Le premier chapitre vous entraîne immédiatement dans une danse macabre fascinante, un kaddisch pour tous ceux que la Shoah a emportés, mais aussi le chant de tristesse, de deuil et de vague culpabilité des survivants, les Juifs de Suisse qui n’apprennent qu’à la fin de la guerre ce qu’ont subi en Europe leurs coreligionnaires. Ce roman est un entière réussite. La saga familiale est menée avec force détails et rebondissements, puissamment et tragiquement intégrée à l’histoire européenne. Les portraits des personnages sont tout à la fois si subtils et si marquants que chacun d’entre eux sa vie, son caractère et accompagne bien après la fin de sa lecture le lecteur qui jamais ne se perd dans les ramifications de la famille Meijer. ( )

Le lecteur qui décide de suivre l'oncle Melnitz se retrouve plongé dans l'histoire quotidienne d'une famille juive en Suisse orientale, sur quatre générations: de la fin du 19e siècle à la fin de la seconde guerre mondiale. On y découvre les joies et les peines de la famille Meijer dans une région où l'on a trop vite tendance à oublier que l'antisémitisme a sévi comme partout.
La traduction en français du texte de Charles Lewinsky est bonne, on y regrette simplement la méconnaissance de la juste traduction en français des noms de lieux et des organes officiels suisses... un problème récurrent dans la littérature suisse-alémanique traduite. ( )

Cela fut vraiment un grand plaisir de lecture. Les personnages sont attachants, très vivants et on a une belle galerie de portrait qui nous montre toutes les manières d'être juif dans l'Europe de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, depuis le simple marchand de bestiaux jusqu'au jeune révolutionnaire en passant par celui qui veut à tout prix oublier et faire oublier sa judéité, et celui qui choisit au contraire la piété la plus scrupuleuse. On découvre ainsi un pan méconnu de l'histoire : la vie de la communauté juive en Suisse de 1871 à 1945. ( )