L'Histoire de l'Office du travail tente de retracer les différentes étapes, de brosser les différents portraits des personnalités qui ont permis l'institutionnalisation de la question du travail à la fin du XIXe siècle. De nouvelles catégories du travail et du chômage s'élaborent en France, en Europe et aux États-Unis. L'Office français du travail (1890-1914), ancêtre du ministère du même nom, est non seulement le témoin mais aussi l'acteur de cette construction : chômage, placement, grève, qualification professionnelle, durée et conditions du travail, formes de travail spécifique, la diversité des thèmes abordés par les enquêtes et les publications de l'Office est étonnante. Il est en cela très représentatif de l'extraordinaire fourmillement de cette époque, de ces grands débats d'idées et de courants au travers des-quels se forge une doctrine sociale, qui n'est pas sans rappeler la mise en place actuelle de l'Europe sociale.

Cet ouvrage collectif, dirigé par Jean Luciani, fruit d'un colloque organisé à l'occasion du centenaire de l'Office du travail, par le groupement de recherche du CNRS "Institutions, emploi et politique économique", tente de rendre compte de ce processus par une approche à la fois pluridisciplinaire et internationale. Il rassemble les contributions, souvent originales, de Denis Barbet, Françoise Birck, Yves Breton, Claude Didry, Vito Gallotta, Madeleine Herren-Oesch, Anne Hidalgo, Francis Hordern, Alexander Keyssar, Antoine Jeammaud, Isabelle Lespinet, Jean Luciani; Anne-Marie Mallet, Marc Pénin, Michelle Perrot, Anne Rasmussen, Nicolas Roussellier, Robert Salais, Antoine Savoye et Bénédicte Zimmermann.