Incontestablement intéressant, l'album jouit de l'écriture fine et inspirée d'un Tom King parfaitement à l'aise dans l'univers DC. Les deux premiers épisodes sont cependant un peu déroutants, enchaînant les révélations comme si elles n'étaient pas l'atout essentiel de la série (les suspenses annoncés s'effacent très vite, et l'ombre de Batman se concrétise en quelques pages) te surtout nous plongeant dans l'univers cryptique des agences d'espionnage, agissant dans l'ombre des super-héros, leur mâchant parfois le travail, voire carrément les empêchant de le mener à terme. Et on comprend assez tôt que Dick, donné pour mort, est l'homme parfait pour infiltrer Spyral dont le leader fait trembler jusqu'au Caped Crusader. L'ambiance nous fait ainsi osciller entre Mission : Impossible et Secret Avengers. Et puis, le niveau se hausse davantage et les derniers épisodes nous laissent totalement sous le charme : les mystères s'épaississent et les masques s'apprêtent à tomber. Pour sa troisième incarnation héroïque, Grayson le mal-aimé, l'éternel sidekick de Batman, incapable de tuer le père même en dirigeant avec fougue les Teen Titans, devient ici un espion libre, séduisant et séducteur, plein de panache et d'aplomb tout en affirmant bien haut ses principes et en renouvelant avec sensibilité sa reconnaissance éternelle pour le Dark Knight. ( )