qui m’a plu : J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cette narration mêlée à la poésie, d’une grande expressivité qui permet à l’écrivain de dépeindre des sujets extrêmement sensibles pour lui : l’exil, la mort de son père, le retour dans son pays d’origine. Ce roman, très proche de la formule d’un journal intime, est écrit dans un rythme alerte, accumulant des états d’âme et des réflexions dans un tourbillon qui t’aspire pour ne te libérer qu’à la fin de la lecture. Ce style d’écriture ne donne pas aux lecteurs autre choix que d’entrer dans le jeu de « l’illusio littéraire » (Bourdieu, 1992). Second aspect qui m’a plu : Dans son roman, l’écrivain fait le portrait de l’Haïti contemporain, par comparaison avec celui de son enfance. Il n’y a pas de grandes différences, même si la dictature est tombée. C’est toujours un monde de la violence, de la pauvreté, de la peur. L’auteur nous présente la dure réalité de ce pays déchiré de l’intérieur dans la grande indifférence internationale, un pays où la vie est intense et la mort hâtive. En même temps, c’est un monde d’une grande beauté que les anciens Dieux visitent encore, comme dans un conte de fées. C’est un paradoxe qui fascine écrivain et lecteurs également. Aspect qui m’a moins plu : Je n’ai pas aimé le chapitre « Éloge de la diarrhée ». Je ne voulais pas avoir des détails sur cette souffrance physique, même si elle a le rôle de souligner le malaise général dans lequel l’auteur a plongé dès son retour dans son pays natal. Je suis d’accord qu’un écrivain ne doit pas avoir peur de mots. J’ai également compris la tendance à l’autodérision : la vie est souvent plus prosaïque que l’on pense. Cependant, j’ai senti cet épisode comme un « nœud » sur le fil soyeux de ma lecture. Présentation du livre comme objet : La première page de couverture reproduit une peinture (Passing, de Philip Barlow) et offre, comme information, le nom de l’auteur, le titre du roman et le nom de la maison d’édition. Au verso se trouve la photographie de l’auteur et quelques phrases biographiques. Une liste de ses autres livres précède la page de titre dont le verso inclut plusieurs informations : les programmes d’aide gouvernementaux dont les Éditions Boréal bénéficient, les données liées au catalogage et au dépôt légal, la collaboration avec les Éditions Grasset. Les deux pages suivantes contiennent une courte citation, respectivement une dédicace. Le roman compte une soixantaine de courts chapitres organisés en deux grandes parties. Leurs titres se retrouvent dans la Table des matières, à la fin du livre. Celle-ci est suivie par un Extrait du catalogue de la maison d’édition. Sur la dernière page, est noté : « Ce livre a été imprimé sur du papier 100% postconsommation, traité sans chlore, certifié ÉcoLogo et fabriqué dans une usine fonctionnant au biogaz. » La mise en page et la typographie appartiennent aux Éditions Boréal. On y trouve également indiqué qu’il s’agit d’un cinquième tirage, « achevé d’imprimer en novembre 2009 sur les presses de Transcontinental Gagné à Louiseville (Québec). » La quatrième de couverture inclut un résumé du livre, le numéro ISBN et le prix. C’est un livre de taille moyenne (288 pages, 22 cm), facile à manipuler, avec des caractères assez grands et une mise en page aérée, ce qui rend l’expérience de lecture agréable. À la mort de son père, lui-même exilé, Dany Laferrière sent le profond besoin d'effectuer un retour en l'île qui l'a vu naître, en l'île qu'il a quittée pour le Nord où il se réfugie maintenant. Il effectue un retour poétique tel Aimé Césaire dans Cahier d'un retour au pays natal. Mais le vers libre, le haïku et la prose poétique de Laferrière expriment la redécouverte d'un monde de souvenirs, l'expression d'un haïtien qui se remémore, en sachant dire ses mots à ceux du Nord, car il en connait la forme, car il en connait les repères. L'oeil de Laferrière est celui d'un expatrié qui renoue avec son passé, qui renoue avec sa famille toujours marquée par le départ du père, mais c'est aussi celui qui découvre où en est son coin d'île à la suite de régimes sans morale, ce coin d'île qui se vit dans l'expression vaudou, ce coin d'île qui se meurt, mais qui se dit toujours en vers. Je crois que L'énigme du retour mérite d'être lu plus d'une fois pour se dégager de l'anecdote et apprécier ce qu'il recèle d'universel, non pas que je doute de son efficacité, mais son monde est autre et on peut avoir besoin d'une deuxième lecture pour se faire à cette altérité. [http://rivesderives.blogspot.ca/2010/05/lenigme-du-retour-dany-laferriere.html] Bravo. Dany Laferrière relate son retour en Haïti où il doit annoncer à sa mère la mort de son père. Finalement, c'est un prétexte pour employer sa caméra-stylo à nous raconter son île et sa vie. Une conférence-lecture de l'auteur à Berlin le 28 novembre : https://www.youtube.com/watch?v=HzR6KKMmUUM aucune critique | ajouter une critique
Prix et récompenses
Un jeune homme de vingt-trois ans a quitté son pays de façon précipitée. Un homme épuisé y retourne, trente-trois ans plus tard. Le jeune homme est passé de l'étouffante chaleur de Port-au-Prince à l'interminable hiver de Montréal. Du Sud au Nord. De la jeunesse à l'âge mûr. Entre ces deux pôles se trouve coincé le temps pourri de l'exil. Une nuit, un coup de fil lui apprend le décès de son père à New York. Ce père qu'il n'a pratiquement vu qu'en photo. Cet événement le fait quitter la baignoire pour prendre la route. D'abord n'importe où, vers le nord; comme un adieu à cet univers de glace qui l'a tenu au frais si longtemps. Puis à New York pour les funérailles de son père, que l'exil avait rendu fou. Il compte le ramener à son village natal de Barradères, dans le sud d'Haïti. Pas le corps, qui appartient au voyage. Plutôt l'esprit. Des funérailles sans cadavre. Et le voici à Port-au-Prince, où il se terre dans une chambre à l'hôtel, n'osant regarder cette ville qu'il a tant rêvée là-bas dans sa baignoire, à Montréal. Si, dans Je suis un écrivain japonais, Dany Laferrière s'était donné pour but de vider le concept d'identité de tout son contenu, il poursuit ici l'objectif contraire. Qu'est-ce qui fait que nous venons indéniablement d'un lieu, d'une culture ? Pourquoi sommes-nous toujours le fils de notre père ? Un roman à la forme neuve, originale, qui mêle haïku et narration. Un livre grave, poétique, onirique, réaliste. Le livre d'un très grand écrivain. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.914Literature French French fiction Modern Period 20th Century 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Le style de Laferrière, intime et discret, nous fait rêver au fil des pages alors que nous accompagnons ce personnage dans le deuil d'un père absent. ( )