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Luis Sepúlveda (1949–2020)

Auteur de Le vieux qui lisait des romans d'amour

75+ oeuvres 6,277 utilisateurs 197 critiques 8 Favoris

A propos de l'auteur

Crédit image: Luis Sepúlveda en 2017 pour la magazine de programmation de la Maison de la poésie, Paris (Mars/avril 2017)

Œuvres de Luis Sepúlveda

Le vieux qui lisait des romans d'amour (1989) 1,646 exemplaires
Le neveu d'Amérique (1995) 365 exemplaires
Le monde du bout du monde (1989) 359 exemplaires
Journal d'un tueur sentimental (1996) 351 exemplaires
Un nom de torero (1994) 280 exemplaires
Les roses d'Atacama (2000) 241 exemplaires
L'ombre de ce que nous avons été (2011) 199 exemplaires
La frontera extraviada (1996) 152 exemplaires
Yakaré (2002) 81 exemplaires
Histoire d'un chien mapuche (2013) 66 exemplaires
Les pires contes des frères Grim (2004) 63 exemplaires
La folie de Pinochet (2002) 53 exemplaires
La fin de l'histoire (2016) 51 exemplaires
Histoires d'ici et d'ailleurs (2010) 45 exemplaires
Histoire d'une baleine blanche (2000) 44 exemplaires
Dernières nouvelles du Sud (2010) 44 exemplaires
Le pouvoir des rêves (2004) 43 exemplaires
Hot line (2002) 32 exemplaires
Scent of a Dream: Travels in the World of Coffee (2015) — Auteur — 24 exemplaires
Yakaré / Hot line (1999) 18 exemplaires
Trilogia dell'amicizia (2014) 16 exemplaires
Sobre algo que perdi en un tren (1995) 8 exemplaires
Tutti i racconti (1985) 7 exemplaires
Deux idées de bonheur (2014) 7 exemplaires
Las mil y una noches (2008) 6 exemplaires
Storie ribelli (2017) 6 exemplaires
L'ange vengeur 5 exemplaires
Una casa a Santiago (2013) 4 exemplaires
Da sind wir also (1995) 3 exemplaires
Aşk Romanları Okuyan İhtiyar (2012) 3 exemplaires
Hotel Chile 2021 (2022) 3 exemplaires
Voorbij de grens van Patagonië (1999) 2 exemplaires
Luis Sepulveda - L'Intégrale (2020) 1 exemplaire
Cena con poeti morti (2013) 1 exemplaire
El bibliotecario 1 exemplaire
patagonia express 1 exemplaire

Oeuvres associées

Terre somnambule (1992) — Contributeur, quelques éditions415 exemplaires
Racconti senza patria (1999) — Auteur — 36 exemplaires
Lettre du bout du monde (1996) — Préface, quelques éditions34 exemplaires
Un Continente Desaparecido (1995) 22 exemplaires
Prachtig weer verhalen (1994) — Contributeur — 3 exemplaires

Étiqueté

Partage des connaissances

Nom canonique
Sepúlveda, Luis
Nom légal
Sepúlveda, Luis
Autres noms
Calfucura, Luis Sepúlveda
Date de naissance
1949-10-04
Date de décès
2020-04-16
Sexe
male
Nationalité
Chili
Lieu de naissance
Ovalle, Chili
Lieu du décès
Oviedo, Espagne
Cause du décès
COVID-19
Lieux de résidence
Ovalle, Chile
Santiago, Chile
Hamburg, Germany
Quito, Ecuador
Études
National University of Chile
Moscow University
Professions
Journaliste
Organisations
Greenpeace

Membres

Critiques

Jamais je n'avais lu ce roman pourtant très célèbre. Et j'ai beaucoup aimé, agréablement surprise par cette sensibilité aiguisée de l'auteur pour la place primordiale de l'animal et de la forêt face à l'homme qui apparaît comme un pur prédateur déconnecté de ses sens profonds qui devraient lui rappeler qu'il n'est qu'un être parmi de très nombreux autres.
Ce vieil homme, José Bolivar Proaño, qui a vécu en pleine forêt, parmi les tribu des Shuars, possède une compréhension et un respect profond pour ses pairs non-humains. Contrairement à ces personnages chercheurs d'or ou chasseurs pour faire commerce des peaux.
Un roman qui résonne aujourd'hui avec une force toute particulière.
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fiestalire | 55 autres critiques | Mar 11, 2023 |
Non, Ali. Je ne partirai pas d’ici, à moins d’un miracle, et les anciens guérilleros comme moi n’ont ni le temps ni l’envie de s’accrocher à de nouveaux mythes. Il n’est pas facile de veiller sur les sépultures de ceux que nous avons été. Au fond, Ali, ce dont j’ai peur, c’est de mourir dans mon lit. Des années durant, j’ai cherché, comme tant d’autres, la balle qui portait mon nom dans les rainures du canon. C’était la clef d’une mort digne, habillée du vêtement élémentaire de la croyance en quelque chose. Mais tout ça c’est fini, la croyance s’est évanouie, le dogme n’est plus qu’une anecdote puérile et je suis là, tout nu, dépouillé de la grande perspective qui a marqué les individus comme moi : mourir pour quelque chose qui s’appelait la révolution et ressemblait au paradis qui attend les pashdaran islamiques – mais sur une musique de salsa.
(p. 32, Chapitre 3, “Hambourg : joyeux anniversaire !”, Partie 1).


