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Chargement... Devdas (édition 2002)par Saratchandra Chattopadhyay
Information sur l'oeuvreDevdas par Saratchandra Chattopadhyay
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Je n'ai aucune idee de ce que Parvoti est devenue maintenant a la suite de tant d'annees. Je ne cherche pas a le savoir non plus. Mais c'est pour Devdas que j'eprouve un profond chagrin. Apres avoir lu l'histoire tragique de sa vie, vous eprouverez sans doute le meme sentiment que moi. Neanmoins, si jamais vous rencontrez un malheureux, un debauche et un pecheur comme Devdas, alors priez pour son ame. Priez pour que, quoi qu'il advienne, personne ne meure de la meme facon pitoyable que Devdas. La mort n'epargne personne. Mais qu'a cette derniere heure, le front du mort recoive le toucher de doigts affectueux, que la flamme de sa vie s'eteigne sous le regard d'un visage empli d'affection et de compassion, qu'il voie au moins une larme dans les yeux d'un etre humain. Ce serait pour lui un bonheur suffisant au moment de son depart pour l'autre monde. Le narrateur conclut ainsi l'histoire tragique de Devdas, le personnage central du roman. Publie en 1917, ce roman raconte l'une des plus fascinantes histoires d'amour de notre epoque. Devdas captive encore aujourd'hui aussi bien les lecteurs que les cinephiles, ce qui temoigne de sa classe et de son caractere. Un des chefs-d'oeuvre de Sarat Chandra Chatterjee (1876-1938), considere au Bengale comme un Maitre conteur (Katha-shilpi), Devdas revele un tresor de la litterature romantique indienne. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)891.4435Literature Literature of other languages Literature of east Indo-European and Celtic languages Modern Indic languages Bengali Fiction 1895–1920Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Devdas, publié en 1917, est le roman le plus connu de Sarat Chandra Chatterjee, souvent présenté comme le [Roméo et Juliette] indien, ce qui est à mon avis un peu réducteur. Il est question, certes, des amours contrariés de Devdas et de Parvati, sa voisine, séparés par les conventions sociales : Parvati est d’une caste inférieure, moins riche, et puis fille de voisins (je ne sais pas pourquoi, mais cette proximité semble un empêchement au mariage, il me manque des clefs pour comprendre pourquoi). Parvati épouse alors un autre homme, choisi par ses parents (principalement pour laver l’affront de ce mariage désiré mais impossible) et Devdas tombe dans la déchéance : l’alcoolisme (pour une caste qui probablement ne se donne pas la permission de boire) et la débauche. Il devient dépendant d’une prostituée qu’il méprise mais qui tombe amoureuse de lui (justement à cause du mépris qu’il lui oppose…).
Un banal amour contrarié, donc, mais traité à la mode indienne du début du XXème siècle. C’est un livre très difficile à décoder, car les personnages, et surtout Devdas, ne me semblent pas toujours très cohérents et parce que le récit comporte des ellipses de parfois plusieurs années qui ne permettent pas de vraiment comprendre la douleur et la déchéance de Devdas. Il faut, je suppose, accepter de se défaire de ses réflexes de lecteur occidental (qui plus est du XXIème siècle) pour réussir à se plonger dans cette lecture, cet atmosphère, ces non-dits. Devdas apparaît alors comme un être déchiré entre la tradition (l’obéissance à ses parents, la conformité à l’ordre social et notamment aux attentes liées à sa caste) et sa liberté individuelle. Mais c’est aussi un être sans grande consistance (est-il vraiment amoureux de Paro ? C’est quand on lui dit qu’il ne peut l’épouser qu’il semble se rendre compte que somme toute il l’aime), irréfléchi (ou du moins qui réfléchit après avoir agi ou parlé, et qui prend alors le contre-pied de sa parole ou de son action) et faible. Pas vraiment un Roméo qui fait rêver les midinettes occidentales, donc. Ajoutons à cela une bonne dose de misogynie (dans le livre et dans la société dont il émane, Devdas n’est ici que le pur produit de son environnement et se comporte d’une façon choquante à nos yeux d’ici et de maintenant, mais ce n’était probablement pas le cas là-bas et alors). Et nous voilà avec un livre dépaysant mais qui met aussi très mal à l’aise.
Je crois que le fait d’avoir vu avant de lire ce livre l’adaptation cinématographique qu’en a fait Sanjay Leela Bhansali en 2002 m’a aidée à combler les ellipses de la narration et à donner une certaine cohérence aux personnages, mais le mot « adaptation » n’est pas là pour rien et ce film diffère beaucoup du roman, il dramatise la relation entre les deux amants contrariés, il crée une relation entre Parvati et Chandramuki qui n’est pas dans le livre mais qui dessine le troisième côté du triangle amoureux qui gagne ainsi en équilibre.
Le dernier paragraphe du livre, qui est aussi la quatrième de couverture (à chacun de décider s’il veut la lire ou non…), plaint Devdas pour la vie lamentable qu’il a vécue et la mort ignominieuse (surtout, encore une fois, au vu de sa caste…). Pourtant, cet homme a été aimé bien au-delà de ce qu’il méritait (si tant est que l’amour se mérite). Devdas, c’est un Roméo qui a broyé dans son poing deux Juliette, et qui ne sera même pas incinéré correctement.