Juan Belmonte, c’est le nom d’un torero célèbre en son temps et ami d’Hemingway. Pour Sepúlveda, c’est un ancien guérillero, réfugié à Hambourg. Pourquoi avoir donné un nom de torero à son personnage, je me suis posée la question pendant presque tout le roman et je ne suis pas certaine d’avoir la réponse. Peut-être parce que ce personnage, qui vit avec ses fantômes et ses désillusions est aussi un homme qui se bat juste pour la sauvagerie et la beauté du geste, comme un torero qui conquiert la gloire dans des combats inégaux et vains. Peut-être bien.
En tout cas, si je ne suis pas une adepte de la corrida, j’ai beaucoup aimé le Belmonte de Sepúlveda, cet homme qui ne doit pas avoir plus de quarante ou cinquante ans mais dont la vie est déjà toute derrière lui et qui n’a plus que des regrets pour vivre. Ce troisième livre publié par Sepúlveda après [Le Vieux qui lisait des romans d’amour] et [Le Monde du bout du monde] est le premier qui s’attache à la figure d’un ancien guérillero. Les deux premiers illustraient plus le côté écolo de Sepúlveda (militant de Greenpeace dans sa phase la plus radicale et bien avant que l’écologie ne devienne à la mode), alors que celui-ci emprunte pour la première fois à son histoire d’opposant aux régimes dictatoriaux d’Amérique latine (Sepúlveda était lui-même exilé, notamment en Allemagne du fait de son passé militant). Tout cela pour dire que Sepúlveda écrit avant tout à partir de ce qu’il est, de son histoire, de son expérience, de ses engagements, et que c’est la première fois, dans ce texte qu’il aborde de façon aussi directe la question politique (l’exil était déjà présent dans [Le Monde du bout du monde]).
Et ce livre, très personnel donc, est poignant. Juan Belmonte a beaucoup perdu, et pas seulement ses idéaux. Et il se retrouve malgré lui embrigadé dans une histoire compliquée de trésor de guerre nazi, de belles pièces d’or qui attisent des convoitises de tous bords et, quelque soit le bord, les méthodes ne varient guère. Sepúlveda n’hésite pas à mettre tous les régimes sur un pied d’égalité, des nazis au bloc soviétique en passant par les dictatures conservatrices chiliennes et autres. Et même les guérillas ne sont pas exemptes de tout reproche. Luttes de pouvoir à tous les étages, et ce sont les soldats et la piétaille qui trinquent. Et n’essayez pas de trouver une rédemption dans l’économie de marché, on y trouvera les mêmes individus, et les mêmes méthodes, car après tout, le but est toujours le même : l’argent et le pouvoir.
Autour de thèmes aussi lourds, Sepúlveda tisse une intrigue à plusieurs niveaux dans laquelle on finit par se retrouver, avec une immense tendresse pour ses personnages, et pas que pour les gentils finalement. Je ne peux en dire plus sans trop en dire car il me semble bon d’entrer dans ce livre sans trop en savoir, en se laissant porter par la plume simple et nostalgique de Sepúlveda, mais cette lecture m’a remplie de cette même nostalgie et d’une certaine amertume, celle de personnages qui n’ont rien à perdre ni rien à gagner mais qui continuent tout de même à se battre, ou tout simplement à vivre, parce que c’est tout ce qu’ils savent faire.
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raton-liseur | 10 autres critiques | Feb 15, 2023 |
– Oui, le voyage, le bateau m’ont plu. Et vous, et les Chilotes, et l’Argentin, vous me plaisez aussi. Et la mer me plaît. Mais je crois que je ne serai pas baleinier. Excusez-moi si je vous déçois, mais c’est la vérité.
(…)
– Vous savez, mon petit ami, ça me fait plaisir que la chasse ne vous ait pas plu. Il y a de moins en moins de baleines. On est peut-être les derniers baleiniers, dans ces eaux, et c’est bien comme ça. L’heure est venue de les laisser en paix. Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père, tous ils ont été baleiniers. Si j’avais un fils comme vous, je lui conseillerais de prendre un autre cap.

(p. 38-39, Chapitre 4, Partie 1).


Je crois que c’est le premier livre que j’ai lu de Sepúlveda, alors que je commençais tout juste à m’aventurer dans les rayons des librairies sans tenir compte des prescripteurs officiels (comme on dit aujourd’hui : les profs, les médias…). Je découvrais alors la littérature d’Amérique latine et un océan de possibilités s’ouvrait devant mes yeux émerveillés et avides.
Je relis ce livre peu ou prou 25 ans plus tard et j’ai retrouvé le même plaisir (celui de la découverte en moins). Ce petit livre qui ne paye pas de mine vaut bien plus qu’il ne pèse. Les phrases y sont courtes, les mots simples, mais les images sont fortes et présentes. On sent les embruns salés sur les lèvres, la morsure du froid sur les pommettes, l’émerveillement devant le jeu des lumières et des vagues. Je ne suis jamais allée au Chili (même si, depuis que je connais Sepúlveda j’en rêve), mais j’ai pourtant cru, pendant le temps de ma lecture, y être. Le gamin de la première partie, celui qui se lance à l’aventure parce qu’il a lu [Moby Dick], ç’aurait pu être moi si j’étais plus téméraire, et j’ai cru pendant un moment que c’était moi.
Et le livre ne s’arrête pas à cela. Ce n’est pas qu’une histoire de vent dans les voiles et d’écume à la poupe du navire. Il y a aussi dedans toute la douleur de l’exil, qui est indissociable de la personne de Sepúlveda ; il y a le combat pour ce qu’on n’appelait pas encore souvent l’environnement mais plutôt pour la nature, Sepúlveda a été un des premiers militants dans ce domaine, très proche de Greenpeace par exemple. Il n’est pas facile alors de ne pas voir dans ce texte narré à la première personne des souvenirs personnels. Il y en a certainement une bonne part, mais Sepúlveda est un auteur trop pudique pour nous permettre de démêler le vrai de l’inventé.
Tout ce que j’aime de Sepúlveda est donc présent dans ce texte, souvent de façon ténue et à peine esquissée. Je ne l’avais probablement pas vu lors de ma première lecture, mais découvrir cela au cours de cette relecture m’a émue. Ce livre me conforte dans mon idée de lire l’intégralité des livres de Sepúlveda, je sais que ce seront toujours de bons moments. Il m’a donné, encore une fois, l’envie de lire Moby Dick, que j’ai commencé deux fois et que, à mon grand désespoir, je n’ai jamais pu finir, et peut-être aussi l’envie de lire [En Patagonie] de Bruce Chatwin, qui dort sur mes étagères. Un livre qui ouvre sur le large et sur d’autres lectures, un livre simple et subtil, d’un optimisme désespéré ou d’un pessimisme serein sinon joyeux, un livre comme un coquillage pour entendre le ressac de la mer et les douceurs d’un humanisme sans fioriture.
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raton-liseur | 9 autres critiques | Jan 4, 2022 |
Antonio José Bolivar essayait de mettre des limites à l’action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette œuvre maîtresse de l’homme civilisé : le désert.
(p. 55, Chapitre 4).


J’ai décidé de commencer à lire tout Sepúlveda, c’est-à-dire relire les livres que j’ai déjà lus et découvrir les autres. Je compte aller dans l’ordre chronologique de la publication de ses œuvres en français alors je commence logiquement par la relecture du Vieux qui lisait des romans d’amour, qui est le roman qui l’a fait connaître sur la scène internationale. Je l’avais déjà lu il y a plusieurs années (heureusement ce n’était pas le premier Sepúlveda que je lisais, sinon j’en serais peut-être restée là et ç’aurait été bien dommage) et j’ai retrouvé le même sentiment de « tout ça pour ça ? ».
Avec cette seconde lecture, je m’aperçois que de nombreux thèmes qui traversent l’œuvre de Sepúlveda sont déjà là. Pour cela, cette lecture est intéressante. Avec un peu plus de maturité que lors de ma première lecture (ou, plus prosaïquement, avec plus du double de mon âge de l’époque…), je suis plus à même d’apprécier la sorte de tiédeur, de demi-teinte qui m’avait embêtée la dernière fois. Le fait qu’Antonio apprenne des Shuars mais ne soit jamais complètement intégré me paraît, avec plus de maturité, plus réaliste et même plus respectueux de la relation que l’on peut avoir avec ces peuples de la forêt. Roman écologiste, roman du respect, mais aussi roman où l’humanité perd face au profit, à la bêtise, à la brutalité. Roman publié en 1992, mais dont pas une ligne n’est pas à changer, et c’est cela que j’ai trouvé le plus triste dans cette lecture, d’autant que Luis Sepúlveda n’est plus là pour nous en consoler avec son chaud sourire qui faisait oublier la tendre désespérance de ses écrits.
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raton-liseur | 55 autres critiques | Nov 6, 2021 |

